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Publié le 9 novembre dans Le Figaro
«L'antisémitisme, en particulier sur internet, s'est accentué pendant la pandémie», écrit l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), dont le siège est à Vienne, qui s'appuie sur les statistiques officielles et les éléments réunis par les organisations civiles. En Allemagne, le réseau d'associations RIAS a ainsi relevé que, dans les premiers mois de la pandémie, 44% des incidents antisémites enregistrés étaient «associés au coronavirus».
De même, en République tchèque la Fédération des communautés juives a constaté «une hausse de la circulation des manifestations de haine en ligne», nourries par la sphère complotiste, remontée contre les vaccins et les restrictions. De manière plus générale, «les lacunes au niveau des données continuent de masquer la réalité», déplore par ailleurs la FRA, peu de membres de l'UE recensant «avec efficacité» les incidents antisémites. Et certains, comme la Hongrie et le Portugal, ne disposent d'aucun chiffre officiel. Il est impossible de procéder à des «comparaisons pertinentes», selon le rapport. Par exemple, l'Espagne n'a comptabilisé que trois incidents l'an dernier, contre 339 pour la France, tandis que l'Allemagne en enregistre 2351, «au plus haut sur la période 2010-2020».
Dans de nombreux pays, «l'écrasante majorité des incidents ne sont pas signalés, que ce soit à la police ou à une autre institution», souligne le document. «L'antisémitisme est un problème grave, mais, sans données, nous ne savons pas à quel point il est grave», commente le directeur de l'agence, cité dans un communiqué, appelant les pays européens à «intensifier leurs efforts» en vue d'une meilleure collecte. «Nous serons ainsi capables de mieux lutter contre la haine et les préjugés», insiste-t-il. Bruxelles a présenté en octobre sa première stratégie de lutte contre l'antisémitisme, afin de combattre la haine en ligne, renforcer la protection des synagogues et promouvoir la transmission de l'histoire de la Shoah.