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Goldnadel dédie son ouvrage à René Cassin « véritable rédacteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme », histoire de rappeler que malgré tout ce qui a pu être dit et écrit, Stéphane Hessel n’est en rien co-rédacteur de ladite Déclaration. Le mensonge par omission sur la supposée judéité de Stéphane est également bien mis en évidence. Gilles-William Goldnadel rappelle à juste titre que dans certains milieux intellectuels français comme de la société occidentale postchrétienne toujours aussi doloriste, la figure christique du Juif de gauche souffrant relève de l’onction extrême. Alors, quand on lit, noir sur blanc, page 25 de l’opuscule hesselien : « Stéphane Hessel est né à Berlin, d’un père juif écrivain et d’une mère peintre, mélomane, Helen Grund, écrivaine elle-même », on reste estomaqué par tant d’outrecuidance. Hessel et ses éditeurs prennent vraiment leurs lecteurs pour des naïfs. En fait, nous précise G-W Goldnadel, la famille du grand-père paternel d’Hessel était déjà convertie au luthérianisme depuis une génération. Quant à Helen Grund, loin d’être juive, elle était la fille d’un banquier prussien protestant et antisémite.
Hessel est indigné, et c’est son droit, par les malheurs des Palestiniens, ces « damnés de la terre » obligés d’envoyer des roquettes sur de paisibles villes israéliennes car il faut bien briser le blocus imposé par les horribles Israéliens !
Mais que ne proteste-t-il pas, lui rétorque Goldnadel, face au génocide du Sud-Soudan ou du Darfour. Rien non plus contre le régime despotique de Damas ou sur les atrocités commises par le Hezbollah. Et les Chrétiens d’Orient, et la Somalie et l’occupation de Chypre par les Turcs qui oppriment les Kurdes et nient le génocide des Arméniens. Pourquoi Stéphane Hessel ne se soucie-t-il pas de la Corée du Nord, du massacre des Tamouls au Sri Lanka et des appels à la destruction d’Israël d’Ahmadinejad ? Non, seuls les Palestiniens méritent l’attention de l’Indigné. « Aujourd’hui, ma principale indignation concerne la Palestine…Ce conflit est à la source même d’une indignation ». C’est pourquoi Hessel adule le juge Goldstone. Manque de bol, ce dernier s’est rétracté devenant désormais dans le monde arabe un « sale juif prévariqué ». Gentil Stéphane n’en n’a pas, pour autant, fait son mea culpa.
Goldnadel a mille fois raison de parler d’un soi-disant livre dont il met en évidence les perles de culture qui ne sont que fadaises et coquecigrues.
Il faut avec force et conviction lutter sans relâche contre le terropacifisme aveugle de l’Indigné et de ses adeptes. Telle est la leçon essentielle que l’on tire de la lecture de l’ouvrage de Gilles-William Goldnadel.
Jean-Pierre Allali
(1) Éditions Jean-Claude Gawsewitch. Janvier 2012. 64 pages. 4,90 euros.
(2)Voir la Newsletter du 2 mars 2012.
(3)Par-delà le bien et le mal, 1886.