Yonathan Arfi

Le nouveau Président du Crif, un militant juif et citoyen

Discours du Président du Crif à la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat de la rue des Rosiers

09 Août 2024 | 21 vue(s)
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France

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

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Actualité

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Vendredi 9 août 2024, s'est tenue la cérémonie en hommage aux victimes de l'attentat terroriste de la rue des Rosiers, organisée par le Crif en collaboration avec la Mairie de Paris. La cérémonie s'est tenue devant l'ancien restaurant Jo Goldenberg, au 7 rue des Rosiers. À cette occasion, le Président du Crif a prononcé un discours fort et engagé dans la lutte contre l'antisémitisme sous toutes ses formes, en dénonçant notamment celle qui se cache derrière la détestation de l'Etat d'Israël.

Mesdames et messieurs,

Mesdames et messieurs les victimes et familles de victimes,

Comme tous les quartiers juifs à travers le monde, le Marais regorge d’Histoire, de culture, de vie. Comme tous les quartiers juifs à travers le monde, il porte aussi les stigmates des tragédies qui l’ont déchiré.

Il est 13h15 le 9 août 1982 quand les assassins surgissent, font exploser une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg et abattent de sang-froid, des clients, des serveurs, des passants...

Jo Goldenberg, symbole de la rue des Rosiers.
La rue des Rosiers, cœur battant du Marais.
La rue des Rosiers, une ruelle à l’échelle de l’urbanisme de Paris mais une immense avenue dans la Mémoire et l’Histoire des Juifs de France comme de tous les Parisiens. Des lieux qui, en plus des douleurs léguées à chaque coin de rue par l’Histoire de la Shoah, portent depuis 42 ans la meurtrissure de ce qui est en 1982 l’attentat le plus meurtrier jamais commis à Paris.

Pourtant longtemps, trop longtemps, notre conscience nationale a occulté cet attentat : comme si pour tant de nos concitoyens la France avait été le théâtre d’un attentat qui ne la concernait pas. Comme s’il s’agissait d’un attentat commis EN France, mais pas d’un attentat commis CONTRE la France. Comme s’il n’avait pas touché toute la France parce qu’il avait visé des Juifs ou présumés comme tels.

Je veux le redire avec force : l’attentat de la rue des Rosiers a été un attentat antisémite qui a frappé la France tout entière, parce que face au terrorisme et à l’antisémitisme la République doit être indivisible.

Comme lors de l’attentat de la rue Copernic 2 ans auparavant, nous le savons, des victimes n’étaient pas juives. Mais il n’y a pas besoin d’être juif pour être victime d’un attentat antisémite. L’acte antisémite ne se définit pas par l’identité des victimes, mais bien par la motivation antisémite de ses auteurs.

Merci donc doublement à chacun d’entre vous d’être là ce matin : par votre présence, vous rendez bien entendu hommage aux victimes et à leurs familles. Mais vous démontrez aussi que ce jour-là, c’est bien la France tout entière qui a été blessée.

Et au-delà de la France, la présence de victimes étrangères, en l’occurrence américaine, rappelle que ce qui touche une démocratie touche l’ensemble des démocraties de par le monde,  car ce sont précisément les idéaux universels qui unissent la France, les Etats-Unis et tout le monde libre qui sont visés.

Monsieur le Second Gentleman, merci de votre présence ce matin à nos côtés, qui démontre l’engagement permanent des Etats-Unis contre l’antisémitisme partout dans le monde. En tant que Français, en tant que Juif, je sais ce que ma liberté doit dans l’Histoire à l’engagement des Etats-Unis.

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Chers amis,

Pour que l’attentat de la rue des Rosiers trouve pleinement sa place dans notre conscience nationale, il faut aussi qu’avance le chemin de la justice et de la vérité. 42 après les faits, l’absence d’un procès est une entrave au deuil pour les familles et à la reconstruction pour les blessés.

Comment expliquer que la justice n’ait pas encore été rendue ? Comment accepter que 3 des 4 suspects, vivant actuellement en Jordanie et dans les territoires palestiniens, n’aient toujours pas été extradés vers la France ? Nous ne nous résignerons jamais à voir le terrorisme triompher sur la justice.

Peut-être d’ailleurs que ce procès permettrait d’apporter un éclairage supplémentaire à la question la plus fondamentale : d’où venait cette haine qui a visé ici un symbole des Juifs de France ?

Cet antisémitisme, disons-le avec lucidité, prenait alors directement sa source au Proche-Orient. Sous prétexte d’hostilité à l'Etat d’Israël et de refus de son droit à l’existence, des criminels du groupe terroriste d’Abu Nidal ont considéré les Juifs en France comme une cible légitime.

Ce qu’on nommait alors pudiquement « terrorisme international » pour ne pas dire « terrorisme palestinien », ne faisait que renouveler l’un des gestes antisémites classiques : celui de l’essentialisation.

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Chers amis, ne pensons pas que ces raccourcis sont réservés à l’Histoire et regardons les visages de l’antisémitisme contemporain en face. Depuis le 7 octobre, au lieu de rencontrer une vague d’empathie, les Juifs doivent au contraire affronter un antisémitisme décomplexé et galvanisé. Dans notre pays comme dans tant d’autres, jamais depuis qu’ils sont décomptés, il n’y eu autant d’actes antisémites, que depuis le 7 octobre.

La haine d’Israël est aujourd’hui le carburant universel de la haine des Juifs. Aux esprits sceptiques, je le demande : avons-nous réellement besoin d’autres preuves pour démontrer le lien qui unit l’antisionisme à l’antisémitisme ?

Après le 7 octobre, certains ont refusé de condamner l’attaque du Hamas, comme d’autres il y a 42 ans trouvaient des justifications géopolitiques au terrorisme. Certains dans l’arène politique en France ont condamné le 7 octobre à demi-mots, avec détours ou au conditionnel, refusant de qualifier le Hamas d’organisation terroriste. Nous n’oublions pas.

Merci cher Gérald Darmanin, chère Anne Hidalgo, pour votre engagement sans faille et votre détermination dans le combat contre l’antisémitisme. Merci, au cœur de ces Jeux Olympiques si réussis et qui font tant de bien à notre pays, d’avoir pris le temps d’être là ce matin.

En 1982 comme aujourd’hui, il n’y a pas de complaisance possible avec le terrorisme. Ne pas le dénoncer aujourd’hui, où qu’il se trouve, c’est lui permettre demain de continuer à frapper.

Puissions-nous ensemble entendre les leçons de l’attentat de la rue des Rosiers.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif