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Photo : De gauche à droite : Gérard Brault, fils de Juliette et Maurice, qui ont reçu la discinction de « Justes parmi les Nations » à titre posthume pour avoir hébergé un enfant juif à La Ferté-Bernard pendant deux ans , sa fille Martine, et Joseph Spéculante. (©Echo sarthois)
Publié le 29 novembre 2021 dans L'Echo sarthois
A titre posthume, Juliette et Maurice Brault ont reçu la distinction de « Justes parmi les Nations« . Pendant la seconde guerre mondiale, ils ont caché Joseph Spéculante, dit « Jojo » un enfant juif arrivé tout droit de la région parisienne, dans leur petite maison de la rue Robert-Surmont, à La Ferté-Bernard (Sarthe)
Juliette Brault, née Gouhier, a vu le jour le 19 octobre 1901 à Cherré. Elle était couturière à domicile, « pour le monde paysan », note Joseph Spéculante.
Qui assure que pendant la guerre, « elle se faisait rétribuer, pour moitié en argent, pour l’autre en œufs, beurre, crème, lait, etc. »
Jojo a vécu « deux années merveilleuses »
Maurice Brault est quant à lui né le 23 février 1899 à Pont-de-Gennes (aujourd’hui Montfort-le-Gesnois) et exerçait le métier de fondeur.
Tous deux ont reçu dimanche 28 novembre 2021, à l’occasion d’une cérémonie en mairie de La Ferté-Bernard en présence d’un représentant du comité français pour Yad Vashem, la distinction de Justes parmi les Nations à titre posthume.
Pendant deux ans, entre 1942 et 1944, ils ont caché Jojo, qui avoue avoir été considéré comme le troisième fils de la famille, et avoir vécu « deux années merveilleuses », faites de découverte de la campagne, et des choses simples.
« On a fait l’école buissonnière »
Deux années pendant lesquelles il se souvient aussi avoir fait « quelques sottises » avec l’aîné de la fratrie Brault, Bernard, qui avait le même âge que lui.
Sa « guerre des boutons » à lui, s’amusait-il à raconter à l’école Victor-Hugo de La Ferté-Bernard, vendredi dernier.
Cette décoration, elle a été remise au cadet des fils Brault, Gérard -Bernard est aujourd’hui décédé- et leur petite-fille Martine. Et elle est, selon Didier Reveau, maire de La Ferté-Bernard, « la légitime reconnaissance de leurs mérites ».
« Ils ont refusé la résignation, pire encore, la compromission »
L’élu évoquait « l’épreuve cruelle que fut la guerre » et qui « contribua à forger, chez Juliette et Maurice Brault, le sens profond d’un intérêt supérieur qui les fit entrer en résistance ».
Et de poursuivre : « Ils ont refusé la résignation et pire encore, la compromission. Comme d’autres Français (…) ils ont été l’honneur d’un Pays soumis à la domination de l’une des plus barbares tyrannies. Aujourd’hui, la communauté des Fertois réunis salue leur courage qui s’inscrit en lettre d’or sur l’une des pages de notre Histoire. »