Jean Pierre Allali

Jean-Pierre Allali

Lectures de Jean-Pierre Allali - Budapest 1944. Des diplomates sauvent des Juifs, par Larissa Caïn

03 Juin 2020 | 232 vue(s)
Catégorie(s) :
Antisémitisme
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3 Questions à Marc Knobel
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17 Avril 2015
Catégorie : Antisémitisme

Les auteurs du Blog du Crif se prêtent à un exercice de questions réponses " 3 Questions à ..."

Marc Knobel historien- chercheur nous parle donc de son engagement dans la lutte contre l'antisémitisme.

Des centaines de tombes ont été profanées au cimetière juif de Sarre-Union (Bas-Rhin), dimanche 15 février 2015, a annoncé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué de presse

Neuf ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, voici la « chronique d’une barbarie et de ses conséquences médiatiques, politiques et judiciaires »,  par Marc Knobel, historien, chercheur, directeur des Études du CRIF

 

Retour sur les événements qui sont intervenus en juillet 2014 et les manifestations propalestiniennes qui ont dégénéré.

L'antisémitisme est comme une bête particulièrement enragée et puante. Il rôde, nous ne le savons que trop bien...

L'antisémitisme : les causes d'un Mal qui s'aggrave.

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

"Dites-moi que ce furent des cauchemars, que le monde s'améliore de jour en jour, que des flammes de lumière jaillissent en chaque point du globe."

Article paru dans le HuffinghtonPost.fr

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Budapest 1944. Des diplomates sauvent des Juifs, par Larissa Caïn (*)

 

Chirurgien-dentiste, spécialisée en orthodontie, l’auteure est née en Pologne en 1933. Enfermée dans le Ghetto de Varsovie, elle a dix ans quand elle parvient à s’en échapper. Plus tard, elle s’installera en France. Dans ce livre très documenté, elle a décidé, tout en narrant les dernières années de la Guerre 1939-1945 en Hongrie, de mettre l’accent sur les Justes des Nations qui, souvent au péril de leur vie, ont sauvé des Juifs en danger de mort.

Après la reddition de l’armée allemande à Stalingrad, le 2 février 1943, on pouvait penser que les Juifs de Hongrie, plus de 800 000 âmes à l’époque, malgré l’antisémitisme latent du pays dirigé par le sinistre amiral-régent Miklos Horthy, étaient désormais à l’abri. Il n’en fur rien, hélas. En mars 1944, les Allemands, pourtant aux abois, envahissent la Hongrie, leur allié. Le sinistre Adolf Eichmann va déployer dans le pays ses Sonderkommandos de la mort. La fin du peuple juif de Hongrie est alors inscrite en lettres de feu dans l’Histoire.

D’autant plus que le 15 octobre 1944, Horthy, qui a signé un armistice avec les Alliés, est destitué. Le nazi Ferenc Szalasi, chef du parti des Croix Fléchées, le remplace. La peste a laissé la place au choléra.

Raoul Wallemberg, Angel Sanz Briz, Giorgio Perlasca, Carl Lutz, Monseigneur Angelo Rotta, Senpo Sugihara, Aristide de Souza Mendès, Salahettin Ülkümen et bien d’autres, ont sauvé l’honneur de l’humanité. Désobéissant souvent aux ordres de leur hiérarchie, ils auront permis de maintenir en vie des milliers de Juifs menacés d’extermination et qui, pour beaucoup, prendront le chemin du futur État d’Israël, alors en gestation.

Ces diplomates, avec courage et détermination, multiplient la création de « maisons protégées  » et délivrent sans compter des « certificats de protection », véritables sauf-conduits salvateurs. Un ensemble d’immeubles à statut diplomatique jouissant de l’extraterritorialité, où sont mis en lieu sûr des milliers de Juifs devient un véritable « Ghetto international »

Au fil des pages de ce récit très intéressant, nous découvrons, entre autres, les deux rencontres du diplomate suisse, Carl Lutz, ancien consul en Palestine, avec Adolf Eichmann, pour tenter de sauver huit mille enfants juifs, l’épopée d’Hannah Szenes, poétesse et parachutiste d’Israël, arrêtée exécutée par les nazis le 7 novembre 1944, l’évasion du camp de la mort d’Auschwitz, de Rudolf Vrba et d’Alfred Wetzler, la destinée d’Imre Kertesz, futur prix Nobel de littérature ou encore l’inlassable entreprise de Serge et Beate Klarsfeld, avec l’aide de Lili Jacob, pour parvenir à publier « L’Album d’Auschwitz ».. Sans oublier l’action téméraire et courageuse d’un secrétaire de mairie, Pal Szaley, qui sut tenir tête au général SS Schmidthuber et à ses troupes, pour empêcher, le 15 janvier 1945, à la veille de l’arrivée des troupes soviétiques dans la capitale hongroise, le massacre programmé de 70 000 Juifs rassemblés dans le ghetto et les invraisemblables négociations intitulées « Blood for Goods », « Sang contre marchandise », en réalité « Juifs contre argent » ou encore « 1684 »,  qui permirent d’acheter littéralement des Juifs aux nazis moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. Et cela grâce à l’action courageuse de héros comme la Slovaque Gisi Fleischmann ou le Hongrois Rudolf Kaszner.

Malgré un côté parfois un peu brouillon, un travail exemplaire. À découvrir.

 

Jean-Pierre Allali

(*) Éditions L’Harmattan. Avril 2020. 170 pages. 17,50 €.