Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - La Shoah par balles : La mort en plein jour, par Patrick Desbois

24 Septembre 2019 | 162 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Il y a 11 ans, un jeune juif du nom dIIlan Halimi, était enlevé, torturé et assassiné.

Billet d'humeur par Marc Knobel

Pour la énième fois l'ONU s'apprête à voter le financement d'une liste noire d'entreprises internationales opérant dans les territoires contestés.

Seront ainsi montrées du doigt les sociétés se trouvant à Jerusalem, sur les hauteurs du Golan et en Judée -Samarie.

" Le guide du parfait boycotteur antisémite" sera ainsi financé par l'ONU.

Un pas de plus sera franchi !

 

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Je suis intervenu aux deux conférences internationales sur l’antisémitisme organisées la semaine dernière à Paris.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Mensonges, haine et illégalité.

La fête de l’Humanité, où artistes, politiques et public se pressent, a accueilli une fois de plus un stand appelant à la haine d’Israël.

Pages

La Shoah par balles : La mort en plein jour, par Patrick Desbois (*)

Voici un livre d’une intensité exceptionnelle dont la lecture, parfois insoutenable, est cependant nécessaire. Depuis de nombreuses années, le père Patrick Desbois, entouré d’une équipe d’une trentaine de personnes, parcourt l’Europe : Russie, Biélorussie, Ukraine, Pologne, Roumanie, Moldavie, Lituanie, Lettonie, Estonie, Macédoine et Transnistrie, à la recherche des lieux où s’est déroulée ce qu’il a lui-même intitulé la « Shoah par balles ».

Après avoir créé, en 2004, avec Jean-Marie Lustiger, Philippe Barbarin, Jean-Pierre Ricard, le rabbin Israël Singer et Serge Cwaigenbaum, l’association « Yahad-In Unum », il avait relaté le résultat de ses premières investigations dans son livre « Porteur de mémoire » (1).

Aujourd’hui, ce sont plus de 7500 personnes qui ont été interrogées, ce qui justifie amplement la parution de ce second ouvrage sur le sujet. Au départ, c’est une interrogation relative à son grand-père paternel, Claudius Desbois, qui, avec 25 000 Français, avait été déporté au camp disciplinaire de Rawa Ruska en Ukraine, qui a été le déclencheur. Patrick Desbois a voulu en savoir plus. Et c’est ainsi que tout a commencé.

Il va sans dire que les personnes interrogées sont très âgées. À l’époque des faits, elles avaient souvent une quinzaine d’années, rarement plus. Mais toutes, après un moment de retenue, acceptent de raconter ce qu’elles ont vu et, parfois aussi, hélas, accompli.

Car si la soldatesque allemande se chargeait de tuer sans pitié les habitants juifs de villes et des villages, pistolet ou mitraillette au poing, ce sont des citoyens des pays concernés qui ont accompli les tâches subalternes : transporteurs, poseurs de planches, combleurs, creuseurs de fosses, fournisseurs de repas…

Des scènes véritablement dantesques sont décrites : tandis qu’un soldat allemand vide son chargeur sur des malheureux nus, transis et apeurés qui s’écroulent les uns sur les autres dans des fosses préalablement aménagées, on vient lui servir boissons et repas.

Ce qui est terrible à noter c’est que les Juifs assassinés étaient jusqu’ici les voisins et amis de ceux qui ont assisté à leur exécution et qui, parfois, certes souvent contraints et forcés, ont contribué à la bonne marche de la tuerie de masse.

Chaque chapitre de ce livre remarquable, nous fait découvrir un aspect de cette terrible « Shoah par balles » qui, pour l’essentiel, a visé des Juifs, mais aussi des Roms. L’horreur succède ainsi à l’horreur. On apprend que des Juifs avant d’être abattus, étaient obligés de danser, qu’ils devaient se dénuder avant de mourir sous les balles, que leurs vêtements, leurs bijoux, voire leurs dents en or, faisaient, après leur mort, l’objet de tractations, d’échanges et de ventes. Sans oublier les viols de femmes, parfois très jeunes.

De nombreuses illustrations sont proposées, souvent effrayantes.

En fin d’ouvrage, l’auteur se penche sur un autre problème : le sort des populations yézidies livrées à la sauvagerie de Daech. Une comparaison évidente entre Daech et le nazisme s’impose dès lors que Patrick Desbois n’hésite pas à faire.

« Et pourquoi est-il nécessaire de ne pas bien dormir aujourd’hui, soixante-dix ans après la Shoah ? Tout simplement parce que la maladie génocidaire, celle des massacreurs de masse munis d’une prétendue morale, cette maladie n’est pas morte ».

Un livre à lire sans tarder. Pour ne pas oublier.

 

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Plon. Septembre 2019. Préface de Denis Peschanski. Introduction historique d’Andrej Umansky. 336 pages. 21,90 €.

(1) Éditions Michel Lafon, 2007 puis Éditions Flammarion, 2009.