Lu dans la presse
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Publié le 1 Juin 2021

France - Enquête ouverte suite à des menaces et insultes racistes devant un restaurant de Cergy

Dimanche soir, une habitante de Cergy (Val d'Oise) a posté une vidéo d'un homme proférant des menaces insultes racistes devant un restaurant de la ville. Selon elle, ce dernier aurait agressé un livreur peu avant au motif qu'il était "noir" notamment. L’homme, filmé dimanche soir en train de proférer des propos racistes près du Brasco après avoir insulté et frappé un livreur Uber Eats, a été interpellé ce midi à Paris. Le Crif condamne la haine raciale, elle est un fléau où qu'elle se trouve. Combattons-là sans relâche.

 

Publié le 31 mai dans LCI

En postant sa story dimanche sur Instagram, cette habitante de Cergy n'imaginait sans doute pas l'ampleur qu'elle prendrait en quelques heures. Sur les images, un homme surexcité en bas de chez elle, qui enchaîne insultes racistes et grossièretés et à qui celle qui enregistre la vidéo demande d'enlever sa capuche. L'individu s'exécute et menace la femme qui le filme depuis sa fenêtre situé en étage : "Tiens regarde mon visage ! Je vais te niquer ta mère, toi et ton mari sale pute" hurle-t-il.

La femme qui tourne la séquence explique alors la scène à laquelle elle viendrait d'assister et qui se serait déroulée devant le restaurant Brasco en bas de chez elle. Son téléphone filme à ce moment précis un autre homme, calme, devant l'immeuble, un sac de livraison devant lui et qui est noir de peau. "Voilà, il l'a traité d'esclave. Il l'a fait saigner. Voilà son sang (des taches de sang sont montrées NDLR) il est par terre. Parce que le mec il venait tranquillement là livrer", commente-t-elle pour détailler les événements.

Après cette séquence, de nouvelles images montrant l'homme particulièrement agressif verbalement qui continue sa logorrhée mêlant insultes et injures racistes et à laquelle s'ajoute une gestuelle particulièrement agressive. L'homme ne se calme pas et s'en prend à nouveau à la personne qui le filme.

Contactée par ce témoin notamment, la police s'est rendue sur les lieux dimanche soir mais l'individu menaçant avait déjà pris la fuite à son arrivée. "Il semblerait qu'il y ait eu au départ un différend suite à un tapage nocturne. Il y a eu ensuite des incidents entre des individus de type nord-africain. Puis des menaces et insultes à caractère raciste de la part d'un des hommes présents. L'identité du suspect est connue", nous indique ce lundi une source policière. Il a été interpellé ce mardi.

Livreur Uber Eats… ou pas

Ce lundi matin, le restaurant Brasco a réagi sur Facebook. Il écrit notamment au sujet de l'homme insultant : "Nous tenons à préciser qu'il ne s'agit absolument pas  d'un de nos employés mais d'un livreur Uber Eats". Il ajoute : "Nous allons porter plainte dans la matinée afin de faire en sorte que cela ne se reproduise plus. Nous sommes tout aussi choqués que vous et condamnons fermement ce gendre de propos qui va à l'encontre de notre philosophie de notre restaurant". 

Contactée par LCI, Uber Eats déclare via l'un porte-parole : "Nous condamnons fermement cette infâme agression raciste et nous tenons à témoigner de tout notre soutien au livreur victime avec qui nous avons pu nous entretenir. Nous sommes à ses côtés pour l’assister dans ses démarches. Nous sommes par ailleurs en contact avec le restaurant et au service des forces de l'ordre pour tout partage d'informations facilitant leur enquête.”

"Identifier l'auteur et établir les faits"

Sur Twitter ce midi, la police nationale fait savoir que "suite aux menaces et injures proférées hier soir à Cergy, repris sur un certain nombre de réseaux sociaux, nous ouvrons une enquête judiciaire d'initiative pour identifier l'auteur et établir les faits".

Selon nos informations, le livreur agressé a porté plainte. L'auteur de la vidéo devait elle être entendue. On ignore si elle a également déposé plainte. 

Pendant ce temps, la vidéo est devenue virale sur les réseaux, les commentaires sont de plus en plus nombreux et les réactions de plus en plus vives de la part d'anonymes, de politiques ou d'associations telles que SOS Racime ou La Licra. Le Conseil Représentatif des Associations Noires (CRAN) a fait part de son indignation dans son communiqué (à télécharger ci-dessus).

Sur Twitter, Marlène Schiappa la ministre chargée de la Citoyenneté, a indiqué avoir "demandé que l’on étudie la possibilité d’un article 40 pour signaler les faits au Procureur de la République".