Nicole Bornstein

Présidente du Crif Auvergne Rhône-Alpes

Blog du Crif - Que demandons-nous ? Que la loi soit modifiée !

29 Avril 2021 | 49 vue(s)
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Actualité

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

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Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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Discours de Nicole Bornstein, Présidente du CRIF Auvergne Rhône Alpes

« Ce moment de rassemblement à l'appel du Crif Auvergne Rhône-Alpes et de toutes les  associations juives de la région, est un grand moment de solidarité nationale et même internationale car il témoigne de notre colère et de notre écœurement après l'arrêt prononcé par la  cour de cassation !

Nous remercions tous ceux qui se sont joints à nous pour témoigner de leur soutien, et nous saluons la présence de quelques personnalités représentatives de nos institutions républicaines, comme Monsieur Philippe Meunier, Vice-Président de la région ARA , Monsieur le Sénateur Jean Noël  Buffet, Monsieur le Président des Amitiés judéo-chrétiennes Jean-Dominique Durand, des élus... et sûrement beaucoup d'autres personnalités que je n'ai pas vues et que je salue aussi.

D’abord et avant tout mouvement de solidarité envers la famille de Mme le docteur Sarah Halimi et  en mémoire des souffrances physiques et morales qui lui ont été infligées en ce jour du 4 avril 2017,  alors que la campagne électorale des élections présidentielles battait son plein ! Bien peu de médias s'étaient, à l'époque, préoccupés de ce crime odieux d’une femme, torturée avant d'être défenestrée vivante aux cris de Allahou Akbar, incantation qui accompagne nombre de crimes commis en France, antisémites et terroristes, dont les tous derniers  particulièrement significatifs, contre Samuel Patty, contre l'église à Nice et tout récemment, ce 23 avril ,envers une femme, fonctionnaire de la police !

Nous avons d’ailleurs une pensée toute particulière pour elle, ses enfants, sa famille et tous ses collègues.

Donc oui, solidarité aussi envers les 12 victimes françaises juives, dont nous nous devons de rappeler la mémoire, assassinées parce que nées juives, comme Sarah Halimi, et celles qui l'ont  précédée ou suivie, depuis le jeune Sébastien Sellam en 2003 , dont l’affaire n’a jamais pu, encore  aujourd'hui, être qualifiée d’antisémite !

Et d'ailleurs, il faut remarquer combien, dans beaucoup d'affaires, il est difficile de faire entériner cette qualification aggravante ! 

Il a fallu 10 mois de bataille judiciaire pour l'obtenir pour Madame Halimi !

Mais au fond, à quoi bon réellement ce rassemblement ?

Car on sait, suite à l’arrêt de la cour de cassation du 17 avril, qu’irrémédiablement, il n’y aura pas  de procès !

Ainsi, celui encore parfois désigné comme « présumé coupable » n'aura jamais à répondre de ses  actes devant une cour d’assises !

Nous regretterons toujours qu'un procès public de cet homme, face à des jurés, n'ait pas permis, maintenant que sa bouffée délirante a disparu et qu'il a retrouvé sa lucidité, qu'il nous explique comment il a été conduit à un tel antisémitisme ?

− une certaine pratique religieuse ?
− ses fréquentations ?
− la propagande politique ?
− les réseaux sociaux ?
− son environnement ?

Bref, entendre de sa bouche l'enchaînement des influences subies, jusqu'à voir en Madame Halimi l'incarnation même du sathan et être empli d'une folie meurtrière, cette folie constamment invoquée pour décrire tous les meurtres djihadistes de ces 20 dernières années !

Voilà ce que ce procès aurait pu dire face aux citoyens français que nous sommes !

Mais nous ne sommes certainement pas là pour juger de la décision de la cour de cassation et donc la justice, ni pour réfuter sa décision. C'est vain !

Nous ne sommes pas là non plus, pour demander la vengeance !

Mais alors que demandons-nous aujourd'hui dans ce nouveau rassemblement, car nous  étions déjà là il y a deux ans ?

D’abord de ne plus être seuls et ce définitivement à nous soulever, à nous manifester, à hurler  notre indignation et à partager notre écœurement lorsqu’un crime antisémite est commis en France. Nous appelons tous nos concitoyens à se sentir concernés et à nos côtés, comme nous le sommes  pour tous les crimes commis sur notre territoire, qu'ils soient antisémites ou non !

Ensuite un terme au déni, à toutes les formes de dénis et se départir ensemble de la peur dont  pour une part ils sont la marque !

Il a fallu attendre le récent procès Charlie et de l’hyper casher pour que les rouages profonds qui  ont conduit à des attaques antisémites ou terroristes éclatent au grand jour et soient analysés pour éclairer les consciences.

Ce qu'il faut juger dans ces crimes, ce sont les criminels certes, mais surtout ce qui les conduit à vouloir tuer non pas une personne prise au hasard, mais une policière, des militaires, une juive, des  journalistes, un prêtre, bref la République !

Ne pas juger ce crime, c'est passer à côté de l'occasion de désigner comme coupable un mouvement politique qui, sous couvert de religion, continue de se développer partout dans le monde, un mouvement politique qui arme le bras de tous ces assassins, qu’ils soient fous ou pas fous, fragiles et moins fragiles, des villes ou des banlieues, racisés ou non racisés, tous fanatisés.

Ne pas juger ce crime c'est passer à côté de l'occasion de défendre notre société, toute notre société, contre ce mouvement !

- Il y a dans ce contexte un véritable danger à s’habituer à la banalité dans laquelle la répétition de ces attaques nous plonge.

- Il y a urgence, il y a urgence au moment où nos démocraties traversent bien des difficultés, sanitaires,économiques, politiques et vacillent face à la montée des populismes et des extrémismes de tous bords.

Il est plus que jamais temps que l’ensemble des autorités de notre pays, de nos régions et de nos villes adoptent la motion de l’IHRA, celle qui dénonce le caractère profondément antisémite de l’antisionisme et qui depuis Durban 2 a conduit aux crimes antisémites que nous connaissons.

Une trentaine de pays et des villes comme Paris ou Nice, en France, l’ont déjà fait. Qu’attendons- nous, qu'attendons-nous ici ?

Que demandons-nous enfin ?

Que la loi soit modifiée !

En premier lieu, parce qu'il ne faudrait pas que cette décision puisse faire jurisprudence. Ce pourrait être la porte ouverte pour que tous les esprits fragilisés se donnent le droit de commettre des crimes qui resteraient non jugés... danger pour tous, juifs ou non juifs...

En second lieu, comme François Molins lui-même, Procureur général près la cours de cassation, l'a tout récemment déclaré : « L’émotion suscitée par cette décision révèle sans doute que la loi n’est pas adaptée ».

Ce n'est que lorsque la machine judiciaire respire l'esprit d'humanité, en hébreu l'esprit de Tsédek que le jugement est accepté sereinement par tous et que nos sociétés peuvent fonctionner harmonieusement et faire corps ensemble.

Et, puisqu'il semblerait qu'une nouvelle loi soit sur les rails pour empêcher qu'en de telles  circonstances un même désastre judiciaire ne se reproduise, qu'au moins cette loi porte légitimement le nom de Sarah Halimi, en sa mémoire » .

 

Nicole Bornstein, Présidente du Crif Auvergne Rhône Alpes