Gil Taïeb

Vice Président du Crif

Blog du Crif - Les Juifs n’ont pas peur

29 Octobre 2018 | 238 vue(s)
Catégorie(s) :
Opinion

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

Ce dernier détaille ici les multiples racines de l’antisémitisme, qui a explosé en France à partir de l’année 2000 et la première « intifada ». Et qui s’est fortement aggravé tout au long de l’année dernière. Marc Knobel évoque notamment l’origine idéologique – soulignée et étudiée par le philosophe et chercheur Pierre-André Tagguief – d’un antisémitisme qui découle d’un antisionisme extrême, lui-même alimenté depuis longtemps par les tenants de l’islamisme radical. Extrême gauche et extrême droite française en passant par « Dieudonné and Co » sont aussi, historiquement et actuellement, parmi les premiers diffuseurs de la haine antisémite en France. Description et analyse en huit points.

Partout en France, des crayons, des stylos et des feutres ont été brandis, les seules armes du courage et de la liberté contre d'autres armes qui tuent, qui souillent, qui meurtrissent à tout jamais.

Pages

Ces dernières semaines ont été marquées par la recrudescence d’actes antisémites au sein de certaines facultés françaises dont certaines nous paraissaient protégées. 

Ainsi, Tolbiac, Assas, La Sorbonne, HEC et la faculté de médecine de Créteil ont vu leurs murs et des locaux de l’UEJF, être pour certains dévastés et pour d’autres tagués de signes et de propos antisémites et antisionistes.

La convergence des haines que nous signalons depuis bien longtemps a trouvé son expression libre dans des facultés aussi diverses que Assas ou Tolbiac. Dans ces traditionnels bastions, pour l’une de l’extrême droite et pour l’autre de l’extrême gauche pro palestinienne, la haine anti juive et antisioniste a repris force et vigueur. 

L’antisémitisme classique, et sa version nouvelle l’ antisionisme, ont fait sauter les filtres et s’expriment en toute liberté.

Pour les plus anciens d’entre nous, cela nous rappelle les combats que nous avons dû livrer dans ces mêmes bastions, il y a quelques années.

La lutte contre le racisme et l’antisémitisme est avant tout un combat que doit mener la France afin que ces universités ne deviennent pas, comme certaines écoles de la République, des lieux sans Juif. 

Un nouveau recul face à ces nouveaux fascismes serait un pas de plus dans l’effondrement de notre modèle Républicain.  Il est donc de la responsabilité de nos dirigeants d’assurer la sécurité et la liberté de chaque étudiant quelle que soit son origine ou sa foi 

Mais, car il y a un 'mais', les jeunes juifs, en plus de signaler et de condamner ces attaques répétées,  doivent s’organiser et faire front.

Les casseurs et tagueurs anonymes doivent comprendre que les étudiants juifs n’ont pas peur et sauront se défendre ! Que les juifs de France sont des citoyens exemplaires et qu’ils resteront maîtres de leur destin.

La peur doit changer de côté, dit-on. Et bien faisons de cette formule une réalité.

Gil Taieb