Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Iran et Israël pourquoi tant de haine ?

20 Décembre 2021 | 224 vue(s)
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Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Opinion

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Texte de Richard Prasquier, ancien président du Crif, également publié dans l'hébdomadaire Actualité Juive.

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires !

 

Par un enchaînement de hasards, notre bloggueuse Sophie, plus habituée aux sujets de cyber-sécurité et de contre-terrorisme, s'est retrouvée les mains dans la pâte (à pizza). Et ça lui a donné quelques idées plutôt gourmandes... Elle les partage avec vous cet été à travers ces chroniques culinaires ! 

Par Nicolas Bedos

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La politique nucléaire de l’Iran est un danger existentiel pour l’Etat d’Israël. Quels que soient les résultats des discussions à Vienne entre les négociateurs du défunt JCPOA, il est peu probable qu’ils lèvent cette menace.

L’Iran n’a pas de connexion géographique avec Israël, n’a rien à voir avec les réfugiés palestiniens, n’a pas participé aux conflits de 1948, 1967 et 1973 , mais c’est le pays qui exprime sa haine de l’Etat juif  de la façon la plus virulente.

Pourtant dans les  souvenirs des Juifs, son image est plutôt positive.

En 539 avant l’ère chrétienne, le Grand Roi perse proposait aux judéens exilés de retourner dans leur pays. « Ainsi parle Cyrus, disent les Chroniques: L'Eternel m'a donné tous les royaumes de la terre, et  m'a commandé de lui bâtir une maison à Jérusalem».

C’est sous des souverains perses que le Talmud de Babylone fut compilé. Les Israéliens d’un certain âge se rappellent l’époque du Chah où la coopération avec l’Iran était discrète mais plutôt amicale.

Mais dès le retour de Khomeini, les saccages de magasins juifs entrainaient le départ de 20 000 Juifs. Il en reste aujourd’hui 15 000, qui ont instruction de manifester leur antisionisme.

On croit parfois que la haine envers Israël de la République islamique est une conséquence de son engagement pour les Palestiniens. Il n’en est rien. C’est une haine métaphysique.

Pour l’ancien président Ahmadinejad on savait à quoi s’en tenir. Il traitait les Juifs de cadavres puants, prétendait que la destruction d’Israël hâterait le retour du 12e imam et organisait des concours de caricatures sur la Shoah. Mais son prédécesseur Khatami et son successeur, Rohani, au langage plus diplomatique avaient des opinions analogues, comme le Président actuel, Raïssi, qui est un «dur» estampillé, responsable d’assassinats de prisonniers, soutenu par les Gardiens de la Révolution et candidat probable au poste de Guide quand le temps viendra.

Car le vrai pouvoir, c’est celui du Guide, Ali Khamenei. Lui aussi s’est exprimé sur la Shoah : « l’Holocauste , la vérité à son sujet n’est pas claire et on ne sait même pas s’il est survenu... »

Ses idées et ses obsessions, il les a trouvées chez son maitre, l’Ayatollah Khomeini. C’est ce dernier qui a rassemblé les divers ingrédients de la haine envers les Juifs.

Comme le chiisme considère que les Juifs transmettent l’impureté, il les a dans le passé cantonnés à l’écart à des occupations sales et humiliantes. A plusieurs reprises, ils ont été massacrés ou convertis de force, bien plus souvent que dans le monde sunnite. Reza Chah, fondateur en 1925 de la dynastie pahlavie, a permis aux Juifs d’élargir leurs activités, mais comme il était un grand pourfendeur de la religion, son initiative ne pouvait que répugner au religieux hyperconservateur qu’était Khomeini.

Les Allemands n’ayant pas participé à la domination coloniale de la Perse, ils y avaient une image très positive. En 1938, la Perse est devenue l’Iran, pays des Aryens, frères de race des Germains. La propagande radio nazie, dont Khomeini était un avide auditeur décrivait les Juifs comme ennemis irréductibles et prétendait qu’ils étaient les vrais maîtres des pays anglo-saxons.

Khomeini était aussi un admirateur des Frères Musulmans, Hassan el Banna et plus tard Sayyid Qutb, dont la haine envers les Juifs était particulièrement féroce. Cette confluence entre sunnisme et chiisme se matérialise aujourd’hui dans l’aide au Hamas. C’est Khamenei qui a traduit en persan l’oeuvre de Qutb.

Enfin, certains collaborateurs plus tard éliminés par Khomeini appartenaient à la mouvance de gauche et lui ont permis de se forger une image anti-impérialiste, dont la détestation d’Israël est une composante.

Mépris religieux, pouvoir occulte, infériorité raciale et antisionisme politique, Khomeini cochait à toute les cases de l’antisémitisme ancien et moderne : celui-ci détient une place de choix dans l’idéologie de la République islamique.

La fascination pour la mort et la promotion du suicide pour faire avancer la cause de l’Islam, qui est une innovation religieuse de Khomeini, colorent sombrement un Iran qui bénéficie aujourd’hui d’alliés puissants et d’adversaires apeurés.  C’est sur Israël que pèsera le poids de décisions particulièrement difficiles.

 

Richard Prasquier