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Dans la conscience arménienne, il y a un trait continu entre le génocide de 1915 et la situation des Arméniens aujourd’hui.
L'exil forcé des Arméniens du Haut Karabakh, auquel l'arrivée des troupes d'Azerbaïdjan les promet, n'a pas qu'une dimension territoriale.
Il ravive des plaies jamais cicatrisées : la précarité de la condition arménienne dans toute la région à travers l'Histoire, sans cesse menacée, et l'interminable négationnisme des perpétrateurs turcs du génocide et de leurs soutiens.
Qui peut reprocher aujourd'hui aux Arméniens d'avoir peur des jours qui viennent alors que le monde n'a pas su les protéger quand ils étaient menacés ? Qui les protégera demain ?
Cette résonance de l'Histoire est particulièrement entendue par les Français juifs, si longtemps marqués du sceau de ces mêmes persécutions.
Au-delà de toute considération géopolitique, affirmons d'abord notre solidarité avec ces familles arméniennes promises aux routes de l'exode et arrachées à l'histoire et à la géographie de leurs racines.
À l'heure où les premiers réfugiés arrivent en Arménie, la France et l'Europe doivent tout faire face à l'urgence humanitaire de ces populations civiles. Elles devront tout faire demain pour assurer la sécurité et l'intégrité de l'Arménie, si elles devaient être menacées.
Yonathan Arfi, Président du Crif