Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - L'affaire Mila

09 Juin 2021 | 141 vue(s)
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Actualité

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

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On ne sait pas si le procès Mila reprendra le 21 juin. Ce jour-là le Tribunal fera savoir s’il transmet ou non le dossier à la Cour de Cassation pour une Question prioritaire de Constitutionnalité, QPC, portant sur la loi sur le cyberharcèlement de 2018, dite loi Schiappa, QPC soulevée par l’avocat d’un prévenu. S’il le fait, le procès sera repoussé.

C’est la première fois peut-être qu’apparaissent à visage presque découvert, comme si les masques du Covid étaient la métaphore de l’anonymat du web, des cyber harceleurs qui déversaient des immondices en croyant  jouer sans risque les justiciers. Manque de chance, les services de police sont devenus plus efficaces. Ils ont remonté la filière du pseudonymat et Tweeter a dû obtempérer. Quant à son propre contrôle, c’était une passoire.

Le remarquable livre de Marc Knobel sur la Cyberhaine décrit la triste vie du modérateur  de réseau social. Mais puisque la loi Avia a été retoquée par le Conseil Constitutionnel, lorsque l’auto-modération est déficiente seule la lourde  procédure judiciaire de la loi Schiappa permet de lutter contre le harcèlement numérique, malheureusement en  décalage avec  la sidérante vélocité des réseaux.

Certains disent que la suppression de l’anonymat serait attentatoire à la liberté d’expression. En fait, c’est dans les démocraties que la controverse a lieu, là où l’anonymat sert à agresser sans assumer de responsabilité. Dans les dictatures où l’anonymat permet  d’informer, le régime ne prend de gants ni pour traquer les internautes rebelles, ni pour réglementer les réseaux à sa merci.

Un florilège des tweets qu’a reçus Mila -100 000, d’après son avocat, Richard Malka - soulève littéralement le coeur, par l’obscénité du langage et le sadisme des appels au meurtre. Faut-il minimiser ces tweets, comme le prétend  l’avocat d’un des prévenus sous prétexte que c’est ainsi que les jeunes s’expriment aujourd’hui ? Cette résignation est au coeur des démissions de notre société. Démission éducative, démission morale, démission judiciaire: jamais la transmission intergénérationnelle ne s’est effectuée aussi mal qu’aujourd’hui, avec un mélange de fatalisme, de laxisme et d’angélisme. Éduquer  les enfants aux bonnes pratiques du net est un impératif capital; ce combat est peut-être perdu d’avance mais y met-on l’énergie indispensable? Je ne crois pas.

La différence entre la critique des croyances et la critique des hommes qui ont ces croyances est à la base de la laïcité à la française . Il y a d’autres  sociétés que la nôtre, avec d’autres règles mais c’est notre loi et ceux qui la rejettent doivent changer de pays. Mila avait insulté  le Dieu que vénèrent les Musulmans. Ses paroles étaient répugnantes, mais elles n’étaient pas illégales car elles ne menaçaient aucun être humain.

Enseigner  cette loi est une tache  impérative, car la pensée critique en dépend. Mais ce n’est pas une tache facile.  Il faut expliquer pourquoi Houellebecq, qui avait écrit « l’Islam, c’est la religion la plus con » a été relaxé, alors que Dieudonné qui avait dit « les Juifs c’est une secte » a été condamné. L’un visait une abstraction, l’autre des individus. Dans une société où chez les jeunes le mot de respect fait bon ménage avec la violence la plus crue, il faut enseigner que le respect se doit aux hommes et pas à leurs croyances.

Au demeurant, il ne faut pas se faire d’illusion: la carence éducative est en grande partie due à la peur. C’est l’intimidation qui entrave les enseignants  et qui renvoie souvent les administrations de contrôle à un « surtout pas de vagues » qu’on a vu à l’oeuvre dans l’histoire de Mila. Les ombres qui planent sur la jeune fille, ce sont moins celle de Samuel Paty, tant que la police la protège, que celles de Salman Rushdie, de Robert Redeker, de Riss, dont la vie fut pourrie après qu’ils eurent suscité la colère des islamistes. En revanche, si vous traitez Jésus de pédé, comme un humoriste l’a fait récemment à la radio, vous n’aurez pas besoin de protection  policière.

 

Richard Prasquier