Jean Pierre Allali

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Lectures de Jean-Pierre Allali - Graines d’éternité, par Claude Cohen-Boulakia

10 Mars 2021 | 97 vue(s)
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Graines d’éternité, par Claude Cohen-Boulakia (*)

 

Claude Cohen-Boulakia est philosophe. Son premier ouvrage, en son temps, avait défrayé la chronique avec un titre choc : « L’utérus du Christ » (1). Dans ce petit recueil de graines d’éternité, qui sont autant de graines de sagesse, elle manifeste sa révolte face à un monde désarmé par une pandémie meurtrière. Jamais, depuis longtemps, la lutte entre Eros et Thanatos n’avait  été aussi dure, aussi décisive. Face à la Covid-10 et à ses variants, Virus 19 et Coronavirus 19, qui déciment la planète, on est en droit de se poser la question : pourquoi ?

L’auteure, qui, dans ses vers libres, cite volontiers la Torah, notamment, Deutéronome XXX, 19, 20 où l’on peut lire : « Je prends aujourd’hui à témoin les cieux et la terre contre vous, que j’ai mis devant toi la vie et la mort, le bien et le mal ; choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité… », est désarmée. : Que faire, que pouvons-nous face à ce déferlement du virus coronavirus 19 ?  « Traitements, vaccins, l’humanité entière est aux aguets ». « Mais si tout est lié, quelles sont les causes de l’apparition du coronavirus19 ? »

« Qui est Dieu, que veut-il, que peut-il ? A-t-il un double visage ? ». « S’agit-il d’un divertissement de Dieu, d’une farce ? »

Pourtant, à l’aube de l’humanité, Adam et  Eve avaient choisi de s’imprégner de la sève de l’arbre de vie 

Voyez la Thora toujours, qui nous incite à aimer notre prochain comme nous-mêmes

Et, d’ailleurs, qu’en est-il des autres formes de vie sur la terre : « Le lys, le lapin ont-ils conscience du mal ? ». Pour le dire autrement : « Les végétaux, les animaux, ont-ils la même suspicion vis-à-vis de la mort ? »

Claude Cohen-Boulakia appelle régulièrement à la barre des témoins, Nietzsche, son préféré qui énonce : « L’égoïsme sain et sacré de l’homme qui donne » et aussi : « L’homme est une corde tendue entre la bête et le surhumain » Mais voici également Heidegger : « L’homme est un être pour la mort ». Certes « La mort contient la vie comme la vie contient la mort », « la mort est le sel de la vie », mais, instinctivement, nous préférons la vie. Car nous sommes, par nature, « assoiffés d’Eros ». Tout compte fait, « La vie ne peut secréter la mort ». Dès lors, « Si la vie ne contient pas la mort, le mal ne peut être que de notre faute ». Sans oublier Socrate (« Nul n’est méchant volontairement », Platon, Pascal, Spinoza ( « Nulle chose ne peut être naturellement détruite sinon par une cause extérieure »), Rousseau « L’homme est naturellement bon ») et, plus près de nous, Sartre : « L’homme est seul sans excuses » et « Rien de ce qui est humain ne m’est étranger »

Le combat entre Eros et Thanatos, c’est celui du Zéro contre l’Infini. De la Vie contre la Mort. Un combat très difficile et, surtout, très long. Problème : « Nous n’avons pas le temps d’avoir le temps »

« Et si le hasard n’est qu’une mystification pour occulter notre ignorance ? ». Une brûlure vive. Un cri incandescent. Le’haïm, quand même ; À la vie ! Car nous sommes humains, trop humains. Notre espoir est dans notre « joie transcendante au goût d’éternité ».

À découvrir !

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions des Rosiers. Novembre 2020. 94 pages. 9 €

(1) Éditions Galilée, 1978.