Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - Heureux comme un Juif en France ? Réflexions d’un rabbin engagé, par Yann Boissière

22 Mars 2021 | 389 vue(s)
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Actualité

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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Heureux comme un Juif en France ? Réflexions d’un rabbin engagé, par Yann Boissière (*)

 

« Gliklekh vi Got in Frankraykh », « Heureux comme Dieu en France ». L’adage yiddish est bien connu avec son corollaire : « Leibn vi Got in Frankfaykh », « Vivre comme Dieu en France ». Ou, comme le disait Henri Heine, en 1826,  dans ses « Tableaux de voyage » : « Leben wie Gott in Frankreich ». C’est ce concept qui fera dire, au père d’Emmanuel Levinas, du fin fond de sa Lituanie natale, après la réhabilitation du capitaine Dreyfus : « Un pays dans lequel on réhabilite un petit capitaine juif est un pays où il faut aller ». Et la famille Levinas émigrera en France.

Le rabbin Yann Boissière a choisi un titre similaire pour son livre mais il l’assortit d’un point d’interrogation qui traduit les préoccupations actuelles de la communauté juive de France.

Étonnant parcours que celui de Yann Boissière, catholique de naissance, mais très éloigné de la pratique religieuse, qui, après la mort de sa mère, en 1989 et une audition de Pierre-Henri Salfati, place des Vosges, sur le « Cantique des Cantiques », découvre le judaïsme qui lui va comme un gant : « C’est ça le judaïsme ? Mais c’est moi ! ».Dès lors, « La décision de me convertir au judaïsme est douce, nette et sans bavure ».

Yann Boissière se tourne alors vers le MJLF, Mouvement Juif Libéral de France, alors dirigé par les rabbins Daniel Farhi et Pauline Bebe. Un mouvement qui, en 2019, se rapprochera de l’ULIF-Copernic pour former le JeM (Judaïsme en Mouvement). Au bout de deux années de préparation, Yann Boissière est intégré dans le Klal Israël par un Beit-Din et, après sa conversion, s’engage fortement dans le MJLF-Est. En 1997, le voilà adjoint de la directrice du Talmud-Torah et, en 2007, il décide de devenir rabbin. Sa formation se fera à Paris, à Berlin et à Jérusalem. En 2011, il est ordonné rabbin à Bamberg en Allemagne avant de rejoindre, au MJLF, Delphine Horvilleur et Steven Berkowitz. « Je me sens porteur de la sensibilité libérale du judaïsme », aime-t-il rappeler. Car, à l’entrée dans le monde moderne, trois solutions se présentaient au peuple juif : l’assimilation, l’orthodoxie ou le libéralisme, la réforme en somme dans le sillage des travaux fondateurs du rabbin Abraham Geiger.

Deux sujets sociétaux sont particulièrement sensibles pour le judaïsme libéral : la patrilinéarité et l’égalité hommes-femmes.

Dans le petit livre bien documenté, qu’il vient de publier, le rabbin Boissière aborde le sujet délicat de l’inquiétude de la communauté juive avec la montée d’un antisémitisme virulent. À l’antijudaïsme chrétien et à la haine raciale portée par l’extrême-droite, se sont désormais ajoutés l’antisémitisme porté par la culture musulmane sur fond de conflit israélo-arabe et celui de la gauche extrême, libertaire ou altermondialiste axée sur une détestation profonde de l’État d’Israël. Et la pandémie de Covid-19 n’a pas arrangé les choses, les théories du complot accusant les Juifs d’être responsables de l’apparition et de la diffusion du virus se multipliant à travers l’Europe.

Tout cela fait que beaucoup de Juifs de France ont perdu patience, choisissant le départ, l’alya, pour Israël. Et si, entre 2012 et 2016, l’étiage des départs se situait aux environs de 2000 âmes, il atteint 8000 personnes en 2017. Alors, « que faire si Marine Le Pen accède au pouvoir : partir ou entrer en résistance ? »

Bref, « Les Français juifs doivent maintenant décider de continuer ou non leur histoire française ».

Des pages très intéressantes sont consacrées au dialogue judéo-chrétien et aux relations entre judaïsme et islam. « Le dialogue entre Musulmans et Juifs est donc à la fois naturel et complexe, marqué par le conflit mais aussi par une culture commune ».

On regrettera l’absence d’un chapitre sur les relations du judaïsme avec le bouddhisme et l’hindouisme. Mais la richesse de cet ouvrage est telle qu’on ne saurait bouder notre  plaisir à sa lecture.

À découvrir en urgence !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Tallandier. Mars 2021. 158 pages. 15,90 €.

 

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