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Publié le 7 Mai 2024

Crif - Les temps forts du 38ème dîner annuel du Crif

Lundi 6 mai 2024, le 38ème Dîner annuel du Crif s’est tenu en présence du Premier ministre, Gabriel Attal. Jour de Yom Hashoah, sept mois après les attaques terroristes du 7 octobre en Israël, alors que plus de 130 personnes sont encore retenues en otage par les terroristes du Hamas, et que les actes antisémites flambent en France… ce dîner a été l’occasion de rendre hommage à toutes les victimes juives et de demander, une fois encore, la libération immédiate des otages retenus dans la bande de Gaza.

Crédits photos : ©Alain Azria

 

Le 38ème Dîner du Crif a eu lieu lundi 6 mai 2024, au Carrousel du Louvre, en présence du Premier ministre Gabriel Attal. 

 

À cette occasion, le Crif a eu le privilège d'accueillir un grand nombre de personnalités. Parmi elles, de nombreux Ministres du gouvernement ainsi que des représentants de la vie politique, des ambassadeurs et de nombreux représentants des cultes ainsi que des représentants associatifs et des personnalités du monde intellectuel et artistique. Une délégation israélienne de familles d'otages était également présente. 

La soirée a débuté par une minute de silence pour les victimes de la Shoah auxquelles ont été associées les victimes du 7 octobre. Elle a ensuite été rythmée par les discours du Président du Crif, Yonathan Arfi, et du Premier ministre Gabriel Attal. Un hommage a également été rendu à Gil Taieb, vice-Président du Crif qui nous a quittés le 15 avril dernier, en présence de son épouse Karen et de ses enfants. Le Prix du Crif – Pierrot Kauffmann 2024 a été décerné à Natan Sharansky, célèbre opposant soviétique, militant des droits de l’homme et fondateur du mouvement juif refuznik, puis ministre de l'État d'Israel et Président de l'Agence juive pour Israël.

 

Le Président du Crif a introduit son discours en rappelant combien « dans la tempête que nous traversons, notre solidarité, nos valeurs communes sont un refuge précieux, une défense redoutable et, je veux le croire, une lueur d’espoir ».

Il a ensuite redit combien en ce jour de Yom Hashoah, journée d’hommage aux six millions de Juifs assassinés par les Nazis qui s’achevait hier soir, avait « pris cette année une résonance particulière ». « Sept mois depuis le 7 octobre. Ce jour-là, 1 200 personnes, – hommes, femmes, enfants –, ont été brutalement assassinés par les bataillons islamistes du Hamas, pourchassés jusque dans les maisons de leurs kibboutz, exécutés au cœur du festival d’une jeunesse éprise de coexistence. Ce jour-là, 253 otages ont été enlevés dont plus de 130 sont encore retenus dans les tunnels du Hamas. Parmi eux, trois sont français : Orion Hernandez-Radoux, Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon. »

Une table était dressée pour les otages encore retenus dans la bande de Gaza par les terroristes du Hamas et des familles d’otages ont honoré le Conseil représentatif des institutions de France (Crif) de leur présence.

Yonathan Arfi a également redit combien dès « le 7 octobre […] la diffusion en temps réel des images des massacres du Hamas, a désinhibé et activé les violences antisémites. […] L’antisémitisme, partout où il s’est exprimé, n’est pas la conséquence du 7 octobre mais bien son prolongement. Prêter à ces actes une signification géopolitique, c’est participer du narratif du Hamas ». 

Le Président du Crif a également salué l’action du gouvernement et de son Premier ministre, Gabriel Attal qui « face aux obsessions de La France Insoumise (LFI) sur Gaza » a redit avec « clarté » et « force » le 10 avril dernier devant l’Assemblée nationale « la responsabilité du Hamas ».

« Jean-Luc Mélenchon et ses compagnons de La France Insoumise sont des artificiers du débat public et des artisans du chaos. […] Leur campagne pour les européennes s’est muée en une immense diatribe contre Israël. Non pas pour Gaza ou les Palestiniens mais bien contre l’État juif. Leur refus de condamner le terrorisme du Hamas est un négationnisme du 7 octobre qui nourrit directement l’antisémitisme. »

Yonathan Arfi a également redit combien « l’arme la plus puissance face aux idéologies de haine, c’est l’éducation. L’éducation contre toutes les confusions. L’éducation pour tenir la promesse républicaine d’émancipation. L’éducation pour lutter contre tous les déterminismes. L’éducation comme rampe d’accès à l’esprit critique. L’éducation contre toutes les assignations et les discriminations. L’éducation contre le racisme, contre l’antisémitisme, contre le sexisme, contre l’homophobie. Oui, l’éducation, assumons-le, pour la République. »

Le Président du Crif a conclu son discours avec ses mots forts : « Le Crif célèbre cette année ses 80 ans. Au cœur de la nuit, le Crif s’est construit en résonance au Conseil National de la Résistance avec lequel il partage à la fois l’esprit de résistance et l’ambition de dessiner un avenir meilleur pour tous. Face aux confusions morales de notre temps, cet héritage nous éclaire ».

 

 

 

 

Le Premier ministre, Gabriel Attal a ensuite pris la parole. Il a introduit son discours en rendant hommage à sa grand mère, Janine Weil, dont il conserve le récépissé « portant recensement des Juifs ». « Ce récépissé, je le garde toujours dans mon bureau, comme un rappel. […] Le rappel de ce qu’est l’antisémitisme. De ce qui a été accompli au grand jour, en son nom. De ce qui se passe quand on ne le condamne pas, quand on ne le combat pas. »

Gabriel Attal a également rendu hommage aux victimes israéliennes de 7 octobre, aux otages et plus particulièrement aux trois Français : Orion Hernández Radoux, Ohad Yahalomi, Ofer Kalderon, dont il faut « redire les noms, car nous ne les rappelons pas assez ». Le Premier ministre s’est engagé avec force pour la libération de tous les otages encore retenus par les terroristes du Hamas : « Depuis le premier jour, autour du Président de la République, et en lien avec certains États de la région, la France est à l’initiative pour obtenir la libération des otages. Devant vous, j’en prends à nouveau l’engagement, et je vous donne ma parole : nous n’abandonnerons pas. Nous n’abandonnerons jamais ».

Le Premier ministre a également affirmé avec force avoir « Honte en entendant certains, toujours les mêmes, jusqu’à l’Assemblée nationale, trouver des excuses et relativiser le drame ». « Mesdames et Messieurs, quand on entend [les témoignages des victimes], je le dis, on a du mal à entendre les leçons de morale de certains qu’on entend bien au chaud expliquer à la société israélienne qu’ils suréagissent. […] On a du mal à entendre les leçons de morale à un peuple qui a souffert une telle atrocité jusque dans sa chair. Et je le dis, devant la dignité de cette famille, devant la dignité des victimes, j’ai souvent eu honte ces derniers temps. Honte en entendant certains, toujours les mêmes, jusqu’à l’Assemblée nationale, trouver des excuses et relativiser le drame. Honte en écoutant certains élus de La France Insoumise (LFI) parler de mouvement de résistance. »

Le Premier ministre a ensuite dévoilé de nouveaux chiffres concernant les actes antisémites recensés en France pour l'année 2024. « Sur les trois premiers mois de l’année, en janvier, février et mars, on a déjà relevé 366 faits antisémites. 366 ! C’est plus de quatre actes antisémites par jour ! C’est une hausse de 300 % par rapport aux trois premiers mois de l’année 2023 ! Personne ne peut nier cette déferlante antisémite ! Personne ne peut nier le fait qu’on estime que les Français juifs représentent 1 % de la population française, mais que 60 % des actes antireligieux sont des actes antisémites ! »

Gabriel Attal a réaffirmé avec force : « Pas un acte ne doit rester impuni. Pas un antisémite ne doit avoir l’âme tranquille en République », avant de s’engager à mener un travail de fond sur la transparence des sanctions. « Je vous annonce que j’ai demandé au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, de trouver les moyens de mettre en oeuvre un recensement de ces cas et ces condamnations partout en France ».

Le Premier ministre a conclu son discours avec force : « agir contre l’antisémitisme, c’est s’attaquer frontalement à l’islamisme et au séparatisme. Je ne suis pas du genre à détourner le regard. Pas du genre à renoncer à employer les mots justes. Alors, je le dis, oui, l’islamisme est un péril grave pour notre République et c’est un des visages les plus dangereux, les plus destructeurs de l’antisémitisme. Alors, partout, partout nous luttons contre son entrisme, avec une stratégie de lutte contre le séparatisme islamiste, qui nous a déjà permis de fermer des mosquées radicales, de dissoudre des associations, d’expulser des imams qui prêchaient la haine ».

 

 

Un hommage a ensuite été rendu par l’assemblée à Gil Taieb, vice-Président du Crif qui nous a quittés le 15 avril dernier en présence de son épouse Karen et de ses enfants. Après un hommage vibrant de Yonathan Arfi, une vidéo a été projettée à l'ensemble de l'assemblée qui s'est levée pour rendre hommage à Gil Taieb. Le film a été suivi d'une vague d'applaudissements. 

 

 

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Découvrez l'hommage du Crif à Gil Taieb : 

 

 

 

Le Prix du Crif – Pierrot Kauffmann 2024 a ensuite été décerné à Natan Sharansky, célèbre opposant soviétique, militant des droits de l’homme et fondateur du mouvement juif refuznik. Philippe Torreton a lu des extraits de la correspondance de Natan Sharansky avec Alexeï Navalny, détenu dans une prison russe pour ses activités politiques dissidentes. 

Les otages ont été associés à la remise du prix à Natan Sharansky et ont été appelé sur scène. La délégation des familles d'otages était composée d'Emanuel Yablonka, nièce de Hanan Yablonka, 42 ans, Yotam Cohen, frère de Nimrod Cohen, 19 ans, Dana Tayar, cousine de Yogev Buchtav, 35 ans, kidnappée avec sa femme Rimon Buchtav, libérée en novembre après 55 jours de captivité, et Noam Safir, petite-fille de Shlomi Manzur, 86 ans, le plus âgé des otages. 

 

 

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Yonathan Arfi a remis le prix à Natan Sharansky en rappelant que « le judaïsme est un antitotalitarisme. Voilà, le fil rouge de la vie et des engagements de Natan Sharansky ». Il a redit combien Natan Sharansky a mené sa vie « guidé par les idéaux, conscient qu’il pouvait trouver sur sa route le pire comme le meilleur de l’humanité ». « Sept mois après les massacres perpétrés en Israël par les terroristes du Hamas, il nous paraissait naturel de remettre le Prix du Crif – Pierrot Kauffmann 2024 à une figure d’Israël, qui incarne l’esprit indomptable de la lutte pour la liberté et la justice. Plutôt que de craindre le mal, Natan Sharansky nous a appris à le combattre, parfois au prix de lourds sacrifices. »

 

« Le combat pour la liberté des Juifs est le combat pour la liberté de tous. Natan Sharansky en est le parfait symbole. »