Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Une marque indélébile, par Lionel Abbo et Yohan Perez

03 Janvier 2024 | 116 vue(s)
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Opinion

Mardi 16 juillet 2024, s'est tenue la cérémonie nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d'hommage aux Justes de France, commémorant la rafle du Vél d'Hiv organisée par le Crif en collaboration avec le Ministère des Armées. Cette année, à l'approche des Jeux Olympiques, la cérémonie s'est tenue au Mémorial de la Shoah. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé, dans un contexte national et international difficile.

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Une marque indélébile, par Lionel Abbo et Yohan Perez (*)

 

Quels talents ! Quel remarquable duo ! Après le délicieux « L’affaire Sophie M. » (Éditions Hugo juin 2023), Abbo et Perez récidivent en nous proposant en quelque sorte, une suite à leur étonnante histoire de girafes et de Sophies. Cette fois, on pénètre le monde subtil et méconnu des tatouages. Une pratique vieille comme le monde. En effet, dans l’Égypte ancienne, les esclaves étaient tatoués. À Rome et en Chine ce sont les voleurs et les parias qui l’étaient. De nos jours, au Japon, les porteurs de tatouages sont interdits de piscine. En Russie, c’est une pratique courante entre prisonniers. Chez les Maras du Salvador, le nombre 187 est tatoué sur les poignets des assassins. Sans oublier les nazis allemands qui tatouaient un numéro infamant sur l’avant-bras de leurs prisonniers. Pour sa part, le judaïsme interdit formellement la pratique du tatouage. Mais les manquements à cette injonction sont, de nos jours, assez courants. Ainsi, la célèbre chanteuse juive Amy Winehouse, était tatouée de pied en cap. Née à Londres le 14 septembre 1983, elle est morte le 23 juillet 2011 après un ultime concert donné à Belgrade, au Kalamegdan Park, le 18 juin. Amy Winehouse a été incinérée pour respecter ses dernières volontés. Interrogé sur cette pratique refusée par le judaïsme, le Grand rabbin Haïm Korsia a proposé cette explication : « C’est peut-être la volonté de faire disparaître son corps et ses nombreux tatouages ». Pour en revenir à nos deux héros policiers et juifs, Gabriel Goldman et Victoire Miller, désormais mari et femme et dans l’attente d’un heureux événement, ils vont se retrouvés plongés, malgré eux, dans une étonnante aventure de tatouages. Le 12 septembre 2023, Gabriel Goldman, émergeant d’un sommeil profond, découvre qu’il a été tatoué à son insu, sur une omoplate. Et, cerise sur le gâteau, son compte bancaire est crédité d’une somme astronomique : 770 000 euros.

 

Au fur et à mesure d’une enquête riche en rebondissements, on découvre que la mésaventure de Gabriel est loin d’être un cas isolé. Plus de cinquante personnes, 52 pour être exact (2 fois 26, un nombre divin !) à travers toutes la planète, ont connu le même sort. Parmi eux, la baronne Christine Von Reibnitz, le mannequin Olga Kirilenko ou encore Abdelkader Merad, Kabyle algérien renommé.

 

Avec l’aide, notamment, de Tracfin, le service de renseignement du ministère de l’Économie et des Finances, on finira d’avoir le fin mot sur cette étonnante affaire : un milliardaire déjanté qui se prend pour l’Être Suprême et entend refaire le monde selon sa vision.

 

En complément d’une lecture très agréable, une surprise ; un tatouage en forme de décalcomanie, est offert au lecteur. Il fallait y penser. Bravo à nos deux auteurs qui ne manquent pas d’imagination. À découvrir sans tarder !

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Hugo-Roman, septembre 2023, 318 pages, 19,95 €

 

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