Marc Lévy

Représentant du Crif en Israël

Le billet de Marc Lévy - Le procès oublié de Badinter

09 Avril 2024 | 104 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
|
03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Pages

Le 1er juillet 1972, l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité la « Loi Pleven » qui réprime l’injure, et la diffamation racistes ainsi que la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence pour une raison raciste.

Cette loi autorise également, et pour la première fois, les associations dont l’objectif est la lutte contre le racisme à engager les poursuites.

La LICA, telle qu’elle s’appelait alors, sera la première à faire application de cette faculté en engageant des poursuites contre un article publié par l’ambassade soviétique à Paris : « Israël : École de l’obscurantisme ».

L’association « Rencontre chrétiens et juifs » s’associera à la poursuite.

 

L’article commence en évoquant l’éducation des petits écoliers israéliens à qui l’on enseignerait comment traiter les arabes : « il faut les massacrer ».

Le texte poursuit en précisant que les écoliers apprendraient dans leurs écritures saintes, en particulier le « Shulhan Arouh », que le monde doit appartenir aux « adeptes de Yahvé » et que les biens des « non judéens » ne « leur appartiennent que provisoirement en attendant d’être remis entre les mains du peuple élu ». 

Le texte poursuit ses pseudo citations : « Mieux vaut donner un morceau de viande au chien plutôt que de le donner à un goyas » et, « la haine des autres peuples a été inculquée dès le berceau à des générations entières d’Israéliens auxquels il est prescrit de massacrer les goyas sous les voutes divines ». Toutes ces citations sont données avec les mêmes pseudo références hébraïques. 

Et l’article de conclure : « Ces lois du judaïsme sont inscrites dans le règlement de l’armée israélienne… elles constituent l’essence même de la politique de l’ État sioniste. » 

 

Maître Badinter, avec Maître Rosenthal, autre grand défenseur des droits de l’Homme, va organiser et gagner un procès exemplaire au nom de la LICA :

 

• Exemplaire car ce sera la première application de la loi nouvellement votée.

• Exemplaire car il démontrera la fausseté des citations attribuées au judaïsme.

• Exemplaire par la qualité des douxe témoins qui seront cités, parmi lesquels René Cassin, Gaston Monnerville, le Grand Rabin Kaplan, les Pères Braun et Riquet, Léon Poliakoff, et deux écrivains russes : Litvinoff et Svirsky.  Ces derniers permettront de retrouver les origines du texte qui a été copié d’un pamphlet antisémite des « Cent Noirs » mouvement d’extrême droite tzariste, les plagiaires remplaçant simplement le mot « juif » par « sioniste ».

 

Très vite Maître Badinter va désigner le nouvel habit de l’antisémitisme : l’antisionisme.

« Je me disais : [après la Shoah] la bête qui n’est jamais rassasiée, la bête ignoble est cette fois gavée.

Et puis, comme si elle n’attendait que son heure, nous l’avons vu réapparaître avec un vêtement idéologique nouveau, plus subtil, plus dangereux : 

« Ah, ce n’est plus au nom de la race des Seigneurs… c’est sous les traits de la générosité, c’est sous les traits, paradoxe suprême, de l’antiracisme.

C’est sous les traits de la défense des opprimés que nous l’avons vu réapparaitre ! »

 

Ainsi tout était dit il y a cinquante ans ! 

 

Marc Lévy, représentant du Crif en Israël

 

 

- Les opinions exprimées dans les billets de blog n'engagent que leurs auteurs -