Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Nasrallah et "l’entité israélienne"

09 Juillet 2021 | 185 vue(s)
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Actualité

Discours de Marcel Dreyfuss,  Président d’honneur du Consistoire, représentant du Crif ARA - Dimanche 18/7/2021 au CHRD

Discours prononcé à la cérémonie du 18 juillet par M. Albert Massiah, Président du Crif Bordeaux-Aquitaine, lors de la « Journée nationale à la mémoire des crimes racistes et antisémites commis par l’État français de Vichy et en hommage aux Justes de France. »

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Israël
Portrait de Sophie Taïeb
Incendie du tombeau de Joseph
|
16 Octobre 2015
Catégorie : Israël

Détruire la cité ancienne de Palmyre et faire brûler le tombeau de Joseph reviennent-ils vraiment au même ? Pas pour tout le monde.

Quand les larmes se transforment en espoir d'un monde meilleur.

Maxime Perez est journaliste, correspondant pour la presse française en Israel et spécialiste des affaires militaires pour la chaine i24News.
Marc Knobel Directeur des Etudes du CRIF à confié à Maxime Perez le soin de présenter une étude sur l'Opération Bordure Protectrice.

Lundi dernier, l’ancien Président de la République était en Israël. Une visite étrange, hybride où le mélange des genres s’ajoute à la confusion des rôles.

Les français d'Israël, et en particulier ceux qui ont immigré de France durant les quinze dernières années, ont en grande majorité souhaité la réélection de Benjamin Netanyahu.
Déçus par l'attitude des politiques français face à l'islamisme et l'antisémitisme, beaucoup voient en Bibi un dirigeant politique charismatique doté d'une capacité à affirmer avec une assertivité rare la cause d’Israël à la face du monde et savent que ses concurrents en politique n'ont pas cette compétence exceptionnelle.
De plus, comparant la réussite de l'économie d'Israël face à la faillite de l'économie française, ils ne comprennent pas pourquoi la plupart des médias israéliens et analystes politiques sont tellement critiques envers celui qu'ils considèrent à juste titre comme un héros du peuple juif. 

Le 17 mars dernier, les israéliens ont voté et réélu Benjamin Netanyahou.

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Opinion

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Il n’y a pas des individus dans l’entité israélienne, tous sont des colons.  Hassan Nasrallah, qui n’a jamais dit autre chose et qui n’est pas le seul à penser ainsi, résume de façon glaçante, en quelques mots prononcés le 5 juillet, ce qui interdit de rêver à la paix: le rejet catégorique d’un état israélien, que ce soit sur les lignes de la guerre des Six Jours, sur la ligne verte de 1949, sur les lignes du plan de partage de 1947, ou sur celles de la Commission Peel de 1937. L’ "entité" israélienne, ce n’est rien. Nada.

Et les Juifs qui l’habitent ne se définissent que par un attribut, celui de "colon", autrement dit, ils n’existent pas en tant qu’êtres humains. Les Juifs ont déjà connu ça dans leur histoire.

Qu’on ne vienne donc pas dire que le problème est celui des "territoires occupés". La phrase de Nasrallah est sans équivoque. Tous les Israéliens sont des occupants, de la Méditerranée au Jourdain. Le journaliste qui avait lancé l’expression de bébé colon après l’assassinat d’une famille entière, appréciera que les enfants soient mis au même rang que les adultes. Mais pour Nasrallah, le nourrisson de Tel Aviv est aussi colon que le bébé décapité de l’implantation d’Itamar.

En quoi le Liban, le pays dont, caché dans son bunker, Nasrallah domine la vie politique et militaire, et probablement économique, est-il concerné par l’occupation israélienne ? En rien. Depuis 21 ans, Israël a quitté le pays. Ah pardon, il y a les fermes de Sheba, cette colline inhabitée à la frontière du Golan que les cartes attribuaient à la Syrie mais que celle-ci a comme par hasard octroyée au Liban une fois qu’elle l’avait perdue après la Guerre des Six Jours, histoire de pérenniser entre le Liban et Israël un contentieux territorial particulièrement aberrant…

Nasrallah a récemment critiqué de façon virulente l’idée d’accorder la nationalité libanaise aux Palestiniens réfugiés au Liban, lesquels y sont d’ailleurs discriminés légalement dans tous les domaines, c’est la FIDH, Fédération Internationale des Droits de l’Homme qui le dit. Les naturaliser ? Vous n’y pensez pas ! Ces Palestiniens sont trop précieux par l’exhibition victimaire qu’on en fait et il faut neutraliser ces plans diaboliques des impérialistes et de leurs valets.

Nasrallah, ce champion de leur cause, serait-il insensible à la souffrance des réfugiés palestiniens ? Il est vrai qu’il n’y a pas de chiites parmi eux, et c’est en Iran que Nasrallah prend ses ordres. C’est l’Iran qui a créé le Hezbollah en 1982, c’est Khamenei qui a nommé Nasrallah à sa tête en 1992. C’est l’Iran qui a donné au Hezbollah la tâche d’effectuer les attentats qui ont parsemé son histoire: les attentats contre l’Ambassade américaine et les forces d’interposition française et américaine en 1983, celui de la rue de Rennes en 1986, celui de l’Amia contre la communauté juive d’Argentine en 1994, l’assassinat de Hariri et bien d’autres. Aujourd’hui le Hezbollah est une armée hyper équipée qui n’attend que le signal de l’Iran pour procéder à des attaques sur Israël potentiellement bien plus dangereuses que celles du Hamas. Ce chantage plane aussi sur les négociations sur le nucléaire iranien. Évidemment cela entrainera des représailles, mais c’est tant mieux pour Nasrallah. Si les élites libanaises notamment chrétiennes, quittent ce pays dans un état catastrophique, cela ne fait que renforcer l’emprise du Hezbollah.

La politique française, y compris dans son hostilité à l’égard d’Israël, était en partie liée au fantasme du maintien d’une influence sur un Liban dont elle vantait le caractère multiculturel. Ce Liban-là s’est autodétruit. C’est l’Iran qui a gagné, à quel prix…

Et dire qu’il existe des individus pour prôner le même genre d’union multiculturelle entre les Israéliens et les Palestiniens !…