Yonathan Arfi

Président du Crif, un militant juif et citoyen

Commémoration de la rafle de Libourne- Discours de Yonathan Arfi

12 Janvier 2023 | 73 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Retour sur le déchaînement de haines antisémites qui s’est produit l’été 2014, en France.

Ce sont toutes les plumes que l'on veut briser...

Une compilation exhaustive, à ce jour, des articles et des interviews que j'ai données à la presse française et internationale.

I was interviewed in English and French, on EJP , Tuesday, May 31, 2016.

J'ai été interviewé, en anglais et en français, sur EJP, mardi 31 mai 2016.

Suite à mon élection à la Présidence du Crif, j'ai répondu aux questions de Paul Amar, sur tous les sujets de préoccupations des Juifs de France.

J'ai été interviewé par Marc-Olivier Fogiel et Eléanor Douet, sur RTL, lundi 30 mai 2016, à la suite de mon élection à la Présidence du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Portrait de Jean Pierre Allali
LES STADES ET LE DATA
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25 Mai 2016
Catégorie : France

Marc Perelman, auteur d'un livre percutant sur le passé trouble du célèbre architecte Le Corbusier, est aussi un spécialiste des excès du monde du football et, en général, des stades. Dans un petit ouvrage bien documenté, il se penche sur l'influence des "data" sur le public.

 

 

Portrait de Jean Pierre Allali
LECTURES
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24 Mai 2016
Catégorie : France, Antisémitisme

Malka Marcovich et Jean-Marie Dubois publient un ouvrage original sur un thème peu exploré jusqu'ici:la contribution de la société des transports parisiens à l'organisation de la déportation des Juifs de France aux heures sombres de l'Occupation nazie

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

La cérémonie se déroulera demain mardi 19 avril à 17h30 au Mémorial de la Shoah à Paris en présence des ambassadeurs de Pologne et d’Israël.

A l'heure où le Front National réalise des scores historiques, la fête de Hanoukah rappelle que les forces politiques qui ne respectent pas les particularismes sont dangereuses

L'EI ne lésine pas sur les moyens et diffuse sur Internet sa propagande ignominieuse...

Souvent l’on oublie de parler d’eux

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Actualité

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Dans leur numéro de janvier, le magazine Youpi, destiné aux enfants de 5 à 8 ans, a clairement laissé entendre à ses jeunes lecteurs qu' "Israel n'était pas un vrai pays".

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

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Opinion

L'historien Laurent Joly publie un nouvel éclairage sur la collaboration de la France occupée à la déportation des juifs. Une œuvre magistrale.

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Le 10 janvier 2023, Yonathan Arfi, Président du Crif, s'est rendu à la cérémonie en hommage aux victimes de la rafle de Libourne du 10 janvier 1944. Il a prononcé un discours dans la cour de l'école Myriam Errera, arrêtée à Libourne et déportée sans retour à Auschwitz-Birkeneau, en présence notamment de Josette Mélinon, rescapée et cousine de Myriam Errera.  
 

Monsieur le sous-Préfet,

Mesdames et Messieurs les élus,

Cher Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine,

Mesdames Josette Mélinon et Blanche Chauveau,

Mesdames et Messieurs,

 

En écoutant les textes que viennent de prononcer les écoliers de Libourne, il me revient en mémoire un célèbre proverbe juif : « On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes ».

Cela, deux personnes semblent l’avoir mieux compris que quiconque : il s’agit de Josette Mélinon et Blanche Chauveau, grâce à qui nous sommes réunis aujourd’hui pour nous souvenir de ce qu’il s’est passé dans cette ville il y a 78 ans.

Il y a dans notre Histoire des dates qui ne s’oublient pas. Le 10 janvier 1944 est l’une d’elles. Ce jour-là, la région est plongée dans le vacarme et l’obscurité. À Libourne, 16 personnes juives sont arrêtées et enfermées dans la prison de la ville. La plupart sont ensuite déportées au camp de Drancy, puis à Auschwitz-Birkenau.

Parmi ces femmes et ces hommes dont il ne reste aujourd’hui que les noms et la mémoire, il y a Camille Torres, la grand-mère de Josette Mélinon et Blanche Chauveau, et leur cousine, Myriam Errera. 

C’est en souvenir de Myriam, de sa jeunesse, de sa soif de vivre que Josette et Blanche ont investi tant de temps et d’énergie. Chaque année, à la même date, elles s’attachent à organiser cette cérémonie qui est devenue un rendez-vous de mémoire pour tous les habitants de Libourne. Parents et enfants, jeunes et moins jeunes, vous êtes tous réunis pour honorer le souvenir de cet événement qui a frappé votre ville.

Puisque les dates comptent, je voudrais rappeler qu’il y a un an, presque jour pour jour, le 12 janvier, le Crif a rencontré Josette et Blanche chez elles, ici à Libourne. Les deux sœurs avaient accepté de participer au projet Lest We Forget – N’oublions pas, une exposition de portraits photographiques de 42 survivants français de la Shoah, présentée l’été dernier sur les grilles du Jardin du Luxembourg, à Paris.

Accompagnés du photographe Luigi Toscano, nous avons donc été accueillis par Josette et Blanche qui nous ont raconté leur histoire et celle de leur famille. Pour celles qui avaient voué leur vie à rendre hommage à leur cousine, c’était à leur tour d’être honorées, regardées et entendues. Pendant un mois, leurs photos ont été vues et leurs histoires lues par des milliers de visiteurs qui portent désormais en eux la mission de la transmettre à leur tour. 

Oui, Mesdames et Messieurs, faire face à l’histoire de la Shoah, c’est accepter une responsabilité : celle de devenir soi-même un témoin du présent, un maillon de la chaîne de transmission, trait d’union entre les générations passées et futures. Cette responsabilité ne diminue pas avec les années : au contraire.

Tout à l’heure, nous avons entendu la voix des élèves réciter le texte poignant d’Albert Pesses qui nous décrit « ce badge », cette étoile jaune que tant d’enfants ont dû porter sur leurs manteaux, leurs chemises et leurs robes. « On avait marqué Juif sur mon cœur de sept ans », dit le poème. En 1942, Gilberte, la mère de Josette et Blanche, coud sur ses vêtements l’étoile jaune désormais obligatoire en zone occupée. À elle aussi, on a marqué « juive » sur le cœur. 

Chers élèves, cette cérémonie, c’est vous qui venez de la faire. Cette plaque commémorative, c’est la vôtre. Cette école, dans laquelle Myriam Errera a fait sa scolarité avant d’être arrêtée, dans laquelle Josette a enseigné et dans laquelle ont été scolarisés ses enfants, c’est aussi la vôtre. « Tout se regroupe » nous a dit Josette, et elle avait raison.

Ce récit de la rafle de Libourne, c’est à vous que reviendra demain la tâche de le transmettre. N’oubliez pas, chers élèves, qu’en vous racontant leur histoire, Josette et Blanche vous ont donné des racines. En vous la confiant, elles vous donnent à présent des ailes.

Cette tâche, cependant, n’aura rien de facile. Car 80 ans après la Shoah, rien n’est acquis. Aujourd’hui encore, des comportements et des idées toxiques demeurent. Qu’elle soit d’inspiration islamiste, d’extrême-droite, complotiste, antisioniste, d’extrême-gauche ou négationniste, la haine et la stigmatisation des Juifs persistent comme un bruit de fond.

Pour les combattre, il n’est rien de plus important que de défendre ces valeurs si chères à l’école républicaine, si chères d’ailleurs au judaïsme. Je pense à l’humanisme, à l’universalisme des Lumières. Je pense à l’esprit critique, à l’importance du questionnement et du doute. Je pense au partage du savoir et de la connaissance.

Cela, vous venez de le faire, tout au long de cette cérémonie, à travers la lecture de textes terribles et importants : ceux qui ont scellé le sort des Français juifs il y a 80 ans, de leur dénaturalisation à l’application du Statut des Juifs. Mais puisque nous sommes dans le vif du sujet, je propose que l’on se souvienne aussi d’un autre texte. Celui-là est bien plus ancien. Il s’agit du décret pour l’émancipation des Juifs de France, voté en 1791 par l’Assemblée constituante. Ce décret a permis aux Juifs d’obtenir la citoyenneté et la pleine égalité de leurs droits avec leurs concitoyens.

Des textes comme ceux-là, Mesdames et Messieurs, sont tout aussi importants, car ils nous rappellent que l’histoire des Juifs en France n’est pas qu’une longue succession de drames, mais peut aussi être porteuse d’espoir et d’optimisme.

 

Yonathan Arfi, Président du Crif

 

 

 

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