Nous venons de perdre avec Henry Bulawko le dernier des Mohicans. Les Mohicans c’était une espèce rare d’hommes d’exception, comme Kelman, comme Topiol, comme Orfus et comme Bulawko. Ils avaient quitté l’Europe de l’Est dans les années trente fuyant l’antisémitisme et la misère. Ils se sont parfaitement intégrés dans la société française tout en gardant une totale fidélité au judaïsme. Après le drame de la Shoah, qui pour Henry Bulawko se résume par le mot Auschwitz, ils se sont mobilisés pour reconstruire la communauté juive de France et en faire ce qu’elle est aujourd’hui : une communauté juive ardente, plus forte et plus respectée que ce qu’elle était avant guerre.