Blog du Crif - Hommage à Paul Schaffer

26 Août 2020 | 32 vue(s)
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France

Le 33ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 7 mars 2018.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Techouva, de Frédéric Lauze.

Au théâtre de l'Atelier, Le livre de ma mère réveille les souvenirs et sublime la relation la plus sincère qui est donnée à l'homme de connaître.

Vendredi 23 février, j'ai rencontré Tomasz Młynarski, Ambassadeur de Pologne en France.

Jean-Pierre Allali partage avec vous ses appréciations littéraires au fil de ses lectures. Aujourd'hui, il nous parle du livre de Dina Porat, Le Juif qui savait Wilno-Jérusalem : la figure légendaire d’Abba Kovner, 1918-1987.

La première djihadiste française capturée à Mossoul par les forces irakiennes en juillet 2017, Mélina Boughedir, a été condamnée, lundi 19 février, à sept mois de prison pour l’entrée illégale en Irak. La cour pénale de Bagdad a ordonné la remise en liberté et l’expulsion en France de la jeune femme de 27 ans, sa peine étant couverte par sa détention préventive, rapporte Le Monde du 19 février. Qui sont ces femmes désintégrées, déstructurées et aveuglées par la propagande développée par les djihadistes et qui ont été des proies faciles. C'est ainsi qu'elles se sont déshumanisées et ont participé à cette orgie barbare et moyenâgeuse qu’est le djihadisme.

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Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

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Actualité

Dans le cadre du match de foot qui doit opposer le RC Strasbourg au Maccabi Haïfa FC, le Préfet de la Région Grand-Est a publié ce matin un arrêté inquiétant et profondément dérangeant. Je me suis entretenu avec le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre de l'Intérieur, et avec le Directeur de Cabinet du Préfet du Bas-Rhin. Un nouvel arrêté devrait être publié, supprimant notamment l'interdiction des drapeaux nationaux et des signes de soutien aux deux équipes.

"Les juges d’instruction viennent enfin de rendre leur décision dans le meurtre barbare de Sarah Halimi, dans une ordonnance rendue le 12 juillet dernier. Elles estiment qu’il existe des "raisons plausibles" de penser que le discernement du suspect était "aboli" au moment des faits. Si elle est sans surprise, cette décision reste difficilement justifiable."

Ma réaction après l'annonce du report du vote de l'Assemblée nationale pour l'adoption de la définition de l'antisémitisme de l'IHRA. L'Assemblée nationale a également annoncé qu'avant d'être examinée, la proposition de résolution serait réécrite.

Dans cette éditorial, je m'exprime sur la décision du parquet de Paris de s'opposer à l'incarcération d'Alain Soral. Une décision que je juge inacceptable.

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

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Paul Schaffer était un Mensch. Un homme délicieux et un Mensch. Un témoin majeur de l’histoire de la Shoah et un Mensch.

Avoir la chance et le bonheur de le connaitre, c’était avoir un aperçu de ce que le judaïsme viennois a produit de meilleur. Paul Schaffer aurait pu être un personnage de Stefan Zweig, mais pleinement positif - sans la part d’ombre qu’ont souvent les personnages de Zweig -, avec une hauteur morale incontestable et incontestée. En fait, Paul aurait pu figurer dans Le monde d’hier, le chef-d’œuvre de Zweig, si ce n’est qu’il était aussi, pleinement, un homme d’aujourd’hui. 

Paul avait connu le pire dans l’existence : la Shoah, avec l’entrée des nazis dans sa Vienne natale ; l’exil forcé en Belgique puis en France qui deviendra ensuite sa seconde patrie ; l’arrestation avec sa famille à Revel en Haute-Garonne et leur déportation par le convoi n° 28 ; la survie à Auschwitz-Birkenau, alors que sa mère et sa sœur y étaient assassinées.

Malgré toutes ces terribles épreuves, il n’a jamais perdu sa dignité, son humanité, sa courtoisie, ni même son sens de l’humour typiquement juif autrichien. Quelle belle victoire face à la barbarie des nazis, à qui ces valeurs sont totalement étrangères, que l’existence de Paul Schaffer.

Paul, c’est aussi un porteur infatigable de la mémoire de la Shoah, qui, en dépit du poids des années, disait toujours « oui » quand il s’agissait de témoigner dans une école et rencontrer des élèves. Il était très heureux de ces rencontres, sans doute parce qu’il n’avait jamais oublié l’enfant qui était en lui. En tout état de cause, il était particulièrement fier des nombreuses lettres de remerciement que lui adressaient professeurs et élèves.

C’est son souci de témoigner qui l’a conduit à écrire, puis à peaufiner, son bouleversant récit de la déportation, Le soleil voilé, dont la Fondation pour la mémoire de la Shoah a été heureuse de produire la nouvelle édition, avec les éditions le Manuscrit, il y a quelques mois.

Son combat en faveur de la mémoire de la Shoah passait aussi par son action de militant, au sein du Comité français pour Yad Vashem, dont il fut un Président énergique, ainsi qu’au sein de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, à laquelle il était très attaché et dont il fut membre du Bureau directeur et administrateur d’honneur, ainsi que membre du Comité de lecture de la collection « Témoignages de la Shoah ». Paul, du fait de ses immenses qualités humaines que sa discrétion ne parvenait pas à masquer, était unanimement apprécié au sein de la Fondation, tant par les bénévoles, en particulier l’ensemble des membres du Bureau et du Conseil d’Administration, que par l’équipe des salariés. Il  faut aussi garder à l’esprit son rôle au sein de l’Union des Déportés d’Auschwitz, où il occupait les fonctions de vice-Président.

C’est au camp de Bobrek qu’il rencontre la jeune Simone Jacob, qui deviendra plus tard Simone Veil, et dont il va devenir l’ami le plus fidèle. Avec le recul, il n’est guère étonnant que Simone Veil, qui s’y connaissait en valeur véritable des hommes et des femmes, ait tout de suite perçu les qualités humaines hors du commun de Paul Schaffer, et lui ait accordé son amitié pour toute la vie, par-delà les parcours de chacun. 

Paul était aussi un sioniste assumé, avec un attachement indéfectible à l’Etat d’Israël. Dès après la guerre, il avait milité dans des organisations de jeunesse et avait ainsi pu participer au dernier Congrès Sioniste avant la création de l’Etat d’Israël, à Bale en 1946. En la matière, la figure, méconnue à ses yeux, du Général Michel Darmon constituait un exemple. Il avait aussi une prédilection pour la langue hébraïque. Jusqu’à ces derniers mois, il prenait un plaisir non dissimulé à poursuivre ses cours d’hébreu et il lui est arrivé d’écrire de petits poèmes dans cette langue sacrée pour lui.

 

Paul Schaffer avait en lui une force de vie peu commune, comme l’ont souvent les Survivants qui ont traversé l’enfer d’Auschwitz-Birkenau. Il avait aussi une vision à la fois très lucide des faiblesses de la condition humaine, mais aussi très positive de l’existence sur cette terre. Sans doute est-ce lié à son attachement viscéral au judaïsme et aux valeurs juives. Un des petits bonheurs de sa vie était d’avoir pu conserver sa paire de Tefilines (phylactères), reçue pour sa Bar-Mitsva à Vienne. C’est cet attachement, sincère et profond, qui conduisait, en toute discrétion, le Grand Rabbin Haïm Korsia à se rendre à son domicile, la veille de Yom Kippour, lorsque la maladie empêchait Paul de rejoindre sa place à la synagogue de la rue de la Victoire,  afin de lui permettre d’entendre, malgré tout, la sonnerie du Shofar.

Mais malgré tout son courage et son énergie, il y a eu une épreuve insurmontable pour Paul. C’est la disparition de l’amour de sa vie, sa Jackie bien-aimée, malheureusement décédée en juin dernier. Paul n’a pas voulu rester trop longtemps séparé d’elle.

Toutes nos sincères condoléances à sa famille, en particulier à sa chère fille Anick, à son gendre et à son petit-fils. 

Que son souvenir soit une bénédiction pour tous.

 

Philippe Allouche, Directeur Général de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah