Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du Président du Crif à la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers

09 Août 2024 | 21 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LES STADES ET LE DATA
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25 Mai 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

L'EI ne lésine pas sur les moyens et diffuse sur Internet sa propagande ignominieuse...

Il faut croire que certaines alertes ne veulent pas être entendues à temps

Pages

Actualité

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Le judaïsme indien est assez méconnu en France. Pourtant, il est d'une implantation millénaire. Il y avait environ 35 000 Juifs aux Indes lors de la création de l'État d'Israël

Johnny est malade. Oui, le grand Johnny. Lundi, la fille de Johnny Hallyday avait annoncé que son père souffrait d'un cancer avant de crier au piratage de son compte. Ce mercredi soir, c'est finalement le chanteur lui-même qui prend soin d'envoyer un mot sur Twitter pour rassurer ces fans. Si on lui a dépisté « des cellules cancéreuses » pour lesquelles il est « traité », il assure être confiant sur son suivi. "Mes jours ne sont pas aujourd'hui en danger, rappelle L’Express du 9 mars.

Cela paraîtra peut-être étrange à certains de mes lecteurs, mais j’aime Johnny, j’aime son timbre de voix, j’aime aussi certaines de ces chansons, je suis presque, presque un fan.

Pourquoi dans cette affaire, est-ce Bensoussan qui seul est poursuivi en justice et non pas simultanément Smaïn Laacher ?

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

L’Amitié judéo-chrétienne de France - dont plusieurs militants du Crif sont membres du Comité Directeur - a tenu dimanche 29 janvier son Conseil national, l’occasion pour nous de donner quelques nouvelles du front du dialogue.

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Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mesdames et messieurs,

Mesdames et messieurs les victimes et familles de victimes,

Comme tous les quartiers juifs à travers le monde, le Marais regorge d’Histoire, de culture, de vie. Comme tous les quartiers juifs à travers le monde, il porte aussi les stigmates des tragédies qui l’ont déchiré.

Il est 13h15 le 9 août 1982 quand les assassins surgissent, font exploser une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg et abattent de sang-froid, des clients, des serveurs, des passants...

Jo Goldenberg, symbole de la rue des Rosiers.
La rue des Rosiers, cœur battant du Marais.
La rue des Rosiers, une ruelle à l’échelle de l’urbanisme de Paris mais une immense avenue dans la Mémoire et l’Histoire des Juifs de France comme de tous les Parisiens. Des lieux qui, en plus des douleurs léguées à chaque coin de rue par l’Histoire de la Shoah, portent depuis 42 ans la meurtrissure de ce qui est en 1982 l’attentat le plus meurtrier jamais commis à Paris.

Pourtant longtemps, trop longtemps, notre conscience nationale a occulté cet attentat : comme si pour tant de nos concitoyens la France avait été le théâtre d’un attentat qui ne la concernait pas. Comme s’il s’agissait d’un attentat commis EN France, mais pas d’un attentat commis CONTRE la France. Comme s’il n’avait pas touché toute la France parce qu’il avait visé des Juifs ou présumés comme tels.

Je veux le redire avec force : l’attentat de la rue des Rosiers a été un attentat antisémite qui a frappé la France tout entière, parce que face au terrorisme et à l’antisémitisme la République doit être indivisible.

Comme lors de l’attentat de la rue Copernic 2 ans auparavant, nous le savons, des victimes n’étaient pas juives. Mais il n’y a pas besoin d’être juif pour être victime d’un attentat antisémite. L’acte antisémite ne se définit pas par l’identité des victimes, mais bien par la motivation antisémite de ses auteurs.

Merci donc doublement à chacun d’entre vous d’être là ce matin : par votre présence, vous rendez bien entendu hommage aux victimes et à leurs familles. Mais vous démontrez aussi que ce jour-là, c’est bien la France tout entière qui a été blessée.

Et au-delà de la France, la présence de victimes étrangères, en l’occurrence américaine, rappelle que ce qui touche une démocratie touche l’ensemble des démocraties de par le monde,  car ce sont précisément les idéaux universels qui unissent la France, les Etats-Unis et tout le monde libre qui sont visés.

Monsieur le Second Gentleman, merci de votre présence ce matin à nos côtés, qui démontre l’engagement permanent des Etats-Unis contre l’antisémitisme partout dans le monde. En tant que Français, en tant que Juif, je sais ce que ma liberté doit dans l’Histoire à l’engagement des Etats-Unis.

***

 

Chers amis,

Pour que l’attentat de la rue des Rosiers trouve pleinement sa place dans notre conscience nationale, il faut aussi qu’avance le chemin de la justice et de la vérité. 42 après les faits, l’absence d’un procès est une entrave au deuil pour les familles et à la reconstruction pour les blessés.

Comment expliquer que la justice n’ait pas encore été rendue ? Comment accepter que 3 des 4 suspects, vivant actuellement en Jordanie et dans les territoires palestiniens, n’aient toujours pas été extradés vers la France ? Nous ne nous résignerons jamais à voir le terrorisme triompher sur la justice.

Peut-être d’ailleurs que ce procès permettrait d’apporter un éclairage supplémentaire à la question la plus fondamentale : d’où venait cette haine qui a visé ici un symbole des Juifs de France ?

Cet antisémitisme, disons-le avec lucidité, prenait alors directement sa source au Proche-Orient. Sous prétexte d’hostilité à l'Etat d’Israël et de refus de son droit à l’existence, des criminels du groupe terroriste d’Abu Nidal ont considéré les Juifs en France comme une cible légitime.

Ce qu’on nommait alors pudiquement « terrorisme international » pour ne pas dire « terrorisme palestinien », ne faisait que renouveler l’un des gestes antisémites classiques : celui de l’essentialisation.

***

 

Chers amis, ne pensons pas que ces raccourcis sont réservés à l’Histoire et regardons les visages de l’antisémitisme contemporain en face. Depuis le 7 octobre, au lieu de rencontrer une vague d’empathie, les Juifs doivent au contraire affronter un antisémitisme décomplexé et galvanisé. Dans notre pays comme dans tant d’autres, jamais depuis qu’ils sont décomptés, il n’y eu autant d’actes antisémites, que depuis le 7 octobre.

La haine d’Israël est aujourd’hui le carburant universel de la haine des Juifs. Aux esprits sceptiques, je le demande : avons-nous réellement besoin d’autres preuves pour démontrer le lien qui unit l’antisionisme à l’antisémitisme ?

Après le 7 octobre, certains ont refusé de condamner l’attaque du Hamas, comme d’autres il y a 42 ans trouvaient des justifications géopolitiques au terrorisme. Certains dans l’arène politique en France ont condamné le 7 octobre à demi-mots, avec détours ou au conditionnel, refusant de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Nous n’oublions pas.

Merci cher Gérald Darmanin, chère Anne Hidalgo, pour votre engagement sans faille et votre détermination dans le combat contre l’antisémitisme. Merci, au cœur de ces Jeux Olympiques si réussis et qui font tant de bien à notre pays, d’avoir pris le temps d’être là ce matin.

En 1982 comme aujourd’hui, il n’y a pas de complaisance possible avec le terrorisme. Ne pas le dénoncer aujourd’hui, où qu’il se trouve, c’est lui permettre demain de continuer à frapper.

Puissions-nous ensemble entendre les leçons de l’attentat de la rue des Rosiers.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif