Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du Président du Crif à l’occasion du colloque sur la santé des survivants de la Shoah et des enfants de survivants

05 Février 2025 | 87 vue(s)
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Actualité

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

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Crédit photo : ©Alain Azria

 

Jeudi 30 janvier 2025, le Crif, la FMS et la Claims Conference, en partenariat avec l'AMIF et avec la participation de l'OSE, ont organisé un colloque inédit sur le thème : « La santé des survivants de la Shoah et des enfants de survivants – 80 ans après la fin de la guerre ». Lors de cet événement, qui s’est tenu à l’Académie de Médecine à Paris, interventions et tables rondes se sont succédé pour aborder des sujets aussi variés que la transmission intergénérationnelle du traumatisme de la Shoah, la situation des enfants de survivants, l’état de santé des rescapés et les spécificités de leur prise en charge, ainsi que l’aide qui leur est apportée. Le Président du Crif a pris la parole en ouverture de ce colloque.

 

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Chers amis,

En venant ici, où nous allons parler de mémoire et de traumatisme, j’ai pensé à la citation du poète juif français d’origine égyptienne Edmond Jabès, qui disait : « À l’âge déclaré d’un Juif, il faut toujours ajouter 5 000 ans ».

Bien avant la Shoah, Charles Péguy écrivait également à propos des Juifs dont il se sentait si proche : « Je connais bien ce peuple. Il n’a pas sur la peau un point qui ne soit pas douloureux, où il n’y ait un ancien bleu, une ancienne contusion, une douleur sourde, la mémoire d’une douleur sourde, une cicatrice, une blessure, une meurtrissure d’Orient ou d’Occident ».

« La mémoire d’une douleur sourde » … C’est particulièrement intéressant de se pencher sur cette notion de « mémoire de la douleur ».

Je veux commencer par remercier le Docteur Bruno Halioua qui est au centre des organisateurs de ce colloque, ce projet lui tenait à cœur et aujourd’hui nous allons pouvoir le traiter dans une des plus nobles institutions de notre pays, l’Académie de Médecine. Monsieur le Président Jean-Noël Fiessinger, Monsieur le Secrétaire perpétuel Christian Boitard, je vous suis reconnaissant de nous ouvrir les murs de ce temple de la recherche et du savoir, nous sommes honorés de votre accueil.

Lundi dernier, le 27 janvier, j’étais à Auschwitz pour les 80 ans de la libération du camp.

J’y retournerai ce dimanche, avec des personnalités issues du monde de la culture.

L'extermination de six millions de Juifs pendant la Shoah constitue l'un des génocides les plus marquants, prolongés et atroces de l'Histoire de l'humanité.

De quoi devons-nous garder la mémoire ? Bien sûr, cette douleur sourde qu’évoque Charles Péguy, mais aussi nous devrions garder en mémoire quel scandale cela fut, nous devrions garder en mémoire un cri, un immense « Non », nous devrions garder en mémoire que l’Europe et le monde entier sont finalement malades de la Shoah.

Dans son film « Welcome in Vienna, Santa Fé », Axel Corty écrit : « Ils ne nous pardonneront jamais le mal qu’ils nous ont fait ». C’est tout le tragique de l’histoire : la victime peut être encensée, autant que sa présence répétée peut conduire par un mécanisme de rejet à une haine totale. Parce qu’elle est un renvoi de perpétuelle « culpabilité », un reflet de l’héritage de notre histoire européenne qui se construit entre le « plus jamais ça » et le « laissez-nous tranquille avec ça ».

Environ un tiers des Juifs ont réussi à survivre dans des conditions de vie extrêmement difficiles, sous l'emprise ou l'influence nazie, parfois pendant une période de quatre à cinq ans. Les survivants de la Shoah également désignés comme « Holocaust Survivors » dans la littérature anglo-saxonne, ont vécu une expérience traumatisante d'une intensité incommensurable, impossible à rationaliser.

Ce traumatisme a été d'autant plus complexe à supporter qu'il s'est manifesté de manière répétée et cumulative sur une longue durée. Les survivants de la Shoah vivaient dans une conscience constante du danger imminent pesant sur leur vie et celle de leurs proches.

La majorité d'entre eux ont dû fuir leurs foyers et ont perdu de nombreux membres de leur famille. Beaucoup ont subi des maltraitances physiques, une malnutrition sévère et une précarité extrême. Ceux qui ont survécu à cette épreuve, souvent vécue pendant l'enfance ou l'adolescence, sont aujourd'hui des personnes âgées, les plus jeunes ayant environ 80 ans.

Malgré les épreuves, les survivants de la Shoah ont fait preuve d’une résilience remarquable. Beaucoup considèrent que le fait d’avoir survécu leur impose de donner un sens à leur vie. Ils jouent également un rôle crucial dans la transmission de l'histoire de la Shoah. Leurs témoignages sont essentiels pour éduquer les générations futures et lutter contre le négationnisme. Cette mémoire est souvent transmise au sein des familles, parfois à travers des récits silencieux ou fragmentés, mais empreints d'une profonde charge émotionnelle.

En France, les survivants de la Shoah se sont reconstruits en contribuant significativement à la société. Ils ont participé à la revitalisation des communautés juives et ont apporté des contributions notables à la culture, aux sciences et à l'économie. Leur résilience est un témoignage vivant de la capacité humaine à surmonter l'adversité extrême.

C’est tous ces aspects qui seront développés dans ce colloque dont l’objectif est d’explorer les conséquences médicales et psychologiques à long terme des souffrances endurées par les survivants de la Shoah, tout en approfondissant les connaissances sur la transmission transgénérationnelle du traumatisme.

Je vous souhaite une très belle et riche journée.

Je vous remercie.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif

 

Vous pouvez voir ou revoir le discours du Président du Crif en intégralité : 

 

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