Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Johnny, Trump et Jérusalem : que dit la Gemara?

12 Décembre 2017 | 53 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

"On s'est dit au-revoir. C'était un au-revoir mais qu'y avait-il derrière cet au-revoir ?"

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

Thierry Noël-Guitelman est un journaliste, membre de l'association Hébraïca à Toulouse. Il a engagé, en 2004, des recherches familiales sur l'étoile jaune, sa tante Ida Seurat-Guitelman, ayant obtenu une exemption.

Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

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Par Richard Prasquier
Cette semaine, l’actualité impose son contenu. Pour Johnny, respect. Il a rendu  service en amortissant par l’impact médiatique de son décès le déchainement de critiques qui a accueilli la déclaration du Président américain sur Jérusalem. Belle conclusion pour cet homme qui fut un authentique ami d’Israël.
L’unanimité des dithyrambes adressés au rocker français, qui n’avait pourtant pas que des admirateurs, fait pendant à l’unanimité des blâmes adressés au président américain. Toute unanimité est suspecte. Le Talmud stipule que si une condamnation est unanime, le tribunal doit gracier l’accusé. Cette décision saugrenue,  je la comprends mieux aujourd’hui.
 
Laissons les arguments juridiques et historiques qui soulignent que l’illégalité de la décision du président américain n’est pas si flagrante que cela. Ils confortent les convaincus, mais glissent malheureusement sur les autres. Les considérations religieuses et mystiques ne sont pas recevables, laïcité oblige.
Limitons-nous aux faits. Depuis 70 ans Jérusalem est la capitale en activité d’Israël et les Etats qui ont reconnu Israël ont reconnu cette réalité. N’est-ce pas à la résidence du Président à Jérusalem que leurs Ambassadeurs déposent leurs lettres de créance ? N’est-ce pas dans la Knesset à Jérusalem que Nicolas Sarkozy et François Hollande ont prononcé leurs importants discours ?
Jérusalem est pour les diplomates le sein que l’hypocrite Tartuffe ne saurait voir. Déterminer sa capitale est un acte de souveraineté nationale : l’Allemagne réunifiée a choisi  Berlin et malgré les souvenirs sinistres, personne n’a protesté. Ne pas admettre Jérusalem capitale d’Israël, c’est sous-entendre que bien que l’Etat d’Israël existe, il n’est pas totalement légitime. C’est ouvrir un boulevard à ceux qui espèrent la destruction du pays.
 
La décision de Trump avait été actée il y a vingt cinq ans par le Congrès américain et réitérée par l’ensemble des candidats à la Présidence, dont Barack Obama à l’Aipac en juin 2008. Sommes-nous si habitués à ce que les promesses n’engagent que ceux qui y croient, que nous trouvions choquant qu’elles soient respectées ? D’autant que les mots prononcés avec la reconnaissance n’écartent aucune évolution géopolitique ultérieure .
 
Le problème de cette déclaration n’est pas son contenu mais le haro général qu’elle a suscité. Si l’accusé n’a trouvé personne pour le soutenir, disent les  commentateurs du traité Sanhedrin, un soupçon pèse sur le travail des juges. Le soupçon est ici celui du panurgisme : montrer qu’on est un partisan de la paix, comme « l’ensemble de la communauté internationale», cette paix que recherchent, c’est un axiome, les dirigeants palestiniens. Ce discours lénifiant a conforté l’ambiguïté et n’a rien apporté à la résolution du conflit.
 
Depuis que l’Unesco a déclaré, dans une résolution qui  a bénéficié de beaucoup de lâchetés et de silences, que Jérusalem n’avait historiquement à voir qu’avec l’Islam, les dernières illusions sont tombées sur la validité de ces institutions internationales, perverties par le jeu des majorités automatiques et des pressions qui les accompagnent.
Négliger les réalités présentes, discourir  sur Jérusalem « capitale de la paix », ce qu’elle n’a malheureusement presque jamais été, voire rêver à un « corpus separatum », probablement défendu par des soldats népalais et bangladais, c’est rêver. La situation aurait été différente si les états arabes n’avaient pas déclenché la guerre en 1947, si les Jordaniens avaient écouté les objurgations israéliennes en juin 1967, et a fortiori si les Israéliens avaient perdu l’un ou l’autre de ces conflits. On ne refait pas le passé.
 
Esquiver la vérité sous prétexte de ne pas heurter les sensibilités des ennemis d’Israël a fait suppurer la plaie qu’est devenu le conflit israélo-palestinien. Craindre de dire la vérité sous prétexte que cela pourrait « entrainer l’enfer sur la terre » (dixit le Hamas), c’est fortifier la menace terroriste. Les marionnettistes qui attisent les braises sont iraniens ou islamistes sunnites et pas américains. Ceux qui l’ignorent regardent le doigt quand le sage désigne la lune. C’est ce que dit non pas la Gemara, mais un proverbe chinois...