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Le vendredi 3 octobre 1980, soir du shabbat et jour de la fête juive de Sim'hat Torah, une bombe explose devant la synagogue Copernic ‒ de l'Union Libérale Israélite de France ‒ dans la rue du même nom. La verrière de la synagogue s'effondre sur les fidèles, une des portes est soufflée. Des voitures dans la rue sont projetées sur la chaussée, les devantures de magasin sont soufflées sur plus de 150 mètres.
Le bilan est lourd : quatre morts et quarante six blessés. Philippe Bouissou (22 ans) qui passait en moto est tué sur le coup. Aliza Shagrir (42 ans), présentatrice de télévision israélienne en vacances en France, est également tuée sur le coup alors qu'elle marchait sur le trottoir, tout comme Jean-Michel Barbé, chauffeur d'une famille qui fréquente la synagogue. Hilario Lopez-Fernandez, le concierge espagnol de l'hôtel Victor Hugo, situé presque en face de la synagogue, est grièvement blessé et décède deux jours plus tard.
L’enquête des juges d’instruction, l’une des plus anciennes encore en cours à Paris, a attribué l’attentat, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), un groupe né d’une scission du FPLP.
Le 12 janvier 2018, 37 ans après l'attentat à la bombe qui avait coûté la vie à quatre personnes, les juges d'instruction ont ordonné un non-lieu et la « mise en liberté immédiate » en faveur de l’unique suspect de l'attentat retrouvé par les autorités françaises : Hassan Diab, estimant qu'il n'y avait pas de charges suffisantes à son encontre. Ce libano-canadien était écroué depuis novembre 2014.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a exprimé sa consternation et son indignation devant la décision de libérer le terroriste présumé de l’attentat de la rue Copernic.
Un nouveau juge d’instruction a été désigné en 2020, il a ordonné une contre-expertise concernant les écrits.
Quarante ans après l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic à Paris, la cour d’appel de Paris a décidé mercredi 27 janvier 2021 de renvoyer aux assises l’unique suspect retrouvé par la justice française.
Quarante-trois ans après, le procès de l’attentat contre la synagogue parisienne de la rue Copernic, à Paris, le 3 octobre 1980, s’est finalement ouvert le 3 avril 2023. Le box de l'accusé était vide, Hassan Diab n'ayant pas souhaité comparaître à son procès. La cour d'assises spécialement composée a rendu son verdict après plus de sept heures de délibéré dans une salle comble. Quarante-trois ans après, Hassan Diab a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'un mandat d'arrêt.
Le 1er mai 2023, le Président du Crif, Yonathan Arfi, et le vice-Président et avocat général au Centre consultatif des relations juvies et israéliennes (CIJA), Richard Marceau, ont publié une tribune dans laquelle ils demandent conjointement l'extradition d'Hassan Diab, installé au Canada.
« Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) – dont le CIJA s’est fait l’écho au Canada – a rapidement salué la décision de la justice française et a demandé expressément l’extradition d’Hassan Diab, condamné à la réclusion criminelle et dont la responsabilité dans l’attentat de la rue Copernic ne laisse la place ni à l’ambiguïté ni au débat.
Nous, représentants des communautés juives canadienne et française, demandons donc au gouvernement canadien de respecter la décision judiciaire française et d’accéder à sa demande d’extradition d’Hassan Diab afin qu’il effectue sa peine.
Personne n’a oublié l’attentat de la synagogue Copernic.
Quarante-trois ans d’attente ont plongé les victimes de l’attentat, leurs familles et les témoins dans une quête profonde de justice. Que celle-ci leur soit enfin garantie. » (source : La Presse)
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