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Publié le 22 Avril 2021

Interview Crif - "L’affaire est close en France. Le combat judiciaire commence en Israël", Francis Szpiner

La famille de Sarah Halimi porte plainte en Israël dans le but de poursuivre en justice son meurtrier, jugé irresponsable pénalement par la justice française. En effet, la loi pénale d'Israël peut s'appliquer à des crimes antisémites commis à l'étranger et dénoncés par un citoyen israélien. Explications avec Francis Szpiner, avocat des enfants de Sarah Halimi.

Le Crif : Francis Szpiner, vous êtes avocat des enfants de Sarah Halimi. Vous avez annoncé hier soir avoir porté plainte au nom de la famille Halimi devant une juridiction israélienne. Pouvez-vous nous expliquer l’intention derrière cette nouvelle plainte déposée devant une cour israélienne.

Francis Szpiner : La loi israélienne, comme la loi française, protège ses ressortissants !

Un français tué à l’étranger, par un étranger, peut saisir la justice française. Et bien la loi israélienne protège un juif tué à l’étranger. La Cour de Cassation a refusé de rendre justice à la famille de Sarah Halimi. Il est donc normal qu’elle continue son combat.

Le Crif : Pourquoi avoir fait cette démarche maintenant ? Avez-vous attendu que tous les recours soient terminés devant la justice française ? Votre décision de porter plainte en Israël est-il lié à l’arrêt de la Cour de Cassation déclarant l’assassin reconnu d’un crime antisémite juridiquement irresponsable ?

La logique, c’est de juger là où le crime a été commis. Mais quand la justice ferme le dossier d’une manière injuste, nous sommes contraints de saisir la justice israélienne. C’est bien sûr une réponse à la décision de la Cour de Cassation.

Le Crif : Que peut-on attendre maintenant comme suites judiciaires de l’assassinat de Sarah Halimi ? L’assassin est reconnu coupable et le motif antisémite est retenu, mais l’assassin pourrait être en liberté rapidement. Au-delà de l'action menée en Israël, existe-t-il d'autres recours en France ou en Europe ?

Certains envisagent un recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Ce n’est pas mon choix. L’affaire est close en France. Le combat judiciaire commence en Israël.