Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Iran et Israël pourquoi tant de haine ?

20 Décembre 2021 | 224 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Prix Nobel de littérature en 2002, l'écrivain hongrois Imre Kertèsz est mort à Budapest le 31 mars 2016. Son dernier livre, "L'ultime auberge" a reçu, le 22 mai 2016, le Prix Spécial du Jury 2016 du Salon du Livre de la Licra-Paris

Voici le discours que j'ai prononcé après le vote de l'assemblée générale du Crif.

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Lors du 9ème Salon du Livre de la Licra, deux écrivains ont reçu un prix

Là-bas, la crainte d'une menace russe est la principale raison qui exacerbe les passions identitaires.

 
Lors d’une allocution devant le Conseil de sécurité, Rafael Ramirez, représentant du Venezuela auprès des Nations-Unies, a lancé… « Qu’est-ce qu’Israël a l’intention de faire avec les Palestiniens ? Vont-ils disparaître ? Est-ce qu’Israël cherche à imposer une Solution finale sur les Palestiniens ? » 
 

Décryptage.

 

Des 27 avril au 10 juin 2016, se tiendront les journées nationales des Mémoires de la traite de l’esclavage et de l’abolition.  Souvenons-nous.

Nouvelle erreur de casting - Au lendemain de l'émission Dialogues Citoyens, retour sur Marwen Belkaid, un invité pas comme les autres.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

Pages

Opinion

Par Chloé Blum

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

Pages

La politique nucléaire de l’Iran est un danger existentiel pour l’Etat d’Israël. Quels que soient les résultats des discussions à Vienne entre les négociateurs du défunt JCPOA, il est peu probable qu’ils lèvent cette menace.

L’Iran n’a pas de connexion géographique avec Israël, n’a rien à voir avec les réfugiés palestiniens, n’a pas participé aux conflits de 1948, 1967 et 1973 , mais c’est le pays qui exprime sa haine de l’Etat juif  de la façon la plus virulente.

Pourtant dans les  souvenirs des Juifs, son image est plutôt positive.

En 539 avant l’ère chrétienne, le Grand Roi perse proposait aux judéens exilés de retourner dans leur pays. « Ainsi parle Cyrus, disent les Chroniques: L'Eternel m'a donné tous les royaumes de la terre, et  m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem».

C’est sous des souverains perses que le Talmud de Babylone fut compilé. Les Israéliens d’un certain âge se rappellent l’époque du Chah où la coopération avec l’Iran était discrète mais plutôt amicale.

Mais dès le retour de Khomeini, les saccages de magasins juifs entrainaient le départ de 20 000 Juifs. Il en reste aujourd’hui 15 000, qui ont instruction de manifester leur antisionisme.

On croit parfois que la haine envers Israël de la République islamique est une conséquence de son engagement pour les Palestiniens. Il n’en est rien. C’est une haine métaphysique.

Pour l’ancien président Ahmadinejad on savait à quoi s’en tenir. Il traitait les Juifs de cadavres puants, prétendait que la destruction d’Israël hâterait le retour du 12e imam et organisait des concours de caricatures sur la Shoah. Mais son prédécesseur Khatami et son successeur, Rohani, au langage plus diplomatique avaient des opinions analogues, comme le Président actuel, Raïssi, qui est un «dur» estampillé, responsable d’assassinats de prisonniers, soutenu par les Gardiens de la Révolution et candidat probable au poste de Guide quand le temps viendra.

Car le vrai pouvoir, c’est celui du Guide, Ali Khamenei. Lui aussi s’est exprimé sur la Shoah : « l’Holocauste , la vérité à son sujet n’est pas claire et on ne sait même pas s’il est survenu... »

Ses idées et ses obsessions, il les a trouvées chez son maitre, l’Ayatollah Khomeini. C’est ce dernier qui a rassemblé les divers ingrédients de la haine envers les Juifs.

Comme le chiisme considère que les Juifs transmettent l’impureté, il les a dans le passé cantonnés à l’écart à des occupations sales et humiliantes. A plusieurs reprises, ils ont été massacrés ou convertis de force, bien plus souvent que dans le monde sunnite. Reza Chah, fondateur en 1925 de la dynastie pahlavie, a permis aux Juifs d’élargir leurs activités, mais comme il était un grand pourfendeur de la religion, son initiative ne pouvait que répugner au religieux hyperconservateur qu’était Khomeini.

Les Allemands n’ayant pas participé à la domination coloniale de la Perse, ils y avaient une image très positive. En 1938, la Perse est devenue l’Iran, pays des Aryens, frères de race des Germains. La propagande radio nazie, dont Khomeini était un avide auditeur décrivait les Juifs comme ennemis irréductibles et prétendait qu’ils étaient les vrais maîtres des pays anglo-saxons.

Khomeini était aussi un admirateur des Frères Musulmans, Hassan el Banna et plus tard Sayyid Qutb, dont la haine envers les Juifs était particulièrement féroce. Cette confluence entre sunnisme et chiisme se matérialise aujourd’hui dans l’aide au Hamas. C’est Khamenei qui a traduit en persan l’oeuvre de Qutb.

Enfin, certains collaborateurs plus tard éliminés par Khomeini appartenaient à la mouvance de gauche et lui ont permis de se forger une image anti-impérialiste, dont la détestation d’Israël est une composante.

Mépris religieux, pouvoir occulte, infériorité raciale et antisionisme politique, Khomeini cochait à toute les cases de l’antisémitisme ancien et moderne : celui-ci détient une place de choix dans l’idéologie de la République islamique.

La fascination pour la mort et la promotion du suicide pour faire avancer la cause de l’Islam, qui est une innovation religieuse de Khomeini, colorent sombrement un Iran qui bénéficie aujourd’hui d’alliés puissants et d’adversaires apeurés.  C’est sur Israël que pèsera le poids de décisions particulièrement difficiles.

 

Richard Prasquier