Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Être juif, à Lyon et ses alentours (1940-1944), par Sylvie Altar

22 Avril 2020 | 219 vue(s)
Catégorie(s) :
France

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Antisémitisme

« Séparation du Crif et de l’Etat » : voici la dernière nouveauté de la « cause palestinienne ». Amalgamant à tout va Israël, sa politique, les juifs, et les institutions françaises, ces pantins ont appelé à un rassemblement samedi dernier, avec des slogans antisémites et anti républicains.

Malgré la mobilisation de personnalités politiques (Nathalie Kosciuzko-Morizet, Claude Goasguen et Anne Hidalgo), associatives (le Président du Crif Francis Kalifat a notamment écrit au Préfet et au Premier Ministre), et de nombreux internautes, la Préfecture de Paris a décidé d’autoriser ce rassemblement, sous haute protection policière.

Nous nous sommes rendus sur place.

 

 
"La culture est ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers", déclarait André Malraux. C'est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu'elle reste et doit rester un rempart contre l'obscurantisme, le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C'est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d'interpréter une oeuvre. 

 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Il y a 11 ans, un jeune juif du nom dIIlan Halimi, était enlevé, torturé et assassiné.

Billet d'humeur par Marc Knobel

Pour la énième fois l'ONU s'apprête à voter le financement d'une liste noire d'entreprises internationales opérant dans les territoires contestés.

Seront ainsi montrées du doigt les sociétés se trouvant à Jerusalem, sur les hauteurs du Golan et en Judée -Samarie.

" Le guide du parfait boycotteur antisémite" sera ainsi financé par l'ONU.

Un pas de plus sera franchi !

 

En 2005, le fait religieux envahissait peu à peu et dans la confrontation, les cours de récréation. L’agitation religieuse commençait à provoquer des dégâts dont nous payons le prix lourd aujourd’hui.

FOR JERUSALEM NO VOICE MUST MISS
FOR JERUSALEM NONE OF US CAN REMAIN SILENT

POUR JERUSALEM PAS UNE VOIX NE DOIT MANQUER
POUR JERUSALEM AUCUN D’ENTRE NOUS NE PEUT SE TAIRE
 

 

Cette période de fêtes juives en France, rime aujourd'hui avec contrôles de sécurtié et détecteurs de métaux

Je suis intervenu aux deux conférences internationales sur l’antisémitisme organisées la semaine dernière à Paris.

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Mensonges, haine et illégalité.

La fête de l’Humanité, où artistes, politiques et public se pressent, a accueilli une fois de plus un stand appelant à la haine d’Israël.

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Être juif, à Lyon et ses alentours (1940-1944), par Sylvie Altar (*)

Malgré le temps qui passe et près de quatre-vingt ans après la catastrophe de la Shoah, on réalise qu’il reste encore des pans d’histoire à découvrir et des pages sombres à éclairer. Sylvie Altar s’est plus particulièrement penchée sur la vie à Lyon et ses alentours entre 1940 et 1944 et sur le sort que fut alors, dans cette région, celui des Juifs.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, on compte en France environ 300 000 Juifs. Parmi eux, quelque 6 000 à 7 000 vivent dans l’agglomération lyonnaise : 4 000 à Lyon et le reste dans la proche banlieue, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Saint-Fons ou encore Vénissieux. Rappelons que Lyon se situe à 150 km de la Suisse et à 250 km de la frontière italienne.

Foyer secondaire du judaïsme français, Lyon a vu des couches successives de communautés juives s’installer en son sein : Comtadins, Alsaciens, Turcs, Juifs des Balkans, Algériens, Marocains, Polonais, Allemands, Autrichiens… Les réseaux communautaires sociaux et culturels fonctionnent convenablement. La partie religieuse est gérée par l’ACIL (Association Cultuelle Israélite de Lyon), le Consistoire, en somme. Inaugurée en 1864, la Grande Synagogue est située sur le quai Tilsitt.

Comme tous les Français, les Juifs lyonnais participeront à l’effort de guerre et seront mobilisés. Un élan patriotique qui poussera également les Juifs étrangers à s’engager volontairement.

À partir de juin 1940, Lyon, de par sa position géographique, va se transformer en ville abri. « La guerre modifie en profondeur l’espace et les repères de la France, elle fait de Lyon une sorte de capitale sans en porter le titre en raison de son attractivité ». Fuyant le rouleau compresseur allemand, les Français se ruent en masse vers Lyon. Lyon se transforme en une ruche bourdonnante dont le seuil de saturation dépasse 12 812 hab/km2. Et, pour ce qui est du judaïsme, on peut se demander si Lyon n’est pas devenue, en ces temps troublés, la capitale du judaïsme français ! Signe des temps : l’Assemblée Générale des Rabbins de France s’y réunit du 3 au 5 septembre 1940. Le Consistoire Central lui-même décide de s’installer à Lyon.

Ville refuge, havre de paix, la ville, hélas, va rapidement se transformer en traquenard mortel pour milliers d’exilés qui pensaient y avoir trouvé le salut. Le titre de la troisième partie du livre de Sylvie Altar est on ne peut plus explicite : « Lyon, ville piège où s’opère le processus génocidaire »

Contrôlés, recensés, marginalisés, assignés à résidence, spoliés, victimes du numerus clausus et de la délation, les Juifs vont peu à peu tomber, victimes d’un système pervers et maléfique : la direction régionale du commissariat général aux questions juives à la solde d’Hitler et du nazisme. C’est le temps des monstres que seront Henri de la Chassagne, Henri Rostaing, Charles Agnès, Marc Billon-Carrel, Francis André et bien d’autres. Sans oublier Paul Touvier et Klaus Barbie.

À partir de décembre 1941, c’est le temps des perquisitions, des rafles et des descentes policières françaises aux ordres de René Bousquet. La rafle du 26 août 1942 sera meurtrière. Tout comme celle, plus tard, le 9 février 1943, dite « de la rue Sainte-Catherine ». Ou encore, le 1er mars 1943, celle de Villeurbanne ;Un camp est installé à Vénissieux, un autre aux Iris à Villeurbanne. Sans oublier la kyrielle de « petites rafles ».Le 12 septembre 1942, jour de Roch Hachana, pour la première fois, un Juif français est arrêté. On perquisitionne la Grande Synagogue et plusieurs autres lieux.

1943 devient, comme le dit l’auteure, « l’année du resserrement et de la traque ».. Celle aussi du STO. Les prisons lyonnaises, comme le fort Montluc ou le Petit Dépôt tournent à plein rendement. Le 26 mai 1943, le Grand rabbin de Lyon, Bernard Schonberg, est arrêté. Le 28 octobre 1943, c’est le tour du président du Consistoire Central. Jacques Helbronner est arrêté ainsi que son épouse. Le 10 décembre, un attentat vise la Grande Synagogue.

« 1944, nous dit Sylvie Altar, sera l’année de tous les excès ».

Les nazis et leurs collaborateurs, qui sentent la fin prochaine de l’Allemagne et du nazisme  multiplient les exactions.

Le 3 septembre 1944, enfin, Yves Farge, commissaire de la République de la région, proclame la libération de Lyon. « La cité rhodanienne, qui se réveille d’un long cauchemar, est tiraillée entre espoir et désespoir ».

Des photographies, des reproductions de documents et des schémas agrémentent cet ouvrage de référence sur le sujet traité. Intéressant.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions Tirésias-Michel Reynaud. Septembre 2019. Préfaces de Serge Klarsfeld et de Laurent Douzou. Postface de Haïm Korsia. 434 pages. 30 €.