Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du Président du Crif à l’occasion du colloque sur la santé des survivants de la Shoah et des enfants de survivants

05 Février 2025 | 87 vue(s)
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Actualité

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Dimanche 11 septembre 2016, j'étais l'invité de l'émission "30 minutes pour convaincre".

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

Le Times of Israel a repris ma critique de la comparaison musulmans de France - juifs pendant la Shoah.

Je fais suite aux propos de Jean Luc Melenchon travestissant l'Histoire de France.

Aux côtés de Bruno Valentin, prêtre du diocèse de Versailles et Ahmet Ogras, vice-président du CFCM sur le plateau de BFM TV, j'ai réaffirmé mon sentiment d'horreur face à cet acte barbare qui s'est passé ce matin.

 

Il est peut être temps de poser à ceux qui relaient les théories du complot - en particulier sur les réseaux sociaux - des questions déstabilisantes.

Dans une interview donné à Patrick Perotto de L'Est Républicain, je suis revenu sur l’un des défis des années à venir : combattre les idées de haine qui se répandent sur internet

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

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Crédit photo : ©Alain Azria

 

Jeudi 30 janvier 2025, le Crif, la FMS et la Claims Conference, en partenariat avec l'AMIF et avec la participation de l'OSE, ont organisé un colloque inédit sur le thème : « La santé des survivants de la Shoah et des enfants de survivants – 80 ans après la fin de la guerre ». Lors de cet événement, qui s’est tenu à l’Académie de Médecine à Paris, interventions et tables rondes se sont succédé pour aborder des sujets aussi variés que la transmission intergénérationnelle du traumatisme de la Shoah, la situation des enfants de survivants, l’état de santé des rescapés et les spécificités de leur prise en charge, ainsi que l’aide qui leur est apportée. Le Président du Crif a pris la parole en ouverture de ce colloque.

 

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Chers amis,

En venant ici, où nous allons parler de mémoire et de traumatisme, j’ai pensé à la citation du poète juif français d’origine égyptienne Edmond Jabès, qui disait : « À l’âge déclaré d’un Juif, il faut toujours ajouter 5 000 ans ».

Bien avant la Shoah, Charles Péguy écrivait également à propos des Juifs dont il se sentait si proche : « Je connais bien ce peuple. Il n’a pas sur la peau un point qui ne soit pas douloureux, où il n’y ait un ancien bleu, une ancienne contusion, une douleur sourde, la mémoire d’une douleur sourde, une cicatrice, une blessure, une meurtrissure d’Orient ou d’Occident ».

« La mémoire d’une douleur sourde » … C’est particulièrement intéressant de se pencher sur cette notion de « mémoire de la douleur ».

Je veux commencer par remercier le Docteur Bruno Halioua qui est au centre des organisateurs de ce colloque, ce projet lui tenait à cœur et aujourd’hui nous allons pouvoir le traiter dans une des plus nobles institutions de notre pays, l’Académie de Médecine. Monsieur le Président Jean-Noël Fiessinger, Monsieur le Secrétaire perpétuel Christian Boitard, je vous suis reconnaissant de nous ouvrir les murs de ce temple de la recherche et du savoir, nous sommes honorés de votre accueil.

Lundi dernier, le 27 janvier, j’étais à Auschwitz pour les 80 ans de la libération du camp.

J’y retournerai ce dimanche, avec des personnalités issues du monde de la culture.

L'extermination de six millions de Juifs pendant la Shoah constitue l'un des génocides les plus marquants, prolongés et atroces de l'Histoire de l'humanité.

De quoi devons-nous garder la mémoire ? Bien sûr, cette douleur sourde qu’évoque Charles Péguy, mais aussi nous devrions garder en mémoire quel scandale cela fut, nous devrions garder en mémoire un cri, un immense « Non », nous devrions garder en mémoire que l’Europe et le monde entier sont finalement malades de la Shoah.

Dans son film « Welcome in Vienna, Santa Fé », Axel Corty écrit : « Ils ne nous pardonneront jamais le mal qu’ils nous ont fait ». C’est tout le tragique de l’histoire : la victime peut être encensée, autant que sa présence répétée peut conduire par un mécanisme de rejet à une haine totale. Parce qu’elle est un renvoi de perpétuelle « culpabilité », un reflet de l’héritage de notre histoire européenne qui se construit entre le « plus jamais ça » et le « laissez-nous tranquille avec ça ».

Environ un tiers des Juifs ont réussi à survivre dans des conditions de vie extrêmement difficiles, sous l'emprise ou l'influence nazie, parfois pendant une période de quatre à cinq ans. Les survivants de la Shoah également désignés comme « Holocaust Survivors » dans la littérature anglo-saxonne, ont vécu une expérience traumatisante d'une intensité incommensurable, impossible à rationaliser.

Ce traumatisme a été d'autant plus complexe à supporter qu'il s'est manifesté de manière répétée et cumulative sur une longue durée. Les survivants de la Shoah vivaient dans une conscience constante du danger imminent pesant sur leur vie et celle de leurs proches.

La majorité d'entre eux ont dû fuir leurs foyers et ont perdu de nombreux membres de leur famille. Beaucoup ont subi des maltraitances physiques, une malnutrition sévère et une précarité extrême. Ceux qui ont survécu à cette épreuve, souvent vécue pendant l'enfance ou l'adolescence, sont aujourd'hui des personnes âgées, les plus jeunes ayant environ 80 ans.

Malgré les épreuves, les survivants de la Shoah ont fait preuve d’une résilience remarquable. Beaucoup considèrent que le fait d’avoir survécu leur impose de donner un sens à leur vie. Ils jouent également un rôle crucial dans la transmission de l'histoire de la Shoah. Leurs témoignages sont essentiels pour éduquer les générations futures et lutter contre le négationnisme. Cette mémoire est souvent transmise au sein des familles, parfois à travers des récits silencieux ou fragmentés, mais empreints d'une profonde charge émotionnelle.

En France, les survivants de la Shoah se sont reconstruits en contribuant significativement à la société. Ils ont participé à la revitalisation des communautés juives et ont apporté des contributions notables à la culture, aux sciences et à l'économie. Leur résilience est un témoignage vivant de la capacité humaine à surmonter l'adversité extrême.

C’est tous ces aspects qui seront développés dans ce colloque dont l’objectif est d’explorer les conséquences médicales et psychologiques à long terme des souffrances endurées par les survivants de la Shoah, tout en approfondissant les connaissances sur la transmission transgénérationnelle du traumatisme.

Je vous souhaite une très belle et riche journée.

Je vous remercie.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif

 

Vous pouvez voir ou revoir le discours du Président du Crif en intégralité : 

 

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