Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean Pierre Allali - Empêcher que le monde se défasse. Péril dans la bibliothèque ? de Éric Colombo

09 Novembre 2017 | 136 vue(s)
Catégorie(s) :
France

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

En juin 2017, quelques mois après l'assassinat de Sarah Halimi, Francis Kalifat, Président du Crif, publiait cette tribune en hommage à Sarah Halimi, devenue le triste symbole de l'antisémitisme qui tue. 

Sarah Halimi, une retraitée a été battue à mort à Paris, le 4 avril 2017 et son calvaire a duré plus d'une heure. Et, il s'agit bien d'un meurtre antisémite.

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

Francis Kalifat, the Crif President gave a speech at the annual Crif's dinner 2017. 

Né à Tunis en 1920, Albert Memmi, s’il a été considéré, à travers certains de ses romans, comme le chantre du judaïsme tunisien, demeure surtout, le théoricien du colonialisme

C’est l’histoire d’un mariage mixte raté. Un mariage entre une Juive et un Musulman, Julie et Sam. 

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Pages

Voici un livre qui soulève un problème de société bien réel et qui nous laisse, pour l’heure, perplexes et désemparés : l’apparition de nouvelles techniques comme l’Internet et la « révolution numérique » marque-t-elle la mort du « livre-papier » et, partant, des bibliothèques ? Le temps où, dans les lycées, en fin d’année, la remise des prix s’accompagnait d’une offrande de livres semble révolu. Où va le livre ? Y a-t-il péril en la bibliothèque ? se demande fort opportunément Éric Colombo.

Mais la modernité n’est pas le seul danger qui menace les livres. La violence de certains jeunes dans les quartiers sensibles et le terrorisme islamiste sont également pointés du doigt par l’auteur. Ainsi, en juillet 2007, pour venger deux des leurs tués dans une course-poursuite avec la police à Villiers-le-Bel, des voyous ont mis le feu à la bibliothèque Louis Jouvet. Bilan : 37 000 ouvrages partis en fumée. Huit ans plus tard, en février 2015, ce sont les hommes de l’État islamique qui incendient la bibliothèque de Mossoul. Résultat : 8000 ouvrages dont des manuscrits rares carbonisés. Dans le nord de l’Irak, ce sont plus de 112 000 livres qui ont disparu dans le cadre du « nettoyage culturel » islamiste. Cela dit, pour ce qui est de brûler des livres, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Les Vandales, les Huns, les Mongols et, plus récemment, les Nazis, ont « montré l’exemple ». Mais Heinrich Heine, fort heureusement, est là pour tirer la sonnette d’alarme : « Là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes » !

Dans un autre domaine qu’il considère également comme pernicieux, l’auteur met l’accent sur la réforme de l’orthographe élaborée par le Conseil Supérieur de la Langue Française. « Ce renoncement à l’exigence et à la rigueur est d’ailleurs superposable à l’abandon progressif de la lecture des classiques au profit de la lecture de jeunesse à l’école élémentaire et au collège » fait remarquer avec pertinence Éric Colombo.

Mais, le gros danger vient incontestablement du  livre numérique. « Apparu il y a plus de quarante ans aux États-Unis, avec le projet Gutenberg lancé par Michael Hart, le livre numérique devient aujourd’hui suffisamment crédible pour démarrer une carrière certaine. Il est probable que le livre papier, à l’avenir, ne sera plus réservé qu’à quelques éditions prestigieuses auxquelles seule une élite sociale aura accès… »

Un développement intéressant de l’ouvrage concerne l’émergence du terrorisme islamiste. Alors que jusqu’ici, en France, tous les regards à propos du racisme et de l’antisémitisme étaient concentrés presque exclusivement sur le Front National, on se rencontre que l’hydre a vraiment plusieurs têtes. « Cerbère a plusieurs têtes et l’islamisme radical est devenu indéniablement l’une d’elles ». Et, pour être plus précis : « Pour ne pas avoir à reconnaître la monstruosité de Cerbère, la parade suivante a été tentée : affirmer que l’islamophobie est le nouvel antisémitisme. La parade est abjecte puisque une telle équation est fondamentalement antisémite, encore plus à l’heure où les Juifs de France n’ont jamais  été aussi en danger depuis l’occupation allemande ». Ce développement s’inscrit dans un chapitre intitulé « Bibliothèque et inhumanité » et, si l’auteur peut donner l’impression de s’éloigner du sujet, il y revient car, dit-il, face à ce danger mortel, « la bibliothèque offre la possibilité à toute nouvelle génération de grandir dans un monde qui l’aura toujours précédé ». Guérir le mal par le livre, en somme. Même si « la culture de la bibliothèque est de plus en plus malmenée par les turpitudes de la diversité culturelle ». Sans oublier « la tentation d’éradiquer l’histoire chrétienne de la France ».

« Les intégristes ont peur des livres », lançait le prix Nobel de la Paix, Malala Youzafzai, au siège des Nations unies en 2013. C’est pourquoi, il faut sauver le livre, rempart contre l’intolérance. Face à la marche sanglante des bourreaux, la culture de la bibliothèque est désormais entrée en résistance.

Un travail remarquable et salutaire.

Jean-Pierre Allali

 

(*) Éditions Orizons. Décembre 2016. 176 pages. 17 €