30 % des voix. Tel est le score des deux formations d'extrême droite autrichienne lors des dernières élections législatives, le 28 septembre. Un résultat peu rassurant. Pourtant, Ariel Muzicant, le président de la communauté juive en Autriche, relativise: "Il s'agit d'un vote sanction. Nous avions deux grands partis qui pendant 18 mois n'ont fait que se disputer. Les Autrichiens ont manifesté leur mécontentement en votant pour les partis d'extrême droite." Restant vigilant, Ariel Muzicant rappelle tout de même le danger de voter pour ces partis dont les cadres sont racistes et antisémites. Le fait que les électeurs ne sont pas d'extrême droite n'excuse en rien le comportement des autres partis qui ne rechignent pas à former un gouvernement avec des représentants de ces formations politiques: "Ce qui nous dérange, c'est qu'il n'y a pas eu, comme en France ou en Belgique, une sorte de cordon sanitaire de tous les autres partis pour ne pas former un gouvernement avec le FPÖ et le BZÖ. En Autriche, la gauche l'a plus ou moins fait entendre mais la droite semble plus ouverte à cette idée." La communauté juive et les associations d'anciens déportés ont d'ailleurs lancé un appel contre l'élection du député du FPÖ, Martin Graff, pour la vice-présidence du Parlement.