…"J'aurai beau raconter, personne, jamais, ne saura d'où je viens ni ce que j'ai vécu. Personne ne pourra imaginer. Personne." Elle secoue la tête d'un air désespéré. "Quand j'ai vu le cadavre de Kadhafi exposé à la foule, j'ai eu un bref plaisir. Puis dans la bouche, j'ai senti un sale goût." Elle aurait voulu qu'il vive. Qu'il soit capturé et jugé par un tribunal international. Tous ces derniers mois, elle n'a pensé qu'à cela. "Je me préparais à l'affronter et à lui demander, les yeux dans les yeux : Pourquoi ? Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi tu m'as violée ? Pourquoi tu m'as battue, droguée, insultée ? Pourquoi tu m'as appris à boire, à fumer ? Pourquoi tu m'as volé ma vie ?"