- English
- Français
Les membres du Crif ont été reçus, lundi 18 mars 2024, à l’Élysée par le Président de la République, Emmanuel Macron, afin de rendre hommage à l’institution à l’occasion de son 80ème anniversaire.
Étaient notamment présents Gabriel Attal, Premier Ministre, Yaël Braun-Pivet, Présidente de l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin, Ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Nicole Belloubet, Ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Stanislas Guérini, Ministre de la transformation et de la fonction publiques, Sylvie Retailleau, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, mais aussi Aurore Bergé, Ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, et Sarah El Haïry, Ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, de la ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et du garde des Sceaux, ministre de la Justice, chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles.
Des parlementaires ont également assisté à cette réception : Hervé Marseille, Patrick Kanner, Sylvain Maillard, Mathieu Lefèvre, Caroline Yadan...
Anne Hidalgo, Maire de Paris était également présente.
Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre et Élisabeth Borne, ancienne Première ministre étaient également présents.
Cette rencontre renouvelle une certaine tradition puisque les membres du Crif avaient déjà été reçus par le Président François Hollande à l’occasion du 70ème anniversaire du Crif, ainsi que par le Président Jacques Chirac pour les 60 ans de l’institution.
La rencontre s’est ouverte avec la diffusion d’un film de quelques minutes montrant Robert Badinter qui s’exprime au sujet du Crif en septembre 2023. « Le Crif est une grande organisation qui doit continuer à jouer son rôle. » « Je pense profondément pour ma part que l’antisémitisme est toujours présent sous les traits de l’antisionisme. »
Robert Badinter rappelait également l’importance du décret d’émancipation des Juifs et l’héritage que cela constitue : « Quand l’Assemblée constituante décide que les Juifs auront la qualité de citoyen avec tout ce que cela implique […] c’est un pas immense pour la dignité des Juifs. Vous en êtes maintenant les héritiers et les dépositaires. À vous de maintenir les flambeaux des libertés ».
C’est avec une grande émotion que l’assemblée à écouter ces mots de Robert Badinter, qui nous a quittés le 9 février 2024.
Le Président du Crif a ensuite prononcé un discours, rappelant l’histoire et les combats du Crif, né de la résistance. « Pour les fondateurs du Crif, les combats contre l’antisémitisme, contre le racisme, pour l’existence de l’État d’Israël, pour le souvenir des disparus de la Shoah ne faisaient qu’un avec le combat universel pour la liberté et pour la justice. »
Yonathan Arfi a rendu hommage aux anciens Présidents du Crif et notamment aux quatre anciens Présidents présents dans la salle, Henri Hajdenberg, Roger Cukierman, Richard Prasquier et Francis Kalifat.
« Il y a 80 ans les Juifs rêvaient de combattre un jour l’antisémitisme en France non plus contre l’État, mais avec l’État. […] Avec des lois à la fois contre l’antisémitisme, le négationnisme et les appels haineux au boycott, l’arsenal législatif français est aujourd’hui l’un des plus aboutis. Mais, chacun le sait, ni la loi, ni la mobilisation des forces de l’ordre, n’ont pu empêcher les actes antisémites de se multiplier à nouveau sous nos yeux. »
« Il y a 80 ans, les Juifs imaginaient la France libre. Libre de ses occupants nazis. Libre de sa propre part d’ombre. La France a connu depuis la Libération sa plus longue période de paix civile mais aujourd’hui pourtant l’extrême droite frappe à la porte du pouvoir, l’extrême gauche joue les provocations en attisant l’antisémitisme et le communautarisme, et l’islamisme nous déclare ouvertement la guerre. »
Yonathan Arfi a rappelé combien la période actuelle était compliquée pour les Français juifs et dans le monde, et combien la guerre au Proche-Orient prenait racines sur le sol français. « La période que nous traversons nous ramène à cette tragique litanie. Dans une pernicieuse inversion accusatoire, l’État juif est accusé de génocide. Et les Juifs partout, depuis le 7 octobre, au lieu de rencontrer un élan de solidarité, font face à une déferlante inédite d’actes antisémites mais aussi à une violente essentialisation, une assignation à répondre de la situation au Proche-Orient. »
Le Président du Crif a également redit avec force combien il était essentiel de continuer à mener les combats qui sont notamment ceux du Crif et « de cultiver l’esprit de résistance ». « Il est aujourd’hui de notre responsabilité à tous de cultiver l’esprit de résistance dont nous sommes héritiers. Non pas l’insoumission dont certains agitateurs se revendiquent, mais bien la résistance des valeurs de justice et d’émancipation qui fondent notre pacte républicain. »
Vous pouvez retrouver la retranscription du discours du Président du Crif en cliquant ici.
Le Président de la République a ensuite pris la parole. Tout au long de son discours, Emmanuel Macron a repris les mots suivants d’Adam Rayski, co-fondateur du Crif : « Construire l’avenir à l’ombre de la mort ». Le Président de la République a rappelé la force avec laquelle les fondateurs du Crif ont voulu « un avenir meilleur » alors même que la France était occupée. « Pour les fondateurs du Crif, construire l’avenir, cela voulait dire dépasser les clivages. »
Emmanuel Macron a ensuite rappelé combien « construire l’avenir » était une tâche qu’il fallait toujours recommencer ; « l’ombre de la mort, chacun l’a ressenti ce 7 octobre dernier, jour du plus gros massacre antisémite de notre siècle ». Il a ensuite rappelé que 134 personnes étaient encore retenues en otage par le Hamas, dont trois Français dont il a redit les noms : Ofer Kalderon, Orion Hernandez-Radoux, Ohad Yahalomi. « La France œuvre et oeuvrera sans relâche pour leur libération, et pour la libération de tous les otages encore retenus par le Hamas. Ce sont tous les otages que nous voulons voir revenir et pour qui nous nous battrons sans relâche. »
Au sujet de l’antisémitisme, le Président a dit avec force que l’État serait « intraitable pour lutter contre l’antisémitisme ». « Je le dis ici avec force. Il n’y a aucune place pour l’antisémitisme. Il n’y a et il n’y aura jamais de "oui mais". »
Il n’y a qu’une manière de combattre l’antisémitisme : l’universalisme. pic.twitter.com/Y67RkpZtWR
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 18, 2024
« La confiance dans l’avenir suppose cette intransigeance au présent. » Le Président de la République a réaffirmé également que « chaque républicain doit prendre l’antisémitisme comme son combat à lui d’abord ».
Emmanuel Macron a conclu ainsi : « Nous n’avons qu’une responsabilité, celle de penser et de voir l’avenir à l’ombre de la mort avec le même courage que ceux qui nous ont précédé 80 ans auparavant. Nous aurons encore des combats et nous les mènerons ».
Vous pouvez voir ou revoir les discours du Président de la République et du Président du Crif en cliquant ici.
À lire aussi :