Blog du Crif - “Une autre idée du monde” avec Bernard-Henri Lévy, par Michaël de Saint Cheron

21 Juin 2021 | 139 vue(s)
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Actualité

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Le Hors-série de L'Express numéro 28, "Regards sur l'Histoire" consacré aux Juifs de France a mis en émoi une partie de la communauté juive, François Heilbronn, professeur des universités associé à Sciences-Po Paris et Président des Amis français de l'université de Tel-Aviv lui a adressé deux lettres ouvertes publiées dans l'Arche.
 

 

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

Est-il pertinent de mettre en parallèle “antisémitisme” et “islamophobie”?
Non, cinq fois non:  Ni sémantiquement , ni historiquement,  ni sociologiquement, ni politiquement et encore moins juridiquement, ces deux termes et les deux concepts qu’ils sous-tendent, ne sont de même nature. Il serait non seulement faux, mais aussi dangereux pour tous, de les mettre en regard sur un même plan.

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

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Opinion
Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

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Parallèlement à son dernier livre «  (Grasset), voici que Bernard-Henri Lévy sort son film Une autre idée du monde, réalisé avec Marc Roussel et produit par Kristina Larsen. Le film est né de ses reportages réalisés depuis quatre ans, pour Paris-Match, grâce à son regretté directeur, Olivier Royant. Et Bernard partit presque partout, où une tragédie humaine s’est produite, c’est-à-dire partout où lui et son équipe ont pu se rendre. Ce qui exclut la Chine en particulier et la tragédie des Ouïghours et quelques autres zones trop dangereuses ou surtout interdites comme Myanmar (ancienne Birmanie). Chaque image ou presque rend ce film déchirant, et souvent terrifiant par les récits et les témoignages qu’il véhicule. Bernard-Henri Lévy, Marc Roussel, Gilles Hertzog, son compagnon de toujours ou presque, et leur équipe, ont ainsi été en Erythrée, en Bosnie, en Afghanistan, mais plus encore au Nigeria, à la recherche des chrétiens persécutés, au pays des Kurdes, à la rencontre de ce peuple haï des Turcs, des Irakiens, des Syriens, en Ukraine, à Mogadiscio, au Bangladesh, où, infatigable, Bernard (né en 1948) retourne depuis ses 20 ans, c’est-à-dire depuis son engagement primordial pour cette terre qu’il a élue en 1971, après un certain appel de Malraux, et enfin son retour en Europe, sur l’île de Lesbos, à la rencontre des réfugiés, qui y vivent dans des conditions abjectes, qui font honte aux Grecs, à l’Union Européenne, à l’Européen, à la démocratie, privés d’espoir qu’ils sont, ces migrants, de soins, d’eau, avec un taux terrible de suicides de jeunes.

Beaucoup de personnes ne se gênent pas pour critiquer BHL sur beaucoup de point de sa personnalité, notamment son égotisme, comme pas mal d’écrivains sans doute, mais depuis Les Indes rouges, quel écrivain de sa génération, hormis son aîné Régis Debray, aura tant pris de risques réels à parcourir le monde des conflits, des génocides, des catastrophes humanitaires ? Il cite beaucoup ses pairs et ses phares, Byron, notre cher Malraux, que nous avons en commun depuis son appel pour le Bangladesh en 1971, pour lui, mon aîné, et pour moi, depuis son voyage de la reconnaissance en Inde et au Bangladesh en avril 1973. Mais Bernard-Henri Lévy n’oublie pas non plus Rimbaud et beaucoup d’autres grands écrivains engagés ou grands témoins, jusqu’à Roger Stéphane, qui fut l’un des témoins majeurs et compagnons de Malraux dans la Résistance. Mais un autre écrivain, mort il y a juste cinq ans, auréolé de son prix Nobel de la paix de 1986, je veux dire Elie Wiesel, avait ouvert la voie. Lui, le rescapé d’Auschwitz-Birkenau et de Buchenwald, avait ouvert la voie pour les grandes causes humanitaires de son époque, le Vietnam, le Biafra, l’Apartheid en Afrique du sud, mais aussi la Bosnie, Sarajevo, allant au camp de Banja Luka. Il avait été l’un des premiers témoins de la Shoah, au nom de la mémoire du pire de ce que l’homme peut faire à l’homme, à avoir arpenté les terres de tragédies. C’est même à la frontière du Cambodge, il me souvient, que Wiesel et B-H Lévy se sont rencontrés la toute première fois. Voici d’ailleurs ce que Bernard en disait, au moment de la mort de notre ami commun, en juillet 2016, au Point :

« C'est là, d'ailleurs, que je l'ai vu pour la première fois. À la frontière du Cambodge qui sortait d'un génocide. Il avait une conviction inébranlable : l'exception n'exclut pas, elle oblige ; le souvenir de la Shoah ne ferme pas, il ouvre ; ne pas céder sur la Shoah n'avait, pour lui, qu'un sens – nous rendre attentifs au toujours possible retour de l'horreur. C'était, en tous les sens possibles, un grand Juif. » J’aime à me souvenir de cette rencontre en ce 5ème anniversaire de la disparition de l’auteur de La nuit. Bernard-Henri Lévy ne le mentionne pas, ou juste en passant, dans ce livre si poignant Sur la route des hommes sans nom…

Quand on interroge Bernard-Henri Lévy sur l’importance des visages dans son film, il explique qu’il est « à la fois le point d’affleurement de toute la misère, de la splendeur, de l’horreur, de la gloire de la condition humaine.  Le visage est ma pierre de Rosette, car c’est là que le monde se donne à voir dans sa déréliction et sa nudité. Nous avons tourné des heures et des heures de visage parce que je  savais qu’à un moment il y aurait un regard bien plus riche, sensible, éloquent que n’importe quel discours. […] Que ce soit en Somalie, au Kurdistan ou encore là, en Afghanistan, ce qui m’intéresse c’est l’existence, la résistance, le surgissement et, encore une fois, le visage de ceux qui refusent que l’islamisme radical dicte sa loi à eux, au reste de l’Islam et au monde. »

Qui oubliera le visage et les paroles suffoquées de cette chrétienne, Jumai Victor, « très belle », au corps altier malgré son bras tranché à la machette après qu’elle assista à la tuerie de ses quatre enfants ? «…on dirait qu’elle a perdu son visage en même temps que son bras. C’est la voix de son chef de village, quand il traduit, qui s’étrangle. » Même Bernard-Henri Lévy manque de mots pour dire cette tragédie « dans le nu de la vie », pour emprunter son titre à Jean Hatzfeld, un frère des massacrés du Rwanda. Et Bernard, en voix off, de nous apprendre que Jumai Victor a finalement été assassinée à son tour.

Et dans toute cette tragédie sans fin, dans toutes ces tragédies, traversées par Bernard-Henri Lévy, cet écrivain intranquille, comme poursuivi par le malheur des autres, on ne dira pas qu’il n’a pas risqué, à certains moments, sa propre vie… Mais il n’en a cure… Et c’est aussi là son honneur, de rendre un visage et une voix à ceux qui n’en ont plus… pour qu’ils puissent peut-être un jour les recouvrer.

 

Michaël de Saint Cheron