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Publié le 4 Septembre 2024

Le Crif en action - Buenos Aires : Déplacement du Crif pour commémorer les 30 ans de l’attentat contre l’AMIA

Du 14 au 19 juillet 2024, le Crif s’est rendu à Buenos Aires, en Argentine, pour assister aux cérémonies de commémoration de l’attentat contre l’AMIA (Asociación Mutual Israelita Argentina), perpétré en 1994.

Pour cet anniversaire particulièrement important, dans un contexte mondial marqué par une vague d’antisémitisme et un Moyen-Orient menacé par les proxys iraniens, de nombreuses délégations se sont retrouvées à Buenos Aires pour dire « non » à l’antisémitisme et au terrorisme.

Des dizaines de représentants des communautés juives du monde, ainsi que d’organisations internationales ont en effet fait le déplacement pour assister à des rencontres, réunions et cérémonies commémoratives autour du terrible attentat antisémite contre l’AMIA de 1994.

 

L’attentat antisémite le plus meurtrier en Amérique latine

Il y a trente ans, le 18 juillet 1994, une explosion dévastatrice frappait Buenos Aires. À 9h53, une camionnette bourrée d'explosifs percutait l'entrée de l'Amia (Asociación Mutual Israelita Argentina, équivalent du Fonds social juif unifié en Argentine), provoquant l'effondrement du bâtiment, tuant 85 personnes et en blessant plus de 300.

Cet attentat reste le plus meurtrier jamais survenu contre une communauté juive en Amérique latine.

Deux ans avant cet événement tragique, le 17 mars 1992, l'ambassade d'Israël à Buenos Aires avait déjà été la cible d'un attentat, faisant 29 morts et 242 blessés. Ces attaques ont profondément marqué la communauté juive argentine – ainsi que la communauté nationale, qui n'a cessé de réclamer justice depuis.

Alberto Nisman, principal procureur de l'affaire, a dirigé une unité spéciale pour enquêter sur l'attentat et les tentatives de dissimulation pendant plus de quinze ans. Il a été retrouvé mort dans son appartement le 18 janvier 2015, la veille de son témoignage devant le Congrès argentin.

En 2003, le juge initial en charge de l'affaire a officiellement déclaré que le Hezbollah et des éléments radicaux du gouvernement iranien avaient planifié et exécuté l'attentat. Depuis, des preuves supplémentaires ont confirmé que le gouvernement iranien, et pas seulement des éléments radicaux, avait commandité et financé cette attaque.

 

Le 14 juillet 2024, Robert Ejnes, directeur exécutif du Crif, et Marie-Sarah Seeberger, chargée des Affaires internationales, sont arrivés dans la capitale argentine pour représenter le Crif.

 

Plusieurs réunions de travail ont été organisées en marge des commémorations, notamment avec l’Anti-Defamation League (ADL) et le J7 qui a été reçu dans les locaux de la DAIA (l'équivalent du Crif en Argentine, qui se situe dans le même immeuble que l’AMIA). Jorge Knoblovits, Président de la DAIA, a en effet accueilli les différentes délégations pour présenter les enjeux actuels de son organisation ainsi que les défis de la communauté juive argentine.

 

La rencontre avec Sofia Guterman a particulièrement marqué les esprits. Sofia a perdu sa fille Andrea lors de l'attentat du 18 juillet 1994. Andrea se rendait alors à l’AMIA ce matin-là pour chercher du travail, la jeune femme a été tuée dans l’explosion.

 

 

Des histoires comme celle d’Andrea, nous en avons malheureusement entendues des dizaines, notamment lors de la cérémonie officielle d’hommage du 18 juillet, dans la rue du siège de l’AMIA. Des milliers de personnes étaient au rendez-vous pour honorer le souvenir des 85 personnes qui ont perdu la vie ce 18 juillet 1994.

Vue du ciel, la foule compact avait le visage des victimes, présentées sur des affiches distribuées au début de la commémoration.

 

 

En marge de cette cérémonie, le Crif et les représentants des organisations juives du monde ont également assisté à une grande plénière organisée par le World Jewish Congress (WJC) et le Latin American Jewish Congress (LAJC) à laquelle étaient présents les présidents du Paraguay, de l’Uruguay, et le président argentin Javier Milei.

 

 

Cette semaine de commémoration a aussi été l’occasion de réunir les Envoyés spéciaux à la lutte contre l’antisémisme pour une réunion internationale (SECCA) de consultations. La France était représentée par l’Ambassadrice pour les droits de l’homme Isabelle Rome, et le délégué adjoint à la DILCRAH Mathias Dreyfuss.

 

 

Au cours de son séjour à Buenos Aires, le Crif a été très chaleureusement reçu par l’ambassadeur de France en Argentine, Monsieur Romain Nadal, à l’occasion d’une réception à l’ambassade puis d’un déjeuner avec les représentants des organisations et communautés juives d’Amérique latine.