Si les faits sont connus, il est essentiel de les mettre en perspective. L’actualité au Proche-Orient vient, une nouvelle fois, d’avoir de graves répercussions en France, avec une manifestation mutant en assaut contre deux synagogues à Paris.
Quand on prend un peu de recul, on ne peut qu’être frappé par l’indignation sélective des personnes qui sont descendues dans la rue exprimer leur solidarité avec les Gazaouis, mais qui restent silencieux face au sort tragique des Syriens, des Irakiens, des Libyens, des Chrétiens d’Orient, des Nigérians sous le joug de Boko Haram… Une solidarité qui accepte l’inacceptable dans de nombreux pays n’est-elle pas un dévoiement de la belle idée de solidarité ?
Quand on prend un peu de recul, on ne peut qu’être frappé par l’incapacité de ces personnes à exprimer un soutien ou une opposition sans propos haineux, ni actes de violence.
Chacun peut, bien sûr, avoir ses opinions et ses convictions sur la politique du gouvernement israélien et même souffrir de strabisme en focalisant uniquement son attention sur Israël et en occultant les autres pays de la région. Quiconque a mis les pieds en Israël ou a lu des journaux israéliens, sait que le débat politique y est omniprésent et qu’en Israël, comme en France, des citoyens sont critiques à l’encontre de leur gouvernement.
Ce qui se joue dans les manifestations de ce week-end en France, comme dans la manifestation « Jour de Colère » en janvier dernier, ne relève pas du débat politique et est de toute autre nature.
Derrière le dévoiement de la solidarité, il y a la haine. Cette haine vise aujourd’hui les Juifs. Elle conduit, contre des synagogues, à des violences inconcevables, tant elles évoquent les heures les plus sombres de l’histoire de l’Europe au 20ème siècle. Et cette haine qui vise aujourd’hui les Juifs, visera demain d’autres groupes de notre communauté nationale.
Quand on prend un peu de recul, on ne peut qu’être frappé par la montée des fanatismes et des extrémismes. Aucun pays n’est à l’abri.
En Europe, le fanatisme a tué à Montauban, Toulouse et Bruxelles. Il a aussi tué à Oslo et à Utoya en Norvège. Il aurait pu tuer ailleurs si des terroristes n’avaient pas été mis hors d’état de nuire avant leur passage à l’acte.
En Europe, des jeunes sont actuellement fanatisés, puis envoyés faire le jihad en Syrie, en Afghanistan, au Mali. Ceux qui reviennent en Europe sont de véritables bombes à retardement, gorgés de haine pour tous ceux qui refusent la charia, l’application violente et totalitaire qu’ils veulent en faire, les privations de liberté qu’ils veulent nous imposer.
Si le fanatisme est hélas universel, force est de constater qu’il prospère, depuis déjà quelques temps, dans certains courants de l’islam, chez les riches producteurs de pétrole et de gaz du Moyen-Orient qui financent généreusement des folies meurtrières, chez des mollahs et des imams qui refusent le pluralisme, qui veulent imposer leur mode de vie et qui sont opposés au droit de chaque individu de décider de son mode de vie, de sa sexualité et de sa religion.
La démocratie ne peut pas s’accommoder d’individus qui haïssent et veulent détruire ceux qui ne pensent pas comme eux. Elle doit se défendre. C’est une nécessité, un impératif.
Ceci vaut en France, comme en Israël. Ceci vaut dans tous les pays, y compris la future Palestine, où des individus épris d’humanisme, de justice et d’éthique doivent faire face à des fanatiques.
Et quand ces fanatiques recourent à des pluies de roquettes et de missiles sur des populations civiles, on ne peut pas mettre sa foi dans une technologie d’avant-garde et attendre que cela passe en croisant les doigts ou en regardant ailleurs. Il est alors nécessaire et vital de se défendre et de défendre la démocratie. C’est ce que fait l’Etat d’Israël.
Le combat contre le fanatisme, l’extrémisme et le terrorisme est un combat noble. Ce n’est ni une guerre de religions, ni un choc de civilisations. C’est encore moins une guerre entre Israéliens et Palestiniens ou une guerre entre Juifs et Arabes. Non, c’est un combat pour les valeurs qui sont le fondement de notre nation : la liberté, l’égalité et la fraternité. C’est la condition du « Vivre ensemble » dans une société apaisée.