Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Discours en mémoire des victimes de la Shoah

26 Septembre 2023 | 131 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

Les femmes, Daech et le Djihad
|
19 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
|
14 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
#JeNaiPasPeur
|
14 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
|
13 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

L'Europe doit se mobilier pour le sort des réfugiés

Portrait de Olivier Rafowicz
Tel Aviv sur Seine
|
12 Août 2015
Catégorie : Actualité

La ville blanche sera à l'honneur demain sur les berges de Paris Plage

Un bébé palestinien a été brûlé vif et ses parents ont été grièvement blessés vendredi lorsque des extremistes israéliens ont mis le feu à leur maison en Cisjordanie.
Un acte abominable , Israel doit prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éliminer le terrorisme juif.
 

Iran's Ayatollahs were behind the bloody attack that hit the Jewish community center in Buenos Aires in 1994 that killed 84 and injured 230.

Portrait de Invité
Droit de réponse
|
19 Juin 2015
Catégorie : Actualité

Hier Joel Amar nous a fait part de son analyse de la tribune d'A.B Yehoshua publiée dans Libération le 17 Juin dernier " Du bon usage du Boycott d'Israel".

Aujourd'hui, nous publions le " Droit de réponse " d' Alain Rozenkier, Président de " La Paix Maintenant"

Joel Amar analyse la tribune de l'écrivain A.B Yehoshua publiée hier dans Libération : " Du bon usage du Boycott d'Israel" 
Paru sur mediapicking.com

Viralité des messages, impunité des auteurs, Marc Knobel a choisi de faire le constat de la haine sur internet et de la responsabilité des réseaux sociaux.

Portrait de Invité
Retour sur les lieux du Crime
|
29 Avril 2015
Catégorie : Actualité

« Ne pas témoigner serait trahir», Pierre Laurent, journaliste, a participé à la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie le 19 avril dernier. Article publié dans l'Est Républicain.

 

Pages

Lors de la cérémonie annuelle d'hommage aux victimes de la Shoah et aux Engagés volontaires Juifs étrangers, organisée par le Farband à Bagneux, Richard Prasquier a prononcé un discours en mémoire des victimes de la Shoah le 24 septembre 2023. 

 

***

 

Mesdames et Messieurs, chers amis,

 

Nous ne sommes pas ici pour marquer une date, pour commémorer un événement, pour réclamer contre une injustice, pour protester contre une décision, pour prévenir contre un danger, pour focaliser contre un pays… Il y a pour cela d’autres jours et d’autres lieux. 

 

Nous sommes ici pour nous recueillir au nom des Juifs morts pendant la Shoah, tous les Juifs, non seulement les 80 000 tués en France ou à partir de la France, non seulement les trois millions de Juifs tués en Pologne, mais les 1 661 Juifs déportés de l’île de Rhodes, les 94 Juifs débusqués à l’île de Cos et le Juif unique de l’île de Léros, Daniel Rahmin, tous raflés fin juillet 1944 pour être envoyés dans un voyage en train de treize jours vers Auschwitz où un quart seulement des passagers arriva vivant.

 

La Shoah c’est aussi ce ratissage minutieux porté par une indifférence administrative que décrit le terme de « crime de bureau » suivant la formule utilisée lors du procès Papon par Maître Michel Zaoui, que je salue ici, lui que la maladie empêche depuis longtemps de participer à cette cérémonie où il aurait particulièrement sa place.

 

Six millions de victimes… Le cerveau humain n’est pas adapté aux grands nombres, quand il ne s’agit pas de finances. Alors disons-le autrement. S’il faut deux journées et deux nuits pour lire les noms des victimes en France, pour lire les noms des victimes de la Shoah en Europe, il faudrait, à supposer que nous les connaissions tous, 150 jours et 150 nuits, cinq mois entiers…

 

La crevasse ne se comblera pas…

 

Schwarze Milch der Frühe wir trinken sie abends

wir trinken sie mittags und morgens, wir trinken sie nachts

wir trinken und trinken

wir schaufeln ein Grab in den Lüften; da liegt man nicht eng

« Lait noir du petit jour, nous le buvons le soir,

nous le buvons midi et matin, nous le buvons la nuit, nous buvons et buvons, nous creusons une tombe dans les airs, on y couche à son aise. » 

 

C’est en mai 1945 que Paul Celan, tourmenté d’avoir survécu, a écrit Todesfugue, la fugue de Mort. Près de quatre-vingts ans plus tard, ces paroles résonnent encore en moi. Et pourtant ceux qui ont survécu ont dû cacher la morsure, enfouir les souvenirs, camoufler les cauchemars, aller de l’avant et faire de nous, leurs enfants, des êtres protégés, souvent surprotégés. Peu à peu nous avons compris, nous qu’ils faisaient sortir de la synagogue au moment de l’Yzkor à Yom Kippour, la cérémonie du souvenir que nous vivrons demain une fois de plus, pourquoi ce moment était si important pour eux, pourquoi ils ne pouvaient manquer ce rendez-vous annuel à cette rencontre intime, silencieuse, douloureuse et indispensable avec leur famille exterminée, eux qui pour beaucoup, au fil de l’année, ne mettaient pas ‒ ou ne mettaient plus ‒ les pieds dans le moindre lieu de prière. 

 

Il y a aussi dans la rigidité bureaucratique de ce crime hors normes que fut la Shoah, une part de hasards et d’absurdités dont ce Monument des Engagés Volontaires et Anciens Combattants Juifs Étrangers est d’une certaine façon le témoin.

 

Outre les soldats juifs de nationalité française, près de 25 000 Juifs non naturalisés, principalement polonais, s’engagèrent comme volontaires dans l’armée française. C’est un pourcentage considérable. Mal équipés, formés à la hâte, ces coiffeurs, fourreurs, tricoteurs aux noms imprononçables défendirent leur pays d’accueil avec acharnement : ils savaient, eux, que l’ennemi n’était pas uniquement l’adversaire allemand de toujours, mais une idéologie criminelle. 

 

Après la défaite, 15 000 Juifs, français ou étrangers, parmi le million et demi de soldats français prisonniers, prennent le chemin des stalags ou des oflags en Allemagne où ils doivent déclarer leur religion. Ils vivront des années difficiles, angoissantes, parfois émaillées de remarques antisémites mais souvent de fraternité entre détenus, des années rivées à l’arrivée du courrier qui parfois brutalement n’arrive plus, des années au cours desquelles certains apprendront des prisonniers polonais qu’ils côtoient l’existence de lieux d’exterminations de Juifs. Cette connaissance était plus largement partagée qu’on ne l’a dit. L’ignoble Brasillach qui avait voyagé en Pologne, le savait parfaitement. On vient d’apprendre que le Saint-Siège était informé par un jésuite allemand anti-nazi dont les messages restèrent malheureusement lettre morte.

Pourtant les soldats juifs prisonniers ne furent pas maltraités et bénéficièrent des Conventions de Genève, aussi étonnant que cela paraisse de geôliers d’un régime qui avait inscrit leur extermination parmi ses objectifs. Question de temps sans doute… Ils apprendront après la guerre, comme l’a dit l’un d’entre eux, le grand rabbin Ernest Gugenheim, qu’ils avaient miraculeusement été protégés par l’uniforme, mais ils découvriront souvent aussi que leur famille a disparu, déportée comme ont été déportés les volontaires juifs rentrés chez eux sans avoir été fait prisonniers et que la police de Vichy a plus tard arrêtés sans le moindre état d’âme. 

 

Hasards et paradoxes de la survie. Chaque Juif après la guerre se demandait pourquoi lui et pas l’autre, et ce questionnement était souvent une nouvelle source d’angoisse…

 

Depuis des années, j’essaie de ne pas manquer cette cérémonie. Cette mémoire nous rassemble tous, quelles que soient nos origines, et il est inutile de rappeler qu’il s’en est fallu de peu, de très peu, que les Juifs d’Afrique du Nord ne subissent le même anéantissement que ceux du continent européen.

 

Je remercie ceux qui, année après année, préparent ce moment fort de recueillement, et je souhaite à mon ami Henry Battner un prompt rétablissement. Un salut particulier à celles et ceux qui font entendre les langues de nos pères, le judéo-espagnol et le yiddish, presque mortellement atteintes au cours de la Shoah. 

 

Rien ne refera plus éclore les promesses anéanties avec les massacres de masse, mais il nous faut encore et encore lutter pour ne pas accorder la moindre victoire posthume à l’abomination nazie et à ses déclinaisons contemporaines. 

 

Cette lutte passe par une défense sans faiblesse de l’État d’Israël et de ses valeurs démocratiques.

 

Am Israel haï.

 

Richard Prasquier, Président d’honneur du Crif