Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - Isidore n'est plus mort, par Rémi Matalon

05 Juin 2024 | 48 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

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(*) Isidore n'est plus mort, par Rémi Matalon 

 

Par le biais de ce qu’il appelle des « Bribes de la vie retrouvée », l’auteur brosse le portrait de différents membres de sa famille, des Juifs dont les racines plongent dans Salonique, la « Jérusalem des Balkans ». Ses propres parents, des Judéo-Espagnols, n’étaient pas très pratiquants. Ils ne se rendaient à la synagogue que lors de circonstances exceptionnelles comme la bar-mitzvah du fils d’un client important. À ce propos, ni lui ni son frère ne célébrèrent leur bar-mitzah. Et si son frère aîné fut circoncis par un chirurgien, lui-même eut le privilège d’être traité par un rabbin-mohel. La famille fêtait Noël plutôt que Hannouka et le sapin était souvent dressé chez les Benda (entendez les Bendavid, Léon et Liliane ). « Le shabbat était pour nous un jour comme les autres et nous nous reposions comme tout le monde le dimanche ». « Bref, comme il y a de drôles de paroissiens, nous étions de drôles de Juifs ». L’éducation des enfants fut confiée à une nounou espagnole, Mercedes, durement traitée de « Mengele ». Parmi les personnages croqués, voici les grands-parents, Simon Cohen et Mathilde Benveniste, devenus, par prudence, aux temps maudits de la Shoah Fernand Lucien Alexandre Clapier et Jeanne Marie Noëlie Ravel, Roxane et Roseau, Sauveur et Élie et Léon le giton. Sans oublier Mathilde et Eliezer. Et voici Isidore et Lucie, les éjectés perpétuels : « Éjectés par la misère de Salonique à Marseille. Éjectés par les gendarmes, de Marseille à Drancy. Éjectés dans un wagon à bestiaux de Drancy à Sobibor. Éjectés par des nazis besogneux, de Sobibor au néant ».

 

Grâce à notre devoir de mémoire, Isidore et tous les autres ne sont plus morts. Original.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Lior, mars 2023, 136 pages, 16 €.

 

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