Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier – Otages et Tunnels

05 Septembre 2024 | 126 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Pages

Opinion

Par Chloé Blum

Pages

Le 20 août, l’armée annonçait la découverte dans les tunnels de Khan Younès des corps de six otages israéliens, Yoram Metzger, Haïm Peri, Alex Dancyg, Nadav Popplewell, Yagev Buchshtab, et Avraham Munder. Leur mort n’était pas récente et avait déjà été annoncée au préalable par l’armée israélienne pour cinq d’entre eux.

Puis, le 27 août, le bédouin israélien Kaid Farhan Alkadi était libéré dans un tunnel, lors d'une opération militaire complexe. Celle-ci, survenant après une série d’éliminations spectaculaires de dirigeants du Hamas ou du Hezbollah, avait redonné aux Israéliens confiance et admiration dans leurs services de renseignement.

Mais quatre jours plus tard, le 31 août, l’armée découvre dans les tunnels de Rafah les corps de six autres otages. Il apparaît vite qu’ils ont été assassinés 48 heures auparavant. Et beaucoup d’Israéliens sont en état de choc.
Le Hamas après avoir prétendu qu’il n’était pour rien dans leur mort, s’en vante et déclare que si les Israéliens s’approchent des otages, ils ne récupéreront que des cadavres.

Ces otages qui ont subi un calvaire de onze mois avant d’être tués de sang froid par leurs geôliers, qui étaient-ils ?
Carmel Gat a été enlevée au kibboutz Beeri, où elle a vu sa mère assassinée. C’était une physiothérapeute que certains otages libérés en novembre ont qualifiée d’ange car elle leur enseignait la méditation pour supporter leur épreuve. Sa famille a refusé la présence des medias à son enterrement et a très durement critiqué Benyamin Netanyahu.

Les cinq autres ont été enlevés au festival Nova : Eden Yerushalmi, qui travaillait au bar a gardé plusieurs heures un contact téléphonique avec sa sœur avant de tomber dans les griffes des ravisseurs et dont le Hamas a diffusé, après l’avoir assassinée une vidéo où elle suppliait d’accepter l’échange de prisonniers. Almog Sarusi de Raanana était musicien. Le sergent chef Ori Danino a sauvé plusieurs participants, est retourné au combat et a été enlevé. Alexandre Lebanov, dont un enfant est né pendant son incarcération, avait la nationalité russe, mais n’a pas eu la chance d’un autre otage russo-israélien qui avait été libéré par égard pour Poutine. Hersch Goldverg Polin, gravement blessé à la main, avait laissé une impression lumineuse chez ses amis de Jérusalem. Il était devenu un des otages les plus connus car ses parents israélo-américains avaient remué ciel et terre, à l’ONU, à la Maison Blanche et à la Convention démocrate. Les paroles de sa mère au cimetière Givat Shaoul, étaient bouleversantes de tendresse et de dignité. Elles auront probablement un retentissement profond aux États-Unis.

Les forces israéliennes, qui sont manifestement en train de détruire le Hamas, ont effectué quelques sauvetages d’otages et même ceux qui constataient que ces libérations étaient minimes par rapport à celles qui étaient survenues lors des négociations de novembre, pouvaient espérer que la victoire militaire s’accompagnerait du retour des otages, ou de beaucoup des otages « à la maison ».

Malheureusement Gaza n’est pas Entebbé, dont le souvenir hante probablement Benyamin Netanyahu, étant donné le rôle qu’y a joué son frère. Et depuis la découverte macabre des six corps et les annonces du Hamas, les deux objectifs de destruction du Hamas et de libération des otages se télescopent désormais.

Israël, où une merveilleuse jeunesse se bat sans répit depuis près d’un an pour accomplir ces deux objectifs, se divise de nouveau fortement et les manifestants sont dans la rue. Le gouvernement est-il en train de sacrifier les otages ? Évènement extraordinaire, le Premier ministre accepte une Conférence de presse, événement encore plus extraordinaire, il s’excuse auprès des familles des otages assassinés. Mais les familles ne retiennent que son insistance sur le corridor de Philadelphie.

La découverte des cadavres est survenue au moment même où le cabinet de guerre, contre l’avis du Ministre de la défense, a exigé de garder le contrôle israélien du corridor de Philadelphie. En fait, les négociations étaient au point mort du fait des revendications du Hamas qui prétendait transformer les propositions de Joe Biden d’un plan en étapes en un cessez-le-feu permanent, avec le retrait complet des troupes israéliennes de Gaza. Autrement dit, le Hamas se présenterait comme le héros invaincu d’une guerre de près d’un an menée par lui seul contre la surpuissante armée israélienne.

Pour le public occidental, les exigences démesurées d’un Hamas proche de la déroute ont un immense attrait : il pense qu’elles conduiront à une paix complète. Qui peut être contre la paix ?

Mais qui est assez ignorant et naïf pour penser qu’on peut être en paix avec le Hamas ?

En Israël, il n’y a pas que les électeurs d’extrême droite qui ne font pas la moindre confiance au Hamas et qui pensent qu’il doit être mis hors d’état de nuire. Ce sentiment est général dans la société.

Mais alors que deviendront les otages ? « Qui sauve un homme sauve un monde ». La formule est répétée comme un mantra. Pour beaucoup d’Israéliens c’est le moment de l’appliquer, ce n’est pas une élégance d’ostentation et cela réfère à des valeurs centrales dans l’idée qu’ils se font de la morale juive. Il s’agit en outre de libérer des citoyens à l’égard desquels le gouvernement a failli à son devoir de protection.

La question est de savoir où placer le balancier. Une partie au moins des professionnels de la guerre ou des renseignements semble partager l’avis de Gallant que la présence physique permanente des Israéliens sur Philadelphie n’est pas actuellement indispensable, et il est impensable que le Ministre de la Défense aurait émis un tel avis s’il n’était pas soutenu par les grands militaires. Benny Gantz et Gadi Eisenkot dans leur conférence de presse commune soulignent que le contrôle direct du corridor de Philadelphie n’a pas un caractère existentiel pour Israël.

Pendant trente ans, a transité sous le corridor de Philadelphie un immense arsenal militaire et de construction, qui à lui seul rend la phrase de Gaza « camp de concentration à ciel ouvert » ridicule. À moins que, vicieusement, Dominique de Villepin rappelle que les tunnels ne sont justement pas à ciel ouvert… Il restera à savoir comment Israël s’est accommodé de ces passages, ou pire encore, comment il a pu les ignorer.

Mais aujourd’hui, si les spécialistes pensent que ces tunnels, ou plutôt ce qui en reste, présentent un risque contrôlable, ce n’est pas aux amateurs comme Ben Gvir de peser sur la décision. Cette décision peut signifier la mort pour des otages survivants. Le pays a des devoirs à leur égard et le Premier ministre israélien ne devrait pas y mêler des considérations d’alliances politiciennes.

On a le droit de rêver…

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -