Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Bons et mauvais usages d’un putsch raté

04 Juillet 2023 | 151 vue(s)
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Actualité

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

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Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

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L’équipée des groupes Wagner à l’intérieur de la Russie n’a duré que 36 heures. Rencontrant pour la première fois des positions militaires puissantes, alors que ses troupes avaient jusque-là parcouru 700 kilomètres comme dans du beurre, Prigogine a fait une volte-face spectaculaire. Il n’avait bénéficié d’aucune défection. Sans doute avait-il reçu, ou cru recevoir, des promesses de soutien de certains hiérarques du régime, tel le général Sourovikine, mais sans leur soutien, sa tentative était vouée à l’échec. Comment cet homme, qui connaît si bien les arrière-cuisines du régime, a-t-il pu faire une faute pareille ? La réponse tient en un mot : l’hubris. Le biais d’hubris, cette démesure redoutée par les Grecs, c’est le succès qui monte à la tête. De petit délinquant à milliardaire et chef d’armée, à force de déblatérer quotidiennement ses insultes et ses stratégies militaires dans sa télévision, Prigogine a confondu auditeurs et partisans indéfectibles. Tel le Golem, il a échappé à son maître Poutine auquel il devait son incroyable carrière et s’est auto-intoxiqué de l’illusion de sa propre puissance. 

 

Les commentateurs disent habituellement que Poutine est affaibli par cette rébellion qui a exposé les faiblesses du régime.

Autant le dire, j’espère que cette analyse sera confirmée, car je pense que la guerre menée par la Russie est ignoble, mais, sachant que les experts interrogés sont quasiment tous des critiques de Poutine, je reste sceptique. Car l’un de nos biais de raisonnement les plus profondément ancrés, c’est le biais d’optimisme, croire en ce qu’on espère plutôt qu’en ce qu’il nous est désagréable d’envisager. Cette façon de réfléchir a probablement servi à l’espèce humaine pour aller de l’avant, mais elle traduit ce que les Anglo-saxons appellent « wishful thinking », autrement dit la tendance à prendre ses désirs pour des réalités.

Il en a été ainsi quand on expliquait que les faiblesses militaires, les carences économiques et les mensonges géopolitiques condamnaient la Russie à l’échec. Mais l’armée russe semble s’être améliorée et met aujourd’hui l’offensive ukrainienne à la peine.

 

Dans son bref discours en réaction à la tentative de Prigogine, dont il n’a jamais prononcé le nom, Poutine a repris sa phraséologie habituelle. L’ennemi, ce sont les néo-nazis et leurs maîtres, c’est-à-dire l’Occident et sa machine militaire, économique et informationnelle, qui vise à éradiquer le peuple russe, peuple élu à l’histoire millénaire. Ce sont eux qui sont responsables, par tromperie ou par menaces, d’avoir conduit à la rébellion des soldats qui dans leur vaste majorité luttent vaillamment pour la survie de leur patrie.

Ce discours a beau être truffé de mensonges, il répète ce que le public russe entend depuis le début de la soi-disant opération spéciale. Pour lui faire face, il faut une solidité mentale et une curiosité à toute épreuve ainsi qu’un rare courage pour affronter la réprobation de son groupe social. Les individus, même quand ils n’adhèrent pas d’enthousiasme à ce narratif, préfèrent penser qu’il est, sinon vrai, du moins vraisemblable… ou refuser complètement de penser, ce qui n’est en général pas très difficile.

Ce discours est efficace car il nomme un ennemi, cet Occident dont la détestation crée sur le plan international un pont entre pays que tout sépare par ailleurs, un ennemi puissant, de sorte que la lutte contre lui apparaît héroïque. De plus, dans les villes qui comptent, Moscou et Saint Pétersbourg, la guerre est suffisamment distante pour ne pas impacter la vie quotidienne et suffisamment proche pour exciter la colère contre ceux qui mettent la tranquillité quotidienne en danger. Rares sont ceux qui oseront protester contre de nouveaux tours de vis sécuritaires qui seront qualifiés d’indispensables. Un coup d’État raté est de ce point de vue une aubaine…

 

Enfin, la guerre civile n’est pas survenue et le mérite en sera attribué au sang-froid de Poutine, qui fait mine de le reporter sur le peuple russe lui-même, dont la grandeur d’âme permet le pardon. Et peut-être verra-t-on Prigogine présenter ses excuses pour s’être laissé manipuler par les sataniques occidentaux. Les confessions des procès staliniens forment des précédents dont il serait dommage de ne pas tirer de leçons. 

 

Cerise sur le gâteau, les milices Wagner, mais aussi le trafic des richesses africaines, joyau du patrimoine de Prigogine, serviront à récompenser les forces armées, les forces de l’ordre et les services spéciaux. Un régime autocratique qui a ces services dans sa main n’a que faire du reste de la population. 

Poutine les a nommément remerciés dans son allocution. Jusque-ici l’alliance a tenu. Certains, dans l’Occident abhorré, critiques de Poutine mais craignant l’après-Poutine, sont contraints à s’en réjouir…

 

Richard Prasquier, Président d'honneur du Crif 

 

 

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