Blog du Crif - Disparition du grand témoin historique Simon Gutman, par Claude Bochurberg

08 Octobre 2020 | 147 vue(s)
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France

Le 4 février 2018, le Crif et les Amis du Crif ont organisé un voyage de mémoire dans les camps d’Auschwitz-Birkenau. Près de 200 personnes ont participé à cette journée exceptionnelle, qui a marqué les mémoires de chacun. Une délégation d’élus et de personnalités publiques m'a également accompagné. Nous avons aussi eu l'honneur d'être accompagnés par Ginette Kolinka, réscapée d'Auschwitz.

En fin de journée, nous avons tenu une courte cérémonie d'hommages ponctuée de plusieurs discours et de prières animées par le Rabbin Moché Lewin. En conclusion de cette intense journée, le Shofar a resonné au milieu du silence etourdissant de l'immense complexe de Birkenau.

Depuis quelques semaines, le texte épistolaire de Sholem Aleichem a investi la petite – mais non moins prestigieuse – scène du Théâtre de la Huchette, à Paris.

Hier, je me suis exprimé sur la récente vague d'antisémitisme qui secoue la France. J'ai demandé à l'ensemble de la communauté nationale de faire front contre la haine antisémite. J'ai également rappelé l'importance pour la justice française d'appliquer des peines suffisamment lourdes pour être dissuasives.

De ce 9 janvier 2015, nous voulons retenir une autre image, cette belle image. Celle de Lassana Bathily.

Lundi 20 novembre, j'ai rencontré le Président français Emmanuel Macron à Paris, accompagné d'une délégation du Congrès Juif Européen (EJC).

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Actualité

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Le 34ème Dîner du Crif a eu lieu mercredi 20 février 2019

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris la disparition de Simon Gutman, né en 1923 à Varsovie, seul survivant du premier convoi des déportés Juifs de France, parti de Compiègne pour Auschwitz le 27 mars 1942, avec dans ses wagons 1112 personnes, composées selon Serge Klarsfeld, de Juifs étrangers arrêtés à Paris lors de la rafle du 20 août 1941, et de Juifs « notables » arrêtés à leur domicile le 12 décembre 1941, ainsi que 300 autres juifs envoyés de Drancy à Compiègne durant l’l’hiver 1941-1942. 

Simon Gutman était l’un de ceux qui tombèrent dans le piège dressé par les fonctionnaires de police Français le 20 août 1941, qui augura l’ouverture du camp de Drancy. Commença alors pour lui une longue descente en enfer avec son internement à Drancy, puis à Compiègne, suivie de son départ pour Auschwitz, avant d’être expédié au camp du Stutthof, puis de participer aux « Marches de la Mort », et enfin de réussir à s’évader non loin de Dachau. A son retour, Simon retrouva son père, seul rescapé d’une famille anéantie, qui avait gagné la France dans les années 30.

Simon Gutman, avec courage et abnégation s’est reconstruit en épousant une rescapée des camps, Bella Bleiweises, avec laquelle il fonda une belle famille, forte de deux enfants et de nombreux arrière-petits-enfants. 

Ce « mentsch », modeste, doux et chaleureux était l’un des derniers grands témoins historiques. Affecté aux cuisines d’Auschwitz, ses compagnons n’oublièrent jamais qu’il leur vint en aide durant l’épreuve du camp. L’homme de petite taille était un seigneur de haute dimension morale. Chaque année, il était présent avec ses arrière-petits-fils pour allumer une bougie à la Cérémonie des déportés à la Victoire.  Une page se tourne. Mais il restera toujours dans notre souvenir.

Claude Bochurberg

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Photo de Marylou Tremil, prise lors d'une cérémonie en mémoire des déportés à la Victoire

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