Marc Lévy

Représentant du Crif en Israël

Le billet de Marc Lévy - Le procès oublié de Badinter

09 Avril 2024 | 104 vue(s)
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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Francis Kalifat a bien connu Robert Castel, durant les dernières années de sa vie. Ce fut une très belle rencontre, il garde en mémoire de beaux souvenirs. Francis Kalifat était présent à son enterrement. 

Pour connaître le destin du Livre noir et de ses auteurs, je vous invite à découvrir le documentaire intitulé « Vie et Destin du Livre noir. La destruction des Juifs d’URSS ». Diffusé le dimanche 13 décembre à 22h40, sur France 5. Puis en replay pendant 30 jours sur Francetv.fr

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

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Le 1er juillet 1972, l’Assemblée nationale adoptait à l’unanimité la « Loi Pleven » qui réprime l’injure, et la diffamation racistes ainsi que la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence pour une raison raciste.

Cette loi autorise également, et pour la première fois, les associations dont l’objectif est la lutte contre le racisme à engager les poursuites.

La LICA, telle qu’elle s’appelait alors, sera la première à faire application de cette faculté en engageant des poursuites contre un article publié par l’ambassade soviétique à Paris : « Israël : École de l’obscurantisme ».

L’association « Rencontre chrétiens et juifs » s’associera à la poursuite.

 

L’article commence en évoquant l’éducation des petits écoliers israéliens à qui l’on enseignerait comment traiter les arabes : « il faut les massacrer ».

Le texte poursuit en précisant que les écoliers apprendraient dans leurs écritures saintes, en particulier le « Shulhan Arouh », que le monde doit appartenir aux « adeptes de Yahvé » et que les biens des « non judéens » ne « leur appartiennent que provisoirement en attendant d’être remis entre les mains du peuple élu ». 

Le texte poursuit ses pseudo citations : « Mieux vaut donner un morceau de viande au chien plutôt que de le donner à un goyas » et, « la haine des autres peuples a été inculquée dès le berceau à des générations entières d’Israéliens auxquels il est prescrit de massacrer les goyas sous les voutes divines ». Toutes ces citations sont données avec les mêmes pseudo références hébraïques. 

Et l’article de conclure : « Ces lois du judaïsme sont inscrites dans le règlement de l’armée israélienne… elles constituent l’essence même de la politique de l’ État sioniste. » 

 

Maître Badinter, avec Maître Rosenthal, autre grand défenseur des droits de l’Homme, va organiser et gagner un procès exemplaire au nom de la LICA :

 

• Exemplaire car ce sera la première application de la loi nouvellement votée.

• Exemplaire car il démontrera la fausseté des citations attribuées au judaïsme.

• Exemplaire par la qualité des douxe témoins qui seront cités, parmi lesquels René Cassin, Gaston Monnerville, le Grand Rabin Kaplan, les Pères Braun et Riquet, Léon Poliakoff, et deux écrivains russes : Litvinoff et Svirsky.  Ces derniers permettront de retrouver les origines du texte qui a été copié d’un pamphlet antisémite des « Cent Noirs » mouvement d’extrême droite tzariste, les plagiaires remplaçant simplement le mot « juif » par « sioniste ».

 

Très vite Maître Badinter va désigner le nouvel habit de l’antisémitisme : l’antisionisme.

« Je me disais : [après la Shoah] la bête qui n’est jamais rassasiée, la bête ignoble est cette fois gavée.

Et puis, comme si elle n’attendait que son heure, nous l’avons vu réapparaître avec un vêtement idéologique nouveau, plus subtil, plus dangereux : 

« Ah, ce n’est plus au nom de la race des Seigneurs… c’est sous les traits de la générosité, c’est sous les traits, paradoxe suprême, de l’antiracisme.

C’est sous les traits de la défense des opprimés que nous l’avons vu réapparaitre ! »

 

Ainsi tout était dit il y a cinquante ans ! 

 

Marc Lévy, représentant du Crif en Israël

 

 

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