Par David Larousserie, publié dans le Monde le 29 juillet 2015
Dan Shechtman ne défend pas seulement le courage du chercheur. Son autre credo, c'est l'esprit d'entreprise. Dès 1986, à son retour comme professeur au Technion, l'université d'élite pour les ingénieurs, à Haïfa, où il a fait toutes ses études et sa carrière, il lance un cours… d'entrepreneuriat. " Je n'avais aucune expérience ! ", plaisante celui qui avait senti que les cursus académiques de technologie devaient déboucher sur la création de start-up. Six cents étudiants se précipitent dans ce cours où Shechtman n'est pas sur scène mais assis dans l'amphi. " Je faisais venir des spécialistes, des millionnaires, des jeunes en train de se lancer, des professionnels atypiques pour le Technion : des juristes… " Il se décrit en initiateur du mouvement qui a fait de son pays un des premiers en haute technologie. C'est une sorte de retour à son premier amour, l'ingénierie, découverte enfant dans les romans de Jules Verne.
" L'entrepreneuriat technologique est la clé de la paix et de la prospérité. La violence vient de la pauvreté, de la lutte contre des ressources limitées. " Mais le développement économique " passe par une bonne éducation de base, puis de l'enseignement supérieur ", souligne celui qui trouve les enseignants mal payés et mal formés. " Comme je ne suis pas un théoricien mais un praticien, j'agis ", ajoute-t-il. Il s'est lancé dans des petits cours diffusés à la télé pour initier à la science les enfants, dès 3 ans, en les invitant dans son " laboratoire ". " Il faut montrer de la vraie science, pas de la magie. Les enfants aiment et voudront devenir ingénieur ", croit le chercheur...
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