- English
- Français
Jean-Philippe Schreiber, Jacques Ehrendfreund et Jacques Déom inaugurent l’ouvrage « Les marranismes, de la religiosité cachée à la société ouverte » (éditions Demopolis), constitué d'une série d'articles, par une tentative fort séduisante de transformer le marranisme en une expérience historique qui dépasse largement la cadre ibérique. À leurs yeux, le phénomène marrane, et ses conséquences humaines et sociales à l'échelle européenne, explique l'adhésion, dès le XVIIIe siècle, d'une partie du judaïsme aux Lumières et à la modernité. Au fil des pages et des articles, nous passons d'un siècle à l'autre, d'un pays à l'autre. Nous sommes aussi bien au Royaume d'Orange qu'en Transylvanie avec le « semi-marranisme des sabbatariens ». Une traversée dans le temps et l'espace complétée par une forme de rencontre avec des personnalités contemporaines qui ont peut-être pour point commun d'avoir tout fait pour échapper à toute grégarité fusionnelle et pour n'avoir jamais cédé à l'illusion de l'enracinement.
À ce titre, qu'ils se nomment Jean-Marie (Aron) Lustiger, Marcel Proust, Jacques Derrida ou André Suarès, grâce aux réflexions de discrets intellectuels comme Frédéric Gugelot, Perrine Simon-Nahum, Martine Leibovici et Norman Simms, ils prennent place dans cette réflexion collective certes un peu éclatée, mais néanmoins passionnante dans laquelle le phénomène marrane apparaît tour à tour, ou à la fois, comme une ivresse silencieuse, une aspiration à se fondre ou même l'expression d'une méfiance envers toute forme de référence communautaire. Mais n'est-ce pas tout simplement, la condition même de la vie juive ?… Lire l’intégralité.
Source: http://www.fait-religieux.com/culture/livres/2014/10/11/croire-en-secret-l-experience-marrane