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Mais il faut revenir sur la minute de silence, en commémoration du 40e anniversaire du massacre de Munich
Dire que celle qui a été observée par le Président du CIO, M.Rogge, au hasard de sa visite du camp olympique soldait les demandes relève de la mauvaise plaisanterie. Pas d’officiels israéliens, pas de familles, pas de photographes, pas de publicité : comme s’il fallait se cacher pour faire une mauvaise action.
Mais une commémoration pendant la cérémonie inaugurale, il y en a eu une, juste avant le défilé des délégations : en souvenir des victimes du terrible attentat de Londres en 2005. Comme il y en avait eu une en 2004 en souvenir des victimes du 11 septembre.
Le message est clair : il y aurait des victimes du terrorisme et des victimes « de la politique » . C’est le cas des Israéliens, or, pendant les Jeux on ne fait pas de politique…. Comme si les prédécesseurs de M.Rogge, M.Brundage, sympathisant du parti nazi, M. Samaranch, phalangiste espagnol, n’avaient jamais fait de politique, et comme si la décision de ne pas commémorer, sous la pression des pays arabes, n’était pas par excellence une décision politique.
Un article de Guri Weinberg, fils de Moshe Weinberg, une des victimes, donne des renseignements atroces sur la façon dont se sont comportés les terroristes de Septembre Noir vis-à-vis des athlètes qu’ils avaient assassinés et montre que depuis longtemps le CIO ne voulait pas (ne pouvait pas ?) commémorer les victimes sans commémorer aussi leurs assassins, dont « certains aussi avaient été tués au cours de l’action….. ». http://www.foxnews.com/opinion/2012/07/27/why-ioc-will-never-memorialize-72-munich-massacre.
Ce refus du CIO et cet amalgame dépassent largement l’anecdote : il sont significatifs de la confusion des valeurs dans laquelle le poids du nombre conduit les organisations internationales, et pas seulement elles….
Le massacre de Munich a vu son épilogue dramatique le 6 septembre 1972. Il est maintenant de notre devoir de ne pas laisser passer la date du 6 septembre 2012 sans une action de mémoire…
2/ L’antisémitisme en France. Le dossier récent du Nouvel Observateur est à marquer d’une pierre blanche. Il montre la prise en compte de la banalité dans notre pays du nouvel antisémitisme lié à la propagande malheureusement efficace de l’Islam radical, le même qui, soutenu par l’argent qui coule des pays de la péninsule arabique, a kidnappé à son profit le « printemps » arabe et sa demande de liberté.
Le témoignage de Iannis Roder, professeur d’histoire géographie qui vit cette haine au quotidien, est sans concession. Il contraste avec les discours euphémisants auxquels certains intellectuels des beaux quartiers continuent de se livrer.
Cette prise en compte soulève d’ores et déjà des réactions : parler de l’antisémitisme serait se faire le vecteur de l’islamophobie ! Et d’autres de susurrer hypocritement qu’il faut craindre les « extrémistes juifs» autant que l’on craint les extrémistes islamistes.
Comme s’il y avait un correspondant juif aux tortionnaires d’Ilan Halimi et à l’assassin de Ozar Hathora, dont son frère me disait dans un entretien que je n’oublierai jamais, qu’il avait été baigné depuis sa naissance par l’antisémitisme familial.
Cela étant, l’antisémitisme « classique » n’a nullement disparu, en France et plus encore dans certains pays européens, comme la Hongrie. Nous y reviendrons : il y a une parole antisémite qui s’est récemment libérée et la tuerie de Ozar Hatora y a aussi indirectement contribué (« ce qu’a fait ce Merah est horrible, mais…… », tout est dans le « mais »)
3/ La montée du radicalisme:
Nous traitons dans cette Newsletter des drames qui se passent au Sahel. On sait que dans les pays arabes les discours antisémites ont prospéré et les exemples de dérives sont légion, mais je me limiterai ici à deux épisodes liés à l’Autorité palestinienne, considérée comme laïque et modérée et qui n’ont pas été médiatisés.
1/ Sheikh Youssouf Ida’is, nommé par Mahmoud Abbas, en janvier 2012, Président du tribunal religieux dans les territoires palestiniens, a déclaré cette semaine que ceux qui mangeaient publiquement pendant le jeûne du Ramadan, même s’ils n’étaient pas musulmans, devaient être arrêtés, car « nos rues sont musulmanes ».
De fait six de ces contrevenants viennent d’être condamnés à un mois de prison. Les chrétiens palestiniens pourront-ils encore longtemps prétendre, comme certains le font, que la cause unique de leurs difficultés est l’occupation israélienne ?
2/ En janvier 2012, le grand mufti de Jérusalem, lui aussi nommé par Mahmoud Abbas, avait déclaré « vénérable » le hadith qui enjoignait aux musulmans de tuer des Juifs lorsque les temps arriveront, hadith qui figure dans la charte du Hamas.
Un discours « modéré ? »
Une constante dans cet Islamisme radical est sa revendication extraordinairement trompeuse de « liberté religieuse », prise au sérieux par certains ingénus. L’interprétation est univoque: c’est la liberté pour les adeptes de ne pas être offusqués par des comportements qui seraient contraires aux prescriptions qu’ils estiment devoir suivre. D’autres comportements n’ont pas lieu d’exister, donc n’ont pas légitimité à réclamer quoi que ce soit.
4/ Syrie, Iran et géopolitique du Moyen Orient
On ne peut parler de la Syrie sans parler de l’Iran et on ne peut pas parler de l’Iran sans évoquer les bouleversements en cours dans cette région: montée de l’influence iranienne au sein du gouvernement irakien à prédominance chiite, retour des kurdes, malgré toutes leurs divergences à leurs revendications nationales et dangers de l’évolution en cours en Afghanistan, sans parler du Pakistan au rôle si ambigu et source de tant d’inquiétudes. Le conflit israélo-palestinien, pour ceux qui en douteraient, n’est certainement pas la « mère de tous les conflits » de la région.
Avec plus de 20 000 victimes, Bachar el Assad n’a pas encore égalé le sinistre bilan de son père qui avait massacré sa population en toute quiétude et sans remontrance particulière de la part de l’Occident. Son fils doit se sentir injustement traité, alors qu’il avait été il y a si peu de temps le chouchou des médias et l’hôte d’honneur de la France……
La Chambre des Représentants américaine, par l’extraordinaire majorité de 421 voix contre 6 vient de voter (mercredi 1 août) une loi qui, en conjonction avec un vote unanime antérieur du Sénat, et sous réserve d’un aval présidentiel, imposerait sur le régime iranien les sanctions les plus sévères jusque-là édictées, pour toutes les compagnies qui garderaient une activité directe ou indirecte avec l’Iran dans le domaine de l’énergie. Ce pays serait privé de 80% de ses devises étrangères suivant certaines évaluations.
L’efficacité des sanctions a été cette semaine mise en doute par Benjamin Netanyahou qui indiquait qu’elles n’avaient pas modifié d’un iota la détermination iranienne de parvenir à l’arme nucléaire. Tous les experts cependant s’accordent à considérer que l’effet des sanctions sur l’économie iranienne est absolument majeur avec des conséquences sur tous les segments de la société, y compris ceux qui étaient jusque-là privilégiés par le régime.
Mais ces sanctions sont-elles suffisantes pour faire plier le régime ? Certains font valoir que, loin d’affaiblir la volonté des iraniens, les déboires actuels de leurs alliés syriens suggèrent aux mollahs que leur meilleure garantie pour se maintenir au pouvoir est la fuite en avant dans la sanctuarisation nucléaire de leur pays : l’exemple de la Corée du Nord dont le régime n’a pas subi d’attaque sérieuse malgré un bilan aussi catastrophique que possible dans tous les domaines autres que celui de la bombe est probant à cet égard.
5/ Le « dossier Arafat »
Contrairement à ce qu’on pensait, le dossier médical de Yasser Arafat, donné à la famille par les médecins français qui s’en sont –remarquablement- occupés, a été mise par celle-ci en ligne et est accessible à chacun. Le Dr Martine Perez en a fait une analyse hier dans Le Figaro.
Après avoir lu ce dossier et sans proposer évidemment de diagnostic dans une pathologie où s’est développée ce qu’on appelle une coagulopathie de consommation (syndrome complexe et très grave dont les causes sont multiples et dont la cause n’a pas été découverte dans ce cas particulier), on peut dire que l’hypothèse d’une intoxication par une substance radio-active (type polonium) peut être exclue, puisque il n’existe pas d’« aplasie médullaire », destruction de la capacité de la moelle osseuse à fabriquer des éléments sanguins, premier signe de ce genre d’intoxication. Le polonium dans le bonnet de Y. Arafat doit correspondre à d’autres mécanismes.
6/ Droit de regard
Le repos estival peut être une occasion de visionner le Droit de Regard, que nous avions mis en ligne à la suite d’une émission de France 2 qui avait fait beaucoup de bruit l’an dernier ( un œil sur la Planète, vous vous rappelez ?)….
Grâce à la militance du staff du Crif, que je remercie chaleureusement, nous allons envoyer une Newsletter hebdomadaire jusqu’à la dernière semaine d’Août.
Bonnes Vacances.