Le Crif en action - La Commission Études politiques a reçu Nicolas Lebourg, Chercheur associé au CEPEL

Historien et spécialiste de l’extrême droite, Nicolas Lebourg est l’auteur de nombreux ouvrages portant sur le sujet, à commencer par Les Droites extrêmes en Europe (2015, Éd. Seuil), et Les nazis ont-ils survécu ? : Enquête sur les internationales fascistes et les croisés de la race blanche (2019, Éd. Seuil).

Son intervention portait ainsi sur l’évolution des violences antisémites au sein des mouvements d’extrême droite français depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours. En effet, dans le cadre des programmes « Violences et radicalités militantes » de l’Agence nationale de la recherche et de celui d’histoire transnationale des extrêmes droites de l’université Georges Washington, auquel il participe depuis 2015, celui-ci a effectué un travail de recensement des faits de violences politiques commis en France entre 1986 et 2016.

Avec un regard historique, Nicolas Lebourg a débuté son propos en retraçant l’émergence des grandes idées, des principales figures, ainsi que la reconstitution des partis et groupes d’extrême droite au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Cette mise en perspective lui a permis d’introduire des statistiques édifiantes concernant l’évolution des violences antisémites commises jusqu’à nos jours. Si les Juifs étaient, avec les communistes, les principales victimes des violences commises par les groupuscules néonazis durant les années 70, cette proportion a drastiquement baissé durant les années 80, qui ont marqué la hausse du racisme anti-maghrébin. Malgré cela, une explosion des violences antisémites a tout de même été constatée à partir de la fin des années 90, à la fois contre les personnes et contre les biens.

Par ailleurs, dans le contexte des attentats terroristes de 2015, des dernières élections européennes et de la pandémie mondiale, Nicolas Lebourg a également évoqué la création et l’évolution de nouveaux mouvements d’extrême droite, en abordant notamment l’apparition en France des thèses accélérationnistes, aujourd’hui considérées comme une menace prioritaire. Une comparaison avec les autres pays européens a finalement été dressée avant de conclure la réunion.