Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Un clivage générationnel

11 Décembre 2023 | 143 vue(s)
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Actualité
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Droit de réponse
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19 Juin 2015
Catégorie : Actualité

Hier Joel Amar nous a fait part de son analyse de la tribune d'A.B Yehoshua publiée dans Libération le 17 Juin dernier " Du bon usage du Boycott d'Israel".

Aujourd'hui, nous publions le " Droit de réponse " d' Alain Rozenkier, Président de " La Paix Maintenant"

Joel Amar analyse la tribune de l'écrivain A.B Yehoshua publiée hier dans Libération : " Du bon usage du Boycott d'Israel" 
Paru sur mediapicking.com

Viralité des messages, impunité des auteurs, Marc Knobel a choisi de faire le constat de la haine sur internet et de la responsabilité des réseaux sociaux.

Portrait de Invité
Retour sur les lieux du Crime
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29 Avril 2015
Catégorie : Actualité

« Ne pas témoigner serait trahir», Pierre Laurent, journaliste, a participé à la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie le 19 avril dernier. Article publié dans l'Est Républicain.

 

"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons" (Martin Luther King)

Tribune de marc Knobel publié dans le Huffinghton Post 

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Dans un grand hôpital parisien, une fresque appelant à décoloniser la médecine avec ciblage de médecins considérés comme Juifs : le motif antisémite est peu douteux. Plainte de l’Assistance Publique et condamnation unanime par les syndicats de médecins. Silence des syndicats d’étudiants en médecine. 

Dans une récente enquête effectuée par l’AMIF (Association des Médecins Israélites de France), plus de la moitié des étudiants en médecine juifs ont été récemment l’objet d’actes antisémites (remarques véhiculant des stéréotypes, injures, plus rarement menaces). Les auteurs sont presque toujours d’autres étudiants, et la fréquence de ces actes est d’autant plus grande que l’étudiant est plus jeune. Ne tournons pas autour du pot : le déclencheur de ces « actes antisémites » qui ont explosé récemment, c’est la guerre à Gaza. 

Cela ne signifie pas que c’est la seule cause car l’antisémitisme est un formidable outil de recyclage. Des vieilles accusations, il sait faire du neuf : le meurtre rituel devient l’assassinat d’enfants, ou, plus sophistiqué, le prélèvement d’organes ; l’empoisonnement des puits se transmue en diffusion de virus, Sida puis Covid. Sans compter les intemporels sur le pouvoir occulte ou le complot juif.

Le 26 novembre  à Sciences Po a lieu une manifestation pro-palestinienne, l’UEJF (Union des Étudiants juifs de France) s’associe à la minute de silence pour les victimes des bombardements de Gaza. Quand les étudiants juifs demandent une autre minute de silence pour les victimes du 7 octobre, on leur répond par un refus haineux. 

À Harvard, Stanford et ailleurs, dans les universités où se forment les élites américaines et dont les frais d’écolage considérables impliquent que les familles fassent rarement partie des damnés de la terre, les débordements ont été stupéfiants, les réponses des autorités administratives minables et la sacro-sainte liberté d’opinion académique a servi de vecteur à la haine contre Israël. 

 

Une étude sur la perception de l’antisémitisme par les Juifs et les non-Juifs dans les « colleges » américains, effectuée par l’ADL (Antidefamation League) et Hillel International (organisation destinée aux étudiants juifs) a été publiée le 29 novembre 2023. Plus de 3 000 étudiants, dont plus de 500 Juifs interrogés sur près de 700 campus universitaires, l’enquête effectuée en août 2023 analysait l’évolution par rapport à une étude analogue de 2021. Mais les massacres du 7 octobre ont judicieusement conduit à répéter le questionnaire au début de novembre.

 

Cette étude montre que les événements antisémites qui avaient déjà nettement augmenté depuis 2021, ont flambé entre août et novembre : 75 % des étudiants juifs en ont été le témoin ou la victime ; deux étudiants juifs sur trois se sentaient émotionnellement en danger en novembre contre un sur trois en août. 

 

Si on la compare aux sondages dans les autres strates de la population américaine, cette enquête confirme l’existence d’un clivage générationnel. On peut dire qu’il est incarné par le soutien sans fard de Greta Thunberg au Hamas. Mais quel rapport entre la planète verte des écologistes et la planète verte et noire des djihadistes ?

 

« Prolétaires de tous les pays , unissez-vous », est-il écrit sur la pierre tombale de Karl Marx. « Opprimés de toutes les causes, unissez-vous » serait le slogan de l’intersectionalité des luttes.

 

Encore faut-il être un opprimé estampillé. Si les Palestiniens sont les opprimés modèles, les Ouïgours, les Rohingyas, les Tibétains, les Roms, les Yezidis et les Kurdes, pour ne citer qu’eux, n’ont pas droit à ce statut. Mais certains défenseurs de causes plus absconses peuvent se légitimer en participant à la défense des causes bannières. C’est ainsi que les Poler Bears, une association de « pole dancing » deviennent des opprimés acceptables en cosignant, comme quarante autres associations disparates, le manifeste pour la Palestine des étudiants de la Brown University, un membre de la prestigieuse Ivy League. 

Intersectionnalité oblige, les LGBT et les féministes manifestent pour le Hamas. Ils ont une ombre d’inquiétude sur le sort que celui-ci leur réserverait, mais ils déploient d’autant plus de bonne volonté à son égard que eux-mêmes habitent loin de Gaza. Quant aux étudiants blancs (dire plutôt les « porteurs du privilège blanc »), ils se doivent de faire (partiellement ) pardonner leur couleur de peau en utilisant ce privilège pour défendre la cause des « racisés ».

 

Les étudiants américains d’aujourd’hui ne sont plus marquée par le 11 septembre. Ils ne connaissent de la guerre que les images peu glorieuses d’engagements pour des motifs peu compréhensibles, effectués par des soldats américains de métier surarmés contre des populations pauvres parmi les pauvres. Ces étudiants se considèrent eux-mêmes opprimés par les mois de confinement du Covid, l’essoufflement des perspectives économiques alors que les inégalités croissent autour d’eux. Les médias mettent en exergue toutes les images d’injustice, les réseaux sociaux s’enflamment d’explications complotistes et simplistes, le réchauffement climatique fait des jeunes des victimes désignées pour le futur et la notion de démocratie n’a pas de valeur pour qui ignore ce qu’est une dictature.

 

Ces jeunes, le wokisme avec sa prétendue fraternité des luttes qui masque mal sa profonde intolérance, les manipule, trop heureux de lutter contre le petit Goliath israélien en pavant la voie sans même le savoir à la destruction du grand Goliath américain, celui qui, malgré ses défauts, leur accorde une liberté qu’ils ne trouveront jamais dans les régimes dont ils font la promotion avec une légèreté déconcertante. 

Et dans ce combat, comme si souvent, les Juifs sont le canari dans la mine…

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

 

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