Dans le pays lui-même, il reste peu de traces des antiques synagogues. Mais à l’étranger, des survivants et des descendants de la communauté juive libyenne sont, eux, toujours bien vivants. Ils assistent, fascinés, aux combats entre les forces loyalistes et les insurgés soutenus par l’OTAN pour le contrôle de ce pays que certains d’entre eux voient toujours comme le leur. « J’ai de la sympathie pour les gens qui veulent le (M. Khadafi) mettre dehors », raconte Gina Bublil-Waldamn, qui est née en Libye et qui est responsable d’une organisation de Juifs des pays arabes à San Francisco. Elle raconte aussi être toujours en colère et toujours meurtrie par le souvenir de l’expulsion de sa famille de Libye. « Ces sentiments sont encore très forts », dit-elle, au point qu’elle aurait peur d’y retourner.
Pour Navit Barel, une jeune Israélienne d’origine libyenne âgée de 34 ans, le soulèvement actuel lui a donné envie de se rendre dans le pays de naissance de ses parents. Sa mère et son père, aujourd’hui décédés, ont tous les deux grandi près de la synagogue Dar al-Bishi… Les Juifs libyens semblent fiers de leur héritage, et nostalgiques de leur patrie ancestrale. Mais ils sont aussi amers à cause du traitement qu’ils ont subi lorsqu’ils vivaient sous le joug musulman. Ils n’ont pas oublié l’élimination de l’antique communauté lors des vagues de violence antijuive qui ont accompagné le succès du mouvement sioniste et la création d’Israël…
Photo (les ruines de la synagogue Dar al-Bishi à Tripoli) : D.R.
Source : Guysen News