Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier – Mélenchon et le lendemain des élections

11 Juillet 2024 | 173 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LES STADES ET LE DATA
|
25 Mai 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
|
24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

L'EI ne lésine pas sur les moyens et diffuse sur Internet sa propagande ignominieuse...

Souvent l’on oublie de parler d’eux

Pages

Actualité

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

En tant que lecteur de la newsletter du Crif, bénéficiez d'un tarif préférentiel ! La place à 15 euros au lieu de 20 euros. Réservations par téléphone : 01 43 27 88 61 avec le code CRIF           

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Pages

Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

Pages

La dissolution de l’Assemblée nationale devait clarifier la situation politique française. On admettra qu’elle n’y est pas parvenue.

Au cours de cette même semaine, c’est la Grande-Bretagne qui voit son horizon éclairci après la large victoire d’un social-démocrate, Keir Starmer.

C’est l’homme qui a purgé le Parti Travailliste de l’influence néfaste de Jeremy Corbyn, largement accusé d’antisémitisme. Ce dernier avait un défenseur français. Il s’appelait Jean-Luc Mélenchon et il a attribué aux réseaux sionistes la défaite de Corbyn à qui il a reproché de s’être excusé devant des accusations d’antisémitisme qu’il a qualifiées de grossières. Lui, jamais il ne céderait devant les « ukases arrogantes du Crif ». C’était en 2019 et Mélenchon avait révélé son antisémitisme, son obsession du Crif et une de ses règles d’or, ne jamais s’excuser.

Je croyais savoir ce dont Jean-Luc Mélenchon était capable, mais je dois avouer que le 7 juillet il m’a estomaqué. Dès l’annonce des premiers résultats, il prend de vitesse toute la classe politique et prononce Place de Stalingrad, ce nom a un sens, un discours aussi éloquent que mensonger devant un large échantillon de ses militants, sélectionné au préalable pour représenter la France dans sa diversité.
La gauche avait gagné ; on aurait dit qu’un immense élan populaire avait porté son parti. Il était prêt à prendre les rênes du gouvernement pour répondre à l’attente « unanime » des Français et à réaliser au plus vite le programme du Nouveau Front Populaire (NFP), « rien que le programme, mais tout le programme ». Il terminait sur les phrases d’une vieille chanson protestataire de Jean Ferrat, chantant entre autres les genêts de Bretagne et les bruyères de l’Ardèche. Aujourd’hui c’est vers le Rassemblement national (RN) que se tournent les habitants de ces terroirs qui fleurent si bon la France profonde. Qu’en aurait dit Ferrat, alias Jean Tenenbaum, dont le père avait été assassiné à Auschwitz ?

Mélenchon veut imposer l’idée que c’est au chef du parti le plus nombreux à l’intérieur d’une coalition qui a obtenu le plus de voix aux élections de former le gouvernement et que toute autre décision serait une forfaiture.

Ce message, répété ad nauseam par ses lieutenants est triplement faux. D’abord, la gauche n’a pas gagné, elle n’est que la composante la plus nombreuse, de peu, d’une tripolarisation inextricable de l’électorat. Ensuite, La France insourmise (LFI), contrairement à l’Assemblée précédente, risque d’avoir moins de députés qu’un Parti Socialiste (PS) requinqué, car comme Alexis Corbière, des élus qui ont affronté la colère d’un Mélenchon qu’ils avaient osé critiquer, ont dû changer d’étiquette et enfin parce que le Président est libre de choisir qui il veut quand il le veut et qu’il ne se privera pas de le faire.

Et puis, Mélenchon est l’homme politique le plus détesté de France. Il sait qu’il ne sera pas nommé. Ce qui lui importe, c’est d’attiser le ressentiment de ses militants en dénonçant les manigances probables de ses incertains alliés du NFP et de mettre en exergue les candidats LFI qui se sont désistés au nom du front républicain et qui en se sacrifiant ont sauvé des adversaires tels que Élisabeth Borne ou Gérald Darmanin.

La surprise du second tour a été l’efficacité du thème du front républicain contre le Rassemblement national. Ce vote a été la bouée de sauvetage du parti présidentiel, mais c’est aussi grâce à lui aussi que le Nouveau Front Populaire est devenu le plus important bloc de députés de la nouvelle Assemblée nationale, que des candidats LFI aussi antiisraéliens que Ersilia Soudais et Raphaël Arnault ont été élus, et que Philippe Poutou du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) qui n’a jamais caché son admiration pour le Hamas, a doublé son score du premier tour. L’outrance dans la haine d’Israël n’a pas empêché les reports de voix et tout indique que l’antisémitisme reste trop souvent considéré comme une affaire qui n’implique que le monde juif.

En revanche, il n’y a pas eu un seul candidat RN qui n’ait été élu au second tour, s’il n’était pas déjà en tête au premier. Donc des reports faibles qui témoignent que le rejet du RN reste massif. Il semble par ailleurs que les électeurs du RN lui sont restés fidèles au second tour malgré l’évidente impréparation technique de certains candidats et la révélation de l’antisémitisme et du racisme de quelques autres. Pour ne citer qu’un exemple, le député sortant, maurrasien, raciste et antisémite assumé, Frédéric Boccaletti, a été réélu dans le Var malgré de nombreux signalements à son encontre.

Elle est loin, la promesse de Bardella que le RN aurait la majorité absolue, mais on aurait grand tort d’oublier qu’au premier tour, il est arrivé en tête dans 55 % des circonscriptions de France métropolitaine. Avec le système électoral majoritaire à un seul tour qui est celui des Britanniques, il aurait obtenu plus de 300 députés à l’Assemblée nationale, et on aurait parlé de raz-de-marée électoral. Nul doute que l’impression d’une élection volée alimente chez ses électeurs un ressentiment qui risque de se nourrir encore de l’échec, malheureusement probable, d’une introuvable coalition gouvernementale centro-gauchiste. Cet échec peut le porter au pouvoir en 2025 lors d’une possible (probable ?) nouvelle dissolution ou en 2027 lors de l’élection présidentielle.

Sur le papier, en additionnant les députés Ensemble aux Républicains, aux diverses droites et aux membres du Nouveau Front Populaire sans LFI on obtient 320 députés. Mais beaucoup refusent d’entrer dans une coalition aussi baroque, dans une France où l’image de la 4e République agit comme un repoussoir. Il faudrait une pratique du compromis dont la France n’a pas l’habitude et une habileté dans le maniement des hommes qui n’est pas le point fort d'Emmanuel Macron. Mélenchon en sera exclu et on l’entend par avance vitupérer les traitres qui y seraient entrés après avoir signé le programme du Nouveau Front populaire.
En lisant ce programme, j’ai pensé au Venezuela, un pays que je connais un peu.
Jean-Luc Mélenchon, dont on connait la passion pour Hugo Chavez à qui il a emprunté la flamboyance de son style oratoire aussi bien que l’inanité de ses idées économiques, risquerait de transformer la France en un Venezuela sans pétrole. Il pallierait ce manque d’une touche d’islamisme qu’on appellerait liberté d’expression.

Il prend pour modèle un pays dont 20 % de la population, dont les plus éduqués, a fui. Ils envoient à leurs parents restés des subsides qui leur permettent de survivre et qui sont devenus indispensables à l’économie du pays. L’essence vénézuélienne est en grande partie d’origine iranienne, car les raffineries fonctionnent mal. La production de brut s’est effondrée, car la préservation des techniques d’extraction du pétrole lourd qui faisait du Venezuela un des plus grands producteurs mondiaux, a été négligée. Le pays se maintient par e est un de ses pires avatars, mais cette auto-victimisation, bien classique, ne convaun régime policier, et par l’épuisement de la population. La propagande gouvernementale attribue toutes les difficultés à l’impérialisme, dont la propagande répète que le sionisminc que les convaincus.

C’est pour un avenir catastrophique que Mélenchon manipule par le verbe des militants jeunes, sa force de frappe par laquelle il essaie de faire pression sur ses partenaires du NFP. Certains rêvent déjà d’un troisième tour dans la rue.
Ce n’est pas seulement à cause de son antisémitisme qu’il faut s’opposer au « Lider Maximo ».

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif

 

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -