Editorial du président
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Publié le 4 Septembre 2012

Lettre ouverte au maire d’Arcueil

Paris, le 4 septembre 2012

 

Monsieur le Maire,

 

Je vous écris à l’occasion de la manifestation que vous allez organiser fin septembre autour de Hebron, ville avec laquelle Arcueil est partenaire. Nous avons été frappés à la lecture de vos affiches par les termes que vous utilisez sur Jérusalem. La « Jérusalem en Palestine », écrivez-vous.

Une telle formulation suggère que vous considérez que Jérusalem « est » palestinienne, autrement dit qu’elle « n’est pas » israélienne.

 

Il est entendu que des conceptions très diverses sont possibles sur la façon dont la souveraineté doit s’exercer sur cette ville.

 

 Je suis de ceux qui pensent que Jérusalem doit rester sous souveraineté israélienne, à cause de la signification unique qu’elle a dans la tradition juive, à cause de l’histoire du peuplement de la ville,  à cause des événements qui sont survenus lors de la période de souveraineté jordanienne, de facto et non de jure, pendant laquelle les synagogues ont été démolies et l’accès au Mur du Temple a été interdit aux Juifs. Je pense enfin qu’une ville divisée est un foyer de haine et une source de conflits.

 

La question n’est pas là.

 

Plusieurs  responsables palestiniens de très haut niveau ont récemment prétendu que Jérusalem est une ville sainte pour les Chrétiens et pour les Musulmans, en « oubliant » tout simplement les Juifs…

 

Sans le judaïsme, Jérusalem serait resté un village perdu au sein de collines arides et ignorées.

 

En décrivant Jérusalem comme palestinienne, vous donnez votre appui à une réécriture négationniste de l’histoire.

 

Vous engagez la ville d’Arcueil, ainsi que le parti que vous représentez, dans ce négationnisme qui est une blessure à la vérité et un aliment de haine dans un conflit où les vrais amis des Palestiniens devraient les aider à reconnaître la légitimité de l’autre plutôt que de les stimuler à en nier l’existence.

 

J’espère que cette formulation est une maladresse que vous aurez à cœur de rectifier publiquement.

 

Je vous prie de croire, Monsieur le Maire, en mes sentiments distingués.

 

Richard Prasquier

Président du CRIF